La deuxième moitié fut au contraire celle de la reconstruction et d’une union sans précédent des pays de l’ouest de l’Europe - puis de l’insertion dans cette Union de la plus grande partie des pays ex-communistes européens.
En 2010 - après 10 années de négociations - l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne a couronné ce nouvel édifice et ouvert la voie à la consolidation de la « grande »Union européenne et à la poursuite de son processus d’intégration politique et économique .
La prochaine étape de ce processus devrait être 2014 , année où se cumulent de grandes mutations institutionnelles :
- une étape politique avec la pleine application du Traité de Lisbonne , la première élection du Parlement européen sous son égide et le renouvellement des principaux dirigeants des Institutions (Commission et Conseil Européen notamment),
- une étape économique et financière avec la consolidation des mesures relatives à la stabilité monétaire et financière et à la gouvernance économique européennes
- une étape budgétaire avec l’adoption d’un nouveau cadre financier pour cinq ans et la création de nouvelles ressources propres européennes.
Symboliquement , l’UE devrait donc prendre en 2014 - soit cent ans après le début de la première guerre européenne et mondiale un nouveau départ sur des bases renforcées qui lui permettent de progresser sur la voie d’ « une union toujours plus étroite des peuples européens » fixée par les Traités et de faire face au monde multipolaire du XXIème siècle.
Faire face aux dangers qui menacent un nouvel élan européen
Ce nouvel élan pourrait toutefois être freiné par trois dangers d’ordre différent auxquels il importe de porter remède :
- le premier est celui d’une désorientation et d’un détachement croissants de l’opinion publique vis à vis du processus d’intégration et d’élargissement continus de l’UE,
- le second est celui d’une remise en cause de la méthode communautaire, d’une tentation de revenir à l’inefficience de la diplomatie traditionnelle voire à un directoire intergouvernemental et d’un affaiblissement corrélatif de la Commission,
- le troisième est bien entendu celui de la crise financière et économique qui fait douter de la capacité et de la volonté commune de réaction de l’UE.
Restaurer la confiance, l’unité et la solidarité entre les peuples et les États européens : telles sont les conditions nécessaires pour faire face à ces dangers et réussir le franchissement du cap de 2014.
Un sursaut politique est nécessaire et urgent
Pour y parvenir, il apparait indispensable de mobiliser tous ceux qui soutiennent que l’objectif historique d’intégration politique de l’Europe demeure la raison d’être de la construction communautaire. De tous ceux qui pensent que, si ce cap venait à être perdu alors qu’aucune autre vision claire de l’avenir de l’Europe ne semble pouvoir lui être substituée, l’UE serait menacée d’égarement, de dilution, de marginalisation voire d’éclatement.
Un sursaut politique est nécessaire et urgent pour stopper le lent déclin de l’ambition d’unité européenne, pour assurer le maintien des valeurs et du modèle socio-économique européens dans le nouveau contexte mondial.
Des initiatives fortes doivent donc être prises , tant vis à vis de l’opinion publique que des dirigeants , pour promouvoir une relance politique de l’UE , pour « réveiller l’Europe » que nous voulons dans l’intérêt de ses citoyens - bref pour « réussir 2014 ».
Réactiver un Comité pour les Etats-Unis d’Europe
Dans cet esprit nous soutenons l’initiative du « Groupe Spinelli » prise au sein du Parlement européen. Nous l’encourageons dans son action de création d’« un réseau de citoyens, politiciens, académiques et écrivains résolus à faire avancer l’Europe ». Nous l’invitons à engager dès à présent une campagne active et organisée.
Nous proposons de compléter cette initiative , d’une part par la ré-activation d’un « Comité pour les Etats-Unis d’Europe » originellement créé par Jean Monnet - et d’autre part par la conjonction des actions ou campagnes à mener d’ici 2014 par les principales organisations pro-européennes aux niveaux européen, national et local.
Nous attirons en particulier l’attention sur la préparation des élections européennes qui doivent enfin devenir le grand évènement démocratique qui scande et détermine l’évolution de l’Europe que veulent les européens. Nous voulons inverser la courbe descendante de participation à ce scrutin par tous les moyens possibles. Nous appelons tous les responsables des partis politiques à prendre conscience dès à présent de l’importance de cette élection et les pouvoirs publics à assurer l’information nécessaire de l’opinion.
Ne nous y trompons pas : l’entreprise européenne - aussi évidente soit-elle pour nous - ne va pas de soi . Comme une civilisation, elle est humaine et donc mortelle . Nous devons nous battre pour qu’elle subsiste et progresse. C’est le véritable enjeu de la bataille de 2014 dans laquelle nous devons tous nous engager dès aujourd’hui.
1. Le 28 juin 2011 à 06:00, par Martina Latina En réponse à : 2014 : Réveiller l’Europe
Merci pour cet article. Si l’Europe est humaine, luttons en effet pour la rendre toujours plus humaine en développant patiemment la liberté solidaire que lança dans le monde une certaine petite Europe, enlevée par un divin Taurillon au-delà des ténèbres marines, et armée des seuls outils de contact pour conquérir la justice ainsi que la paix : nés avec elle sur le littoral proche-oriental, les techniques nautiques et l’art alphabétique nous permettent de cultiver l’innovation dans l’écoute et le dialogue.
Il est temps que ces moyens trois fois millénaires unissent dans la diversité l’Eur-Ope, dont on sait la vocation inscrite en son nom grec de « Vaste-Vue », et la fassent aimer des EUROPEENS. Tous et chacun sont en effet partie prenante de cette aventure qui continue de nous porter hors du chaos : loin d’être une impérieuse nécessité, elle nous confie avec ses cordages des responsabilités dans son équipage et, par-delà les mythes ou les images, elle nous appelle à garder réellement, chacun à notre place, le cap européen sur le BIEN COMMUN.
2. Le 12 juillet 2011 à 10:23, par HERBINET En réponse à : 2014 : Réveiller l’Europe
Si la responsabilité politique est noble, la génération de transition a pour responsabilité historique d’imaginer les conditions idéales d’avenir et de rendre possible l’éclosion de paradigmes durables au service de l’intérêt général. Agissant en faveur de l’acception fédérale de la construction européenne, nonobstant un espace temps plus troublé que jamais, souhaitons que l’Europe inscrira sa destinée dans les veines de la paix, de la vertu, de la prospérité et de la solidarité, dont l’influence politique fluidifiera l’ordre mondial dans une perspective de long terme. Comment poursuivre l’amélioration climatique ? Outre la réduction des émissions de CO2, les « penseurs du futur » imaginent la remédiation climatique sous 4 volets : éthique, politique, économique et technologique. La révolution des renouvelables phagocyte fort heureusement les cadres opérant désuets. Comment bâtir une cité durable au sein d’un écosystème naturel ? Notre génération de transition a pour responsabilité principale l’imagination d’un modèle de développement durable, lequel relie avec fluidité l’économie, l’environnement, l’humanisme, l’éthique et la sécurité. Contemplateurs d’un bilan si négatif, d’un regard de désarroi face aux crises chroniques n’ayant pour d’autres conséquences que l’effondrement du monde, la renaissance d’un monde meilleur ne se réalisera qu’ à l’aune d’une prise de conscience collective.
Pierre-Franck HERBINET www.Reseau-etal.org
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