“Ελευθερία ή θάνατος” : Histoire du drapeau de la Grèce

, par Alexis Vannier

“Ελευθερία ή θάνατος” : Histoire du drapeau de la Grèce
Source pixabay

Pour célébrer leur drapeau, les Grecs lancent avec bravache “La liberté ou la mort” ! Alors que le 28 octobre, pour célébrer leur nation, ils scandent “Όχι” ! “Non” ! Voilà la réponse adressée par le Premier ministre grec Ioánnis Metaxás le 28 octobre 1940 à Benito Mussolini qui proposait l’occupation ou l’invasion du pays. L’autre fête nationale de la Grèce, le 25 mars, commémore l’insurrection hellène contre les Ottomans en 1821, point de départ de la guerre d’indépendance.

La Marine militaire comme symbole national

La plus ancienne version d’un étendard censé illustrer une nation grecque représente une croix bleue sur fond bleu clair, à l’image du drapeau actuel de l’Angleterre (pas du Royaume-Uni). Le serment prêté par un général sur la bannière blanc et bleu dans la ville de Skiathos, acte fondateur de la révolte grecque, a été immortalisée en tableau. De nombreux généraux vont adopter leur propre bannière pendant la guerre d’indépendance : on retrouve souvent la croix chrétienne (par opposition aux musulmans ottomans), mais aussi le rouge révolutionnaire, des aigles bicéphales (symbole répandu dans la région hérité de l’antique Empire byzantin), le noir combattant… Cependant, un décret de 1822, en pleine guerre d’indépendance, met de l’ordre et prévoit trois drapeaux : le pavillon de l’Armée de terre reprend la croix de Saint-Georges bleue sur fond blanc, la marine marchande utilise cette même croix mais dans le quadrant supérieur gauche, sur fond bleu, alors que la marine militaire reprend cette croix à cet endroit mais sur fond rayé de 9 bandes blanc et bleu. Cette dernière version sera reprise peu à peu par tous les corps d’État. Il ne sera finalement adopté qu’en 1969, durant la Dictature des colonels (1967-1974). Les périodes monarchiques (1832-1824, 1935-1941 et 1944-1973) voient le retour de la croix de Saint-Georges, mais cette fois-ci blanche sur fond bleu, auréolée en son centre de la couronne royale.

la liberté ou la mort !

Les colonels putschistes (1967-1974) assombrissent le bleu du drapeau, sans justification officielle. La nouvelle version marque cependant une sévérité indéniable, au cours d’une période d’instabilité politique grave. Comme un symbole, le drapeau monarchique coexiste avec la bannière rayée jusqu’au retour de la démocratie (et de la république) en 1974. Les 9 bandes illustrent quant à elles les 9 syllabes de la devise du pays (mais également de Chypre) : “[Eleftheria i thánatos]” (“La Liberté ou la mort”). Les bandes blanches renvoient aux fustanelles : les jupes plissées traditionnelles des soldats que l’on retrouve beaucoup dans les Balkans, et notamment en Grèce. Les 5 bandes bleues représentent, elles, les 5 mers qui bordent la Grèce : Ionienne, Méditerranée, de Crète, Égée et de Thrace. Les couleurs du drapeau ont revêtu également différentes significations : issues des dynasties des Macédoine et des Paléologues, elles correspondent aussi aux armoiries bavaroises d’Othon 1er, devenu roi de Grèce en 1833.

L’architecture du drapeau grec rappelle beaucoup la bannière étoilée étasunienne : il est adopté quelque cinquante ans après l’indépendance des treize colonies. D’autres États ou régions ont repris cette structure : Libéria, Togo, Malaisie, Uruguay, Bretagne, Adjarie…

Mots-clés
Vos commentaires
modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?

Pour afficher votre trombine avec votre message, enregistrez-la d’abord sur gravatar.com (gratuit et indolore) et n’oubliez pas d’indiquer votre adresse e-mail ici.

Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom