Répression à Hong Kong : une Europe bien timorée
Depuis deux mois et demi, des manifestations d’une ampleur sans précédent secouent Hong Kong, ancienne possession britannique rétrocédée à la Chine en 1997. L’empire du Milieu s’était engagé à respecter jusqu’en 2047 un accord qui prévoyait de conserver l’autonomie et les particularités juridiques du territoire. Le président Xi Jinping, partisan d’un retour aux fondamentaux du régime communiste et d’une politique extérieure agressive, ne veut pas attendre une si longue échéance. C’est pourquoi l’exécutif hongkongais de Carrie Lam (aux ordres de Pékin), a « voté » une loi permettant l’extradition des délinquants et criminels vers la Chine continentale, rompant avec l’autonomie juridique de la cité. Très impopulaire, cette mesure a cristallisé la colère des partisans locaux de la démocratie, qui manifestent en masse et semblent bien décidés à ne pas céder aux menaces des autorités chinoises, malgré les tirs à balles réelles de la police qui ont fait un blessé mardi 1er octobre. Bien que le régime ait retiré la mesure contestée, la mobilisation ne faiblit pas et la répression se fait de plus en plus violente.