Carton rouge à Jean-Luc Mélenchon

T’en connais un toi de Lituanien ?

, par Jessica Chamba

Carton rouge à Jean-Luc Mélenchon

Discussion dans le RER :
 Un passager du RER : « vous prenez Les nouveaux entrants de l’est... »
 Mélenchon le coupe : « et ben qu’ils aillent se faire foutre ! Les Lituaniens, t’en connais un toi de Lituanien ? j’en ai jamais vu un moi ». Voir la video sur France 5

Qu’on ne vienne pas dire à Jean Luc Mélenchon qu’il faut que nous soyons solidaires avec les pays nouvellement entrés dans l’Union européenne, afin de leur permettre de réaliser le rattrapage économique et la stabilisation politique réussie par d’autres... M. Mélenchon ne connaît apparemment pas de Lituaniens et voilà raison suffisante pour ne pas les considérer.

Cher M. Mélenchon savez vous tous les efforts que ces pays ont du faire pour pouvoir entrer dans l’Union ? Les milliers de pages de droit communautaire qu’ils ont introduit dans leurs systèmes nationaux, les dizaines de réforme de l’administration, du droit économique, du droit civil... qu’ils ont mis en œuvre dans des temps records pour satisfaire à nos critères et prétendre un jour à la paix, à la stabilité politique et à la prospérité économique que nous connaissons depuis de nombreuses années ?

L’élargissement coûte aux Français 5 euros par an (3,8 milliards d’euros au total sur treize ans), que représente ce chiffre par rapport aux 283 milliards annuels du budget national de la France ? Rien... Alors, au nom de la réunification du continent, du rattrapage économique, de la solidarité entre les peuples, ne pouvons nous pas faire ce tout petit effort ? Avons-nous besoin de connaître personnellement des Africains pour savoir qu’ils meurent de faim et leur venir en aide ? Avons-nous besoin de connaître personnellement des Lituaniens pour savoir les efforts qu’ils ont fait et le devoir historique que nous avons de leur dire bienvenue et de leur tendre la main ?

Alors oui, cher M. Mélenchon, peut être cet élargissement a-t-il été réalisé trop vite, car les vieux Etats n’avaient pas encore réussi à se mettre d’accord sur les réformes institutionnelles nécessaires. C’est justement cela que l’Europe essayait de rattraper avec la constitution à laquelle vous avez dit « non ». Mais sur le plan financier, administratif et juridique cet élargissement a été réalisé parfaitement dans les temps nécessaires.

Le pire, c’est que vous ne vous êtes même pas excusé, alors que l’on vous donnait l’occasion publique, à la télévision, en « prime time », de le faire... non, vous étiez « fatigué par 3 mois de campagne »... Cher M. Mélenchon, quand la fatigue fait tenir à un homme « de gauche » des paroles apparemment si éloignées de ses idéaux, emplis de valeurs de solidarité, de fraternité et d’internationalisme, il semble qu’il soit alors grand temps de s’interroger sur ce qui fonde son engagement politique. En général, la fatigue fait plutôt dire tout haut des choses qu’on aurait habituellement caché ... si tel était le cas, merci d’avoir l’honnêteté d’en informer vos électeurs.

Bon point : à l’office du tourisme polonais

Je reste en Pologne, venez nombreux

Invité surprise du débat sur le Traité constitutionnel en France, le plombier polonais est aujourd’hui devenu une star. En effet, réagissant aux peurs qui ont été suscitées en France par Philippe de Villiers puis Fritz Bolkenstein et reprises par les médias, l’office du tourisme polonais avait choisi une nouvelle icône pour promouvoir son pays : un jeune homme grand, blond et... plombier de son métier qui vous invite à venir découvrir les richesses de son pays, car lui, c’est sûr, il va rester chez lui, il y trouve assez de travail.

Tel est d’ailleurs le cas de la majorité des travailleurs des nouveaux pays entrants. Contrairement aux craintes qui ont été exprimées durant la campagne référendaire, les travailleurs de l’est sont loin de venir envahir notre marché du travail.

En tout cas, bravo aux Polonais pour leur humour et merci de ne pas trop nous en vouloir pour notre ignorance sur l’état du marché de la plomberie en Pologne et en France.

A l’avenir, tâchons de mieux nous informer avant de stigmatiser telle ou telle nationalité, telle ou telle religion, telle ou telle profession... car cette dérive - dangereuse et fondée sur des préjugés - n’est rien d’autre qu’une forme de racisme.

Photo : la vieille ville de Vilnius (EPA photo/Petras Malukas), médiathèque de la Commission européenne.

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Vos commentaires
  • Le 9 février 2006 à 13:25, par Richard MICHEL En réponse à : Carton rouge à Jean-Luc Mélenchon

    Je trouve un peu excessif sorti de tout son contexte, l’analyse raciste ou xénophobe que vous faîtes des propos de Jean-Luc MELENCHON.

    Mais le métier des media est bien évidemment de sortir les petites phrases tristement croustillantes de leur contexte pour démolir les adversaires politiques qu’ils combattent.

    Il serait plus honorable de remettre en perspective au moins le conflit qui oppose les deux principales conceptions de l’avenir de l’Europe :

    d’un côté une Europe totalement dérégulée prête à tous les élargissement pour sans cesse réduire les droits et les acquis des travailleurs européens au plus grand profit des marchés financiers purement spéculatifs et souhaitant leur 15% de rendement chaque année ;

    de l’autre une Europe plus organisée, plus solidaire (avec un budget européen beaucoup plus conséquent et digne de ce nom), plus maîtresse de son destin tant au plan économique, que monétaire, social, politique voire de défense.

    Malheureusement, la Lithuanie comme d’autres pays de l’ancien bloc de l’Est a été saignée à blanc pendant les années 90 par la mise en oeuvre du consensus de Washington, orchestrée de main de maître par le FMI et dans une moindre mesure la Banque Mondiale. Cette saignée a éreintée les classes moyennes et encore plus les classes populaires, faisant le lit politique des courants de droite et d’extrême droite plus ou moins ultra-libéraux. Pour comble, elle s’est alignée comme un seul homme pour soutenir la croisade de W.G.BUSH et Tony BLAIR en Irak dont vous voyons jour après jour les résultats atroces.

    C’est à l’honneur d’un homme politique français, socialiste de surcroît de dire non à cette Europe de la guerre économique indéfinie ( à quand le retour de la guerre tout court) du tous contre tous.

  • Le 9 février 2006 à 16:06, par ? En réponse à : Carton rouge grenat à Chirac

    Qui déclarait le 26 avril 2005 : « la directive Bolkestein n’existe plus » ?

    Réponse = Jacques Chirac, toujours (et malgré tout) Président de la République.

  • Le 9 février 2006 à 18:15, par Valéry En réponse à : Carton rouge grenat à Chirac

    Nous avons déjà distribué dans ces colonnes des cartons à M. Chirac et avons dû nous faire violence pour ne pas en rajouter... notamment à l’occasion des voeux aux Français où le Président a attibué à la seule France plusieurs projets européens.

    Sur Bolkestein je vous invite à lire les papiers publiés sur le sujet. En même temps la fameuse directive sur les services a été pas mal remaniée depuis le printemps et mérite sans doute un nouvel examen... prudent bien sur. En toute hypothèse, comme nous l’avions dit à l’époque, le vote du 29 mai n’avait strictement rien à voir avec le rejet ou l’adoption de cette proposition.

    Sur le sujet de la directive le député francilien Alain Lipietz nous informe sur son blog de l’état des débats et des positions des uns et des autres.

  • Le 9 février 2006 à 21:41, par Ronan Blaise En réponse à : Carton rouge à Jean-Luc Mélenchon

    Cher ami contradicteur, parmi toutes les petites choses qu’il y aurait à redire :

    (1) Je vous invite à regarder très attentivement la vidéo qui est jointe à l’article que vous venz de commenter.

    Vous y verrez une scène édifiante dans laquelle la phrase dont vous soutenez ici qu’elle aurait été ainsi artificiellement sortie de son contexte s’insère parfaitement et tout à fait ’’harmonieusement’’ dans l’ensemble du sujet (où elle s’apparente, en fait, à un authentique cri du coeur...

    (2) Or, il me semble que de tels propos participent à un discours ambiant dans lequel nos amis et partenaires centraux-européens sont ainsi ouvertement décrits comme des indésirables, des envahisseurs, sinon des prédateurs (discours outrancier et xénophobe).

    Un discours outrancier où social rîme étrangement avec national : un discours qui en rappelle bien d’autres et que je m’étonnes fort de trouver dans la bouche d’hommes politiques qui se disent pourtant humanistes, de gauche voire internationalistes.

    Or, j’ai la faiblesse de croire que l’avenir politique appartient précisément à celles de nos vieilles nations qui sauront enfin cesser de faire dépendre leur norme sociale et politique (et leur petit bonheur matériel égoïste) de leur seule étanchéité aux malheurs du monde.

    (3) De plus, je reste fort perplexe quant à votre désir d’Europe (politique, sociale, budgétaire, monétaire voire de défense, etc) qui vous amène finalement, au nom du désirable ’’produit fini’’ (i. e : l’Europe sociale...) à finalement rejeter les seuls outils qui nous permettraient d’éventuellement la mettre en place (soit, ici : l’Europe politique, via l’adoption du TCE).

    Car l’Europe sociale tant désirée ne naîtra certainement pas par génération spontanée : elle ne peut être le fruit que de la mise en place - préalable - d’institutions démocratiques et d’une véritable Europe politique ! Ce que propose précisément le TCE...

    (4) Enfin, juste signaler que ces derniers jours, la Commission européenne a rendu public un rapport officiel sur cette question de l’immigration de travail - en provenance des dix Etats néo-entrants - dans les anciens ’’Quinze’’.

    Un rapport dans lequel on constate que - dans le seul pays a avoir vraiment ouvert ses portes aux travailleurs issu de ces Etats (i. e : le Royaume-Uni) - qu’en tout et pour tout, le nombre de travailleurs issus des pays néo-entrants n’excède pas plus de 200 000 personnes (dont à peine une centaine de... plombiers polonais !), ce qui ne représente finalement guère, selon les cas, qu’à peine 0,5 à 02% de la population active concernée...

    Bref, si ’’invasion’’ il y a, juste souligner alors qu’elle est des plus modérées.

    C’est pourquoi, après examen de tout cela, je maintiens bien volontiers que le propos de M. Mélenchon me paraît être un discours outrancier et démagogique finalement sans rapport véritable avec le réel.

    (Ronan BLAISE)

  • Le 9 février 2006 à 21:52, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : Carton rouge à Jean-Luc Mélenchon

    En quoi l’affaire est-celle sortie de son contexte ? une discussion avec un contradicteur que M. Mélanchon conclut avec un cri venu droit du coeur. Comment un tel propos peut-il être interprété autrement que comme un propos xénophobe ? (personne ne parle ici de racisme).

    En ce qui me concerne, j’en ai quelque chose à foutre des Lithuaniens qui ont déployés des efforts admirables pour reconstruire leur pays après des décénnies d’occupation et de soumission forcée à la dictature communiste, celle-là même que certains amis politiques de M. Mélenchon présentaient comme modèle.

    La démagogie brutale d’un tribun populiste qui met en oeuvre ses manoeuvres politiciennes aux dépens de certains de nos concitoyens européens est particulièrement choquant et j’approuve sans réserve la condamnation d’un tel comportement qui est l’objet de cet article.

    Les fumisteries sur le plombier polonais et les Lithuaniens ont été définitivement démontrées par les premiers bilans tirés de l’adhésion des nouveaux pays membres dans l’Union : nulle invasion, nulle déferlante de populations. On nous aurait menti ?

    Quant à vos propos sur l’Europe totalement dérégulée, je vous invite à mieux vous renseigner : l’Union européenne a justement pour vocation de produire de la réglementation, d’encadrer le fonctionnement du marché unique par des disciplines communes, des normes qui nous permettent de mieux vivre ensemble. Si dérégulation il peut y avoir ce n’est pas du fait de l’Europe, mais du fait de majorités politiques conservatrices élues par nos concitoyens en France et en Europe.

    Quant aux deux visions de l’Europe que vous proposez elle est parfaitement caricaturale. Une Europe « une Europe plus organisée, plus solidaire » ne peut prendre forme sans l’adoption d’un cadre institutionnel qui lui permet d’exister.

    Tel est le véritable enjeu de la construction d’une démocratie européenne : faire en sorte que ce soit du vote que dépende les politiques. c’est précisément l’objectif du processus constitutionnel en cours qui vise à établir des règles de fonctionnement, à donner à nos élus le pouvoir de déterminer nos lois et leurs orientations. Alors évidemment, on peut préférer le « socialisme dans un seul pays » - encore faut-il, et je m’en excuse, que les électeurs valident la vision de « rupture » portée par M. Mélenchon et l’extrême gauche. Pour l’instant aucune élection libre n’a porté ces personnes au pouvoir.

  • Le 20 juillet 2006 à 16:25, par Lionel En réponse à : Carton rouge à Jean-Luc Mélenchon

    La claque populaire reçue par les partisans béats de l’Europe libérale ne vous a semble-t-il pas suffi. Il faut encore que vous vous acharniez sur Mélenchon en faisant tout un fromage d’un mot d’humeur. Cette phrase est effectivement facheuse on peut en convenir aisément, mais elle n’a pas vraiment de signification politique. Elle traduit seulement l’exaspération d’un parlementaire qui s’est engagé courageusement pendant plusieurs semaines de campagne. Il faudrait quand même rappeler que cette phrase a été filmée le 29 mai au soir, là où la tension autour du résultat du référendum était à son comble. Ce reportage utilise un extrait de l’échange de Mélenchon avec ce passager du RER, mais l’ensemble de leur échange n’est pas diffusé. Il est donc très possible que le passager ait eu des paroles provocantes auxquelles le sénateur aura répondu lui aussi de manière provocante ... Sans parler de l’attitude des journalistes qui filmaient, dans un contexte où la quasi totalité des médias alimentaient un matraquage indécent en faveur du Oui et contre tous les arguments du Non.

    Bref, nous n’aurons certainement jamais le fin mot de de cette histoire mais il n’y avait vraiment pas de quoi en faire un « carton rouge » !

  • Le 29 juillet 2006 à 17:30, par Valery En réponse à : Carton rouge à Jean-Luc Mélenchon

    Je vous trouve particulièrement indulgent pour un propos totalement inadmissible dans la bouche d’iun responsable politique se prétendant socialiste. Si l’incident avait été isolé on en aurait été surpris et choqué mais le fait est qu’il reflète particulièrement le climat dans lequel la gauche du non a mené sa campagne. Toute la campagne notamment de Mélenchon a été menée sur des thèmes populistes et xénophobes.

    La dérive rouge-brun de l’extrême gauche et de ceux qui se sont raccrochés à ses wagons est particulièrement bien démontrée dans l’excellent livre de Dominique Reynié : « Le vertige social nationaliste » où à partir d’une étude approfondie des thèmes de campagne de la gauche du non il expose clairement le glissement d’un discours social et étatiste à un discours xénophobe et nationaliste.

    Une dérive particulièrement grave dans la France daujourd’hui. Alors qu’une moblisation considérable avait marqué l’entre-deux tours en 2002 contre le lepenispme, l’étude des facteurs du vote de 2002 et le constat que une partie significative de l’électorat populaire apporte sin soutien a l’extrême droite a poussé une partie de la gauche, l’extrême-gauche communiste et anticapitaliste, à surenchérir sur des thmes de peur de l’étranger, notamment de ceux qui ont eu le mauvais gout justement de rejeter le communisme par amour de la liberté. Que des élus socialistes se soient laissés entraîner dans ces thèmes nausabonds et aient abondés dans ce sens est particulièrement odieux, notamment quand on se sent proche de la gauche démocratique.

  • Le 29 juillet 2006 à 17:39, par Valery En réponse à : Carton rouge à Jean-Luc Mélenchon

    C’est bizarre on dirait que toute trace de la Lituanie ait disparu du blog de notre ami gaucho-démago : http://largodesolato.blog.lemonde.f...

    Je ne trouve plus de trace de la video non plus : si quelqu’un pouvait la numériser et la placer sur Youtube ou Dailymotion ce serait bien pour que l’on garde trace de ce grand moment de télévision qui symbolise parfaitement la dérive nationaliste de la campagne de la gauche du non.

  • Le 29 juillet 2006 à 22:56, par Fabien En réponse à : Carton rouge à Jean-Luc Mélenchon

    Tiens tiens, les « Ouistes » ne peuvent donc qu’être des partisans de l’Europe libérale ? Je vois que le matraquage a bien marché puisqu’un an après, rien ne s’est passé. En fait, on s’aperçoit aujourd’hui que le véritable enjeu du TCE était l’Europe politique, mais ça, on n’en a pas réussi parler durant la campagne. Et là c’est aussi de notre faute, c’est vrai.

    Enfin, pour cette « malheureuse » phrase : les détails de l’Histoire ne vous hérissent peut-être pas le poil ?

  • Le 19 avril 2007 à 19:15, par Alain Lipietz En réponse à : Carton rouge à Jean-Luc Mélenchon

    Je tombe après de longs détours sur ce site et cet excellent billet de Jessica. Bravo !!

    C’est d’autant plus bête de la part de Mélenchon que la Lituanie n’est pas le pire des nouveaux entrants (sans compter sa contribution majeure à l’histoire de notre continent). Et je ne dis pas ça seulement parce que ma grand mère était de Vilno ! Les eurodéputé-es lituanien-nes sont souvent pas mal du tout. Voyez : http://lipietz.net/breve138 et http://lipietz.net/breve147.

  • Le 20 avril 2007 à 11:04, par ? En réponse à : Carton rouge à Jean-Luc Mélenchon

    Alain Lipietz ne sait pas copier/coller les adresses URL… :-D

     Les Lituaniennes. Premiers « retours » de Toulouse..

    http://lipietz.net/spip.php?breve138

     SIEG. Lituanie

    http://lipietz.net/spip.php?breve147

  • Le 20 avril 2007 à 14:11, par Joke En réponse à : Carton rouge à Jean-Luc Mélenchon

    « Fâcheux » ! Vous avez raison, ce n’est qu’un « détail » ! On lui pardonne son dérapage comme on doit pardonner à JMLP ? C’est vous qui décidez. Alors ?

  • Le 20 août 2007 à 19:49, par jyr En réponse à : Mélenchon en vacances à Séville

    Samedi 18 août 2007, à propos du peuple d’Andalucia, Mélenchon en vacances à Séville écrit sur son blog , je le cite : « Ici ce qui me lasse c’est la bigoterie affichée à tous les coins de rues. Ca doit pulluler de tartuffes. » : http://www.jean-luc-melenchon.fr/article/blogview/259/1/1/

  • Le 20 août 2007 à 21:57, par Fabien Cazenave En réponse à : Mélenchon en vacances à Séville

    La liberté religieuse (et donc de ne pas avoir de religion) est pourtant une valeur bien européenne... Est-ce qu’il accepterait de faire une Europe avec les Sévillans ? (parce que maintenant, il en connaît des Sévillans, « il en a à f..... maintenant »).

    M’enfin, je sais que sur ce site, certains trouveront cette attaque anti-cléricale de très bon goût...

  • Le 20 août 2007 à 22:41, par Valéry En réponse à : Mélenchon en vacances à Séville

    Je n’aime pas les curés mais de là à trouver un propos de ce type de très bon goût il y a des limites...

  • Le 20 août 2007 à 23:10, par Ronan En réponse à : Mélenchon en vacances à Séville

    De la part de M. Mélenchon, il s’agit ici sans doute moins d’une attaque ’’anti-cléricale’’, que - pour reprendre ses propres termes - d’une attaque ’’anti-bigoterie’’. Ce qui n’est pas du tout la même chose. Certains objecteront que l’un ne va sans doute pas sans l’autre, mais il me semble que la nuance est pourtant de taille...

    Que la ’’liberté de conscience’’ (plutôt que d’utiliser ici l’expression équivoque de ’’liberté religieuse’’) soit une valeur européenne, certes... mais il ne faut pas non plus oublier que cette même liberté de conscience a été - autrefois - bel et bien arrachée de force aux pouvoirs religieux d’alors par la société civile de l’époque.

    Enfin, personnellement, ce qui me choque dans la prose de M. Mélenchon (puisqu’il y a effectivement quelque chose qui me choque dans de tels propos...), c’est sans doute moins son expression ’’anti-bigoterie’’ (dans laquelle il est effectivement possible que je puisse ponctuellement me retrouver...) que l’extrême brutalité et la manque de tact avec lesquels il l’exprime.

    Ainsi, il est finalement assez difficile de savoir ce qui motive le plus le mépris qu’exprime ici M. Mélenchon : les sévillans ou les bigôts ?! Ou bien M. Mélenchon serait-il désormais convaincu - qu’outre plombiers polonais et autres lituaniens prédateurs - les espagnols (puisque globalement bigôts...) ne seraient donc pas (plus ?!) des partenaires ’’européens’’ fréquentables par ces parangons de révolutionnaires éclairés (et autres ’’phares de la pensée progressiste’’...) que seraient - bien entendu - les seuls français ?!

    Entre la bigôterie (?) librement exprimée des uns et le nationalisme à peine refoulé des autres (!), je me demande finalement ce qui est le plus répréhensible (et le moins acceptable...).

  • Le 21 août 2007 à 07:22, par Fabien Cazenave En réponse à : Mélenchon en vacances à Séville

    La pour le coup Ronan, tu te doutes bien que je stigmatisais de mon côté le côté globalisant de sa remarque.

    Après, la liberté religieuse n’a pas pas qu’été arrachée à la « Religion », elle a aussi été provoquée grâce à des personnes d’une autre religion, la société civile de l’époque étant bien peu a-religieuse (surtout que les athées avaient tellement mauvaise presse qu’il ne prenait pas prétexte de la liberté de conscience mais bien de la liberté religieuse pour se sortir du carcan de l’époque).

    Je vous recommande à tous le livre de René Rémond « Religion et société en Europe » qui part de la Révolution française à aujourd’hui. Très intéressant sur les grands mouvements qui ont traversé l’Europe sans enfermer ceux-ci dans des cases.

    Dans un autre style, « La Laïcité » de M. Beaubérot (qui a la seule chaire de France sur ce thème) aux éditions du PUF dans la collection « Que Sais-je ». Plus technique.

  • Le 21 août 2007 à 09:06, par Ronan En réponse à : Mélenchon en vacances à Séville

    Le Philosophe de l’antiquité grecque Anaxagore de Clazomène fut condamné à mort par ses ennemis qui voyaient en lui un athée en conséquence de sa théorie cosmique : là où le regard religieux populaire voyait des dieux dans les astres, lui ne les considérait que comme des masses incandescentes...

    Quant au déisme d’un Voltaire ne se rattachant clairement à aucun courant religieux institutionnel, il est des plus embryonnaire et approximatif : un Etre suprêm tellement lointain pour les hommes que c’est - pour eux - comme s’il n’existait pas.

    Bref, dans l’histoire, les exemples de penseurs complètement a-religieux abondent (pullulent ?!). Et qui d’autre qu’eux fut à l’origine de la laïcisation de nos sociétés ?!

    Faire passer la laïcisation de nos sociétés pour une oeuvre des religions elles-mêmes (ou pour le résultat d’une vertueuse concurrence entre elles...) est - pour partie - une escroquerie. Mais tout ça n’a rien à voir avec l’Europe...

  • Le 21 août 2007 à 18:43, par Fabien Cazenave En réponse à : Mélenchon en vacances à Séville

    C’est bizarre de lire dans le Traité sur la Tolérance de Voltaire combien il réclamait une liberté de religion (limitée clairement)... l’athéisme y était d’ailleurs stigmatisé. Cependant, c’était aussi un moyen pour éviter les « faux- »procès sur un livre défendant l’honneur des Calas.

    Le processus de sécularisation n’a été ni linéaire ni le même par exemple dans les pays « protestants » et les pays « catholiques » en Europe.

    Donc je maintiens qu’en Europe, nous n’avons pas un principe de laïcité en commun mais bien un principe de liberté religieuse (la différence avec la liberté de conscience prête plus à discussion, il est vrai).

  • Le 21 août 2007 à 20:33, par Ronan En réponse à : Mélenchon en vacances à Séville

    Je vois mal comment le terme de ’’liberté religieuse’’ pourrait englober une notion qui ne relève précisément pas de la religion (à savoir l’athéisme, décriée ou pas par certain, ce n’est pas là le problème).

    Parler de ’’liberté de religion’’ pour qualifier le cas précis de l’athéisme est une absurdité vu que l’athéisme n’en n’est précisément pas une (religion). Le terme ’’liberté de conscience’’ (’’croire’’, ’’croire en autre chose’’ mais aussi ’’ne pas croire’’, ’’ne pas croire du tout’’, ’’ne pas même se poser la question’’ ou ’’carrément, s’en contrefoutre’’) n’est-il pas plus pertinent et plus approprié pour englober toutes ces diverses situations ?!

    En tout cas, qualifier l’athéisme du terme profondément antagoniste de ’’religion’’ et l’englober par la suite sous l’expression ’’liberté de religion’’ sont là deux choses quelque peu... déconcertantes.

    Quoi qu’il en soit l’Europe n’a rien de spécifique à y gagner.

  • Le 22 août 2007 à 07:21, par Valéry En réponse à : <

    Il s’agit de liberté de croyances, Ronan.

  • Le 22 août 2007 à 11:30, par Ronan En réponse à : Mélenchon en vacances à Séville

    Tout à fait, Valéry : en Europe chacun est libre de croire ce qu’il veut ou de ne pas croire du tout en quoi que ce soit, c’est là la ’’liberté de conscience’’ (i. e, en l’occurence : liberté de croyance ou liberté... d’incroyance, c’est selon).

    Et pour tous ceux qui non seulement croient mais, également, pratiquent leur culte, il y a la... ’’liberté de culte’’.

    Telles sont tout du moins, à l’exclusion de tout autre néologisme ou nouvelle expression farfelu(e)s, les expressions habituellement utilisées dans les sciences politiques pour qualifier ces... libertés.

  • Le 31 octobre 2007 à 17:28, par ? En réponse à : Carton rouge à Jean-Luc Mélenchon

    Mais il est notoire que Melanchon est un crétin. Quand c’est pas les Lituaniens c’est les Bretons. Je me demande même si c’est cretin ou raciste ? Keltiek

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