Europe des projets ou absence de projet ?

Carton rouge à Ségolène Royal

L’idée européenne vaut mieux que ça

, par Valéry-Xavier Lentz

Carton rouge à Ségolène Royal

Quelle vision de l’Europe propose la candidate à la candidature socialiste ? Ségolène Royal s’est bien peu exprimée jusqu’ici sur les questions européennes. Pourtant, plusieurs de ses propos laissent présager aujourd’hui une vision particulièrement minimaliste et inquiétante, qui suscitent notre vigilance.

L’entrée de l’Europe dans la campagne présidentielle a été relativement discrète, puisqu’elle s’est manifestée par le passage à Bruxelles de deux candidats venus souligner leur intérêt pour les enjeux européens.

Hélas la capitale de l’Union, qui accueille le plus grand corps de presse au monde, compte peu de représentants des grands médias français. Ce sont donc surtout sur les blogs spécialisés que nous avons pu suivre les péripéties de Ségolène Royal.

Avant de se faire devancer par le candidat supposé de la Droite au Sénégal, la candidate supposée de la Gauche l’avait suivi à Bruxelles. Nicolas Sarkozy s’y était exprimé sur l’avenir de l’Europe le vendredi 8 septembre, à l’invitation de la « Fondation Schuman » [1]. Mme Royal y rencontrait le mercredi suivant le président de la Commission et celui du Parlement.

La conférence de presse qui avait été anoncée a cependant été annulée, afin de ne pas, selon son porte-parole Georges Savary « s’exprimer (...) sur un sujet de cette importance en 30 minutes ». En effet, nous n’avons pas eu droit à un exposé détaillé de la vision européenne de Mme Royal qui reste donc à ce jour un mystère. Néanmoins, les quelques phrases échangées avec les journalistes, présents à la sortie de son rendez-vous avec Josep Borrel, inquiètent.

Selon la candidate à la candidature, « c’est une erreur de mettre la réforme des institutions comme préalable à la définition des actions européennes et à la définition d’un avenir pour l’Europe » (...) et « Il faudra un nouveau traité et surtout un traité social. L’Europe actuelle n’a qu’une jambe économique. Sans sa deuxième jambe sociale, rien n’est possible. » [2]

Ségolène Royal propose d’abord de repenser « l’idéal européen », et de faire « l’Europe par la preuve ». Ces paroles malheureuses rappellent étrangement les initiatives du très libéral président de la Commission européenne dont nous avions souligné à plusieurs reprises le caractère minimaliste [3].

En effet, faire naitre une « Europe sociale », c’est là une intention louable de la part de Mme Royal... Mais comment construire une Europe sociale sans Europe politique pour concevoir et faire appliquer ses législations ? Ainsi, son concept d’une « Europe des projets » risque fort de ne pas y suffire, si ces projets ne sont pas soutenus par une volonté politique légitimée par un Parlement européen fort.

Le mythe de l’Europe des projets

Il faut alerter au plus vite Mme Royal sur la vacuité du concept fumeux d’« Europe des projets », cache-sexe de l’immobilisme. Sous couvert de se concentrer sur les politiques européennes, il s’agit tout simplement d’écarter le processus constitutionnel pour revenir à la simple gestion des Communautés européennes dans le cadre des traités existants en espérant, à force de bonne volonté politique, en tirer des politiques satisfaisantes pour nos concitoyens.

Ces velléités sont vouées à l’échec. Et ce, pour plusieurs raisons :

 1- Il s’agit tout simplement de poursuivre ce qui se fait jusqu’ici dans les mêmes conditions. Or l’Europe tel qu’elle existe suscite la méfiance et le rejet, non seulement en raison des choix politiques qui ont été réalisés mais surtout en raison de son incapacité à faire naitre des projets là où on les attends.

 2- Cette incapacité de l’Europe est justement due aux institutions actuelles : soit parce que, notamment du fait de l’inadéquation du catastrophique Traité de Nice aujourd’hui en vigueur, le Conseil européen est incapable de prendre des décisions ambitieuses, soit tout simplement parce que l’Union n’est pas compétente pour agir dans tel ou tel domaine où on attendrait qu’elle agisse.

Ségolène Royal oublie aussi, dans son empressement à tenter de botter en touche la patate chaude de l’enjeu constitutionnel, que près de la moitié des Français avaient approuvés le « Traité constitutionnel » qui leur avait été soumis et que, dans l’autre moitié, une grande partie de l’électorat avait écouté ceux qui laissaient entrevoir l’espoir d’une meilleure Constitution : le fameux « plan B ». La nécessité d’une réforme du fonctionnement de l’Union n’était pas en cause pour une large majorité des électeurs.

Or ce qu’elle nous propose c’est tout simplement le statu quo. Enfin, elle se situe en contradiction flagrante avec le projet du Parti Socialiste que le candidat de ce dernier est supposé porter. Celui-ci indique en effet :

« L’Europe élargie ne pourra demain décider de façon efficace et peser dans le monde qu’avec d’autres institutions que celles du Traité de Nice. (...) Nous proposerons l’élaboration d’un traité strictement institutionnel qui organisera efficacement les pouvoirs, avec un Parlement européen exerçant ses pleines responsabilités législatives et budgétaires, un président de la Commission élu par le Parlement, un Conseil européen, avec à sa tête un président de l’Europe. »

La question institutionnelle est au coeur des dysfonctionnements actuels de l’Europe et au coeur du désamour croissant que connais l’Union qui n’a pas su transformer sa mue de « mécanisme néo-fonctionnaliste amélioré » en une entité se conformant aux règles du jeu démocratique.

La question n’est donc pas la définition de l’idéal européen, mais la manière dont celui-ci peut être atteint. Or, les propos de Mme Royal manquent donc à ce jour singulièrement de concret.

Le mythe de la Nation protectrice

Plus inquiétant, le discours « maternaliste » sur la nation protectrice qui transparaissait dans son annonce officielle de candidature prononcé à Vitrolles (Bouches-du-Rhône) : « La nation est protectrice. (...) Chez nous, le social et le national marchent ensemble, et c’est l’État qui est garant de leur alliance », affirme-t-elle.

Cette insistance ressemble plus à un appel du pied à l’électorat séduit par les sociaux-nationalistes qu’à une vision politique cohérente alors que le Parti socialiste propose pour sa part un traité social au niveau européen.

En effet, il est difficile de réduire le social à sa dimension nationale si l’on souhaite adopter une approche pragmatique de la chose. D’une part, dans de nombreux pays, la dimension sociale de l’action de la puissance publique est régionale et non pas nationale, d’autre part la plus-value significative que l’Europe pourrait apporter dans ce domaine ne peut être ignoré sauf à sombrer dans une rhétorique anti-européenne.

Il se trouve justement que le programme des socialistes Français et les revendications d’une partie des adversaires du traité constitutionnel - ceux qui justement ne se réclamaient pas du social-nationalisme - consistent à demander la prise en compte des questions sociales au niveau européen, voire à conclure avec nos partenaires un "traité social". Tout ceci manque un peu de cohérence.

Les propos de Mme Royal qui font aujourd’hui allusion à l’Europe nous inquiètent donc.

D’une part parce que justement ils sont rares et brefs : la candidate a-t-elle une vision de l’Europe ? D’autre part parce que ce que nous avons entendu semble nous dire « ce n’est pas important » et « on en parlera plus tard », reprenant les clichés de ceux qui rêvent de voir ce thème compliqué et clivant écarté du débat.

Sans doute devrons nous attendre le débat télévisé du 7 novembre (sur la chaine parlementaire) entre les candidats socialistes pour en savoir plus. Espérons d’ici-là que Mme Royal aura pu faire mûrir sa réflexion.


- Ségolène Royal, dans le texte :

Comme on va pouvoir le constater ci-dessous, cet article s’inspire de propos véritablement tenus par la candidate à la candidature socialiste durant ces dernières semaines, lors de sa pré-campagne pour l’investiture du parti socialiste...

Bâtir l’Europe par la preuve

« On n’avancera réellement que si l’Europe prouve sa capacité à protéger, à faire reculer le chômage de masse, à incarner un avenir plus heureux. Plus encore que de règles techniques, c’est d’une vraie volonté politique dont nous avons besoin pour construire ce que j’appelle l’Europe par la preuve, qui conjugue l’émulation (stimulante), l’harmonisation (sociale et fiscale) et la mutualisation (champions industriels, programmes de recherche, bonnes pratiques managériales et sociales). »

(Interview au journal le Monde, le 23 juin 2006)

« Je vois, pour ma part, deux chantiers majeurs pour amorcer cette « Europe par la preuve » : l’environnement et la recherche. (Nous avons) la capacité, avec nos chercheurs et nos équipes de médecins, de mettre en commun nos moyens pour combattre les dangers qui pèsent sur notre environnement, pour faire reculer ces maladies souvent directement liées à la présence de pesticides dans l’alimentation ? Et c’est cela que les citoyens d’Europe attendent de leur dirigeants : des réponses concrètes, des solutions opérationnelles à des problèmes qui les touchent directement et que nous avons la responsabilité de traiter pour nos contemporains et pour les générations futures. »

(Discours de Frangy : Fête de la Rose de Frangy, le 20 août 2006)

Un traité social

« Il faudra un nouveau traité et surtout un traité social. L’Europe actuelle n’a qu’une jambe économique. Sans sa deuxième jambe sociale, rien n’est possible. »

(Interview au journal le Monde, le 23 juin 2006).

L’Europe de l’environnement : préparer ensemble l’après-pétrole

« On l’a vu encore cet été avec les dérèglements climatiques : comment peut-on continuer à accepter que l’Europe ne respecte pas ses obligations inscrites dans le protocole de Kyoto ? Comment ne pas voir que c’est en unissant nos compétences et nos forces que nous pourrons préparer le plus rapidement possible l’après-pétrole et le passage aux énergies renouvelables ?

(…) Nous avons une responsabilité d’autant plus grande que l’Europe dispose de beaucoup de moyens scientifiques et que l’on sait à quel point le réchauffement climatique creuse encore les écarts et les inégalités entre les pays : ceux qui souffrent déjà de la chaleur et de la sécheresse vont souffrir encore davantage. Et si nous n’y prenons pas garde, ces problèmes d’environnement seront demain des menaces supplémentaires pour la sécurité du monde. Voilà à quoi doit répondre l’Europe et nous y répondrons. »

(Discours de Frangy : Fête de la Rose de Frangy, le 20 août 2006)

Traité constitutionnel et réforme des institutions européennes

« Il n’est évidemment pas question, pour les socialistes, de soumettre à nouveau à la ratification un traité constitutionnel que le peuple français a rejeté. Notre projet prévoit de proposer l’élaboration d’un texte court, visant seulement à mieux organiser, démocratiser et responsabiliser les instances européennes. Il devra bien sûr, une fois négocié, être soumis à l’approbation du peuple. »

(Discours de Frangy : Fête de la Rose de Frangy, le 20 août 2006)

Pacte de stabilité

« Il faut desserrer le carcan budgétaire pour que les investissements qui préparent l’avenir n’entrent pas dans le calcul des déficits. Quand la Suède, dans les années 1990, était en pleine crise avec un chômage massif, elle a investi dans la recherche et le développement. Pendant deux ans, cela a fait des déficits provisoires, mais ils sont sortis de la crise et ont maintenant moins de 5 % de chômage. »

(Interview au journal le Monde, le 23 juin 2006)

Immigration : Il faut travailler à l’émergence de règlementations communes

« Cette question extrêmement difficile devrait être réglée en coopération avec les pays du Sud de l’Europe : France, Italie, Espagne. Nous sommes tous confrontés à une immigration en provenance d’Afrique et nous devons mettre en place des coopérations, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, et en même temps, penser les problèmes de co-développement avec l’Afrique de façon coordonnée. On ne règlera pas l’émigration de la misère en laissant de côté la question du co-développement.

Les gouvernements du Sud de l’Europe qui ont à affronter ces problèmes-là tentent tant bien que mal de concilier à la fois la protection de leurs économies, la maîtrise des flux migratoires et en même temps, le respect de la dignité des personnes. Il faut travailler à l’émergence de règlementations communes. Il faut lier à la fois la règlementation, la fermeté indispensable de cette règlementation pour maîtriser les flux migratoires : qu’elle soit cohérente dans nos pays méditerranéens, et en même temps changer de façon très, très forte les politiques de co-développement. »

(Déclarations sur RTL, le 14 septembre 2006)

Illustrations :

Photo : Ségolène Royal (source : wikipédia).

Lire aussi :

Mise à jour :

Notes

[1Lire à ce propos : Sarkozy et l’Europe : trop peu et trop tard d’Emmanuel Vallens.

[2Sources : Interview donnée au journal le Monde, le 23 juin.

Vos commentaires
  • Le 10 octobre 2006 à 08:57, par Valéry-Xavier En réponse à : Quelques nuances...

    Juste pour préciser que le titre d’origine de mon article a été modifié par la rédaction par un soucis d’équilibre politique qui me semble peu pertinent en l’espèce. J’avais intitulé ce papier « Carton jaune... » car il s’agit en effet de donner un avertissement, de souligner notre inquiétude sur les quelques phrases entendues à ce jour de la part de la candidate à la candidature.

    En effet, tyrop peu a été dit sur son projet européen par Mme. Royal pour que l’on ait les éléments justifiant le fameux « carton rouge » à ce jour... ce qui d’ailleurs tout aussi inquiétant.

  • Le 10 octobre 2006 à 15:29, par Ronan Blaise En réponse à : Quelques nuances...

    L’ensemble des citations reproduites ci-dessus montrent pourtant et néanmoins très bien que les propos tenus par Mme Ségolène Royal sont tout autant substantiels et - du point de vue même de l’auteur de cet article - tout aussi erronés que ceux reprochés (Cf. article d’hier) à M. Dominique de Villepin.

    Lesquels propos ont donc aussi vallu un CR à la personnalité en question.

    Les propos de Mme Royal étant sensiblement les mêmes (i. e : que ceux de Villepin), reproduisant le même type de discours jusqu’à la caricature et défendant par ailleurs sensiblement la même orientation politique générale (et, surtout, le même mode opératoire) quant à l’Europe, il nous semble que le CR se justifie là aussi.

    Même punition, même motif.

    Ronan (Rédacteur en chef)

  • Le 10 octobre 2006 à 17:05, par jmfayard En réponse à : Carton rouge au PS ?

    Assez d’accord sur la description du surplace très problématique. Malheureusement, je ne crois pas qu’on peut le circonscrire à une défaillance personnelle de tel ou telle.

    C’est le PS dans son ensemble et même une grande partie de notre pays de manière générale qui est dans une grave crise démocratique dont le 29 mai n’est que l’un des symptomes et qu’il est important de bien analyser pour pouvoir le guérir. La meilleure explication que j’ai pu lire à ce jour est ce texte La Société de Défiance de Robert Rochefort :

    Le succès - pour l’instant - de Mme Royal dans le pays tient à mon avis avant tout de ce qu’elle a pris la mesure de cette atmosphère nouvelle et un brin délétère et propose un style, une méthode, un positionnement adapté à cette « société de la défiance ». Même s’il s’avère que Mme Royal n’a aucune vision pour l’Europe, elle lui rendrait un fier service si elle parvenait à diminuer cette crise démocratique nationale.

    C’est ce qui ressort de cette phrase très juste de son discours de Vitrolles « ...plus les français ont mal à la France [...], moins ils sont portés à la vouloir généreuse avec les siens et hospitalière avec les autres ».

    Il est donc hélas tout aussi vrai qu’il faudrait faire l’Europe « par la preuve » et « par en bas » comme le dit Ségolène, et que comme le dit Valéry, c’est plus que difficile dans le cadre de Maastricht-Nice avec le pouvoir constitutionnel dans les mains de l’inter-gouvernementalisme.

    Là est le dilemne de la geule de bois européenne actuelle. Comment le trancher ?

    Le proposition la plus prometteuse que j’ai découverte sur votre site est l’idée d’un référendum pan-européen. ça oui, c’est une idée à la fois simple et fédératrice, raisonnable et ambitieuse, utile et tout à fait compatible avec l’air du temps (en donnant à chacun le pouvoir de s’exprimer), un air du temps qui s’est à l’inverse abattu tel un couperet sur feu le TCE.

    Pour finir sur une note positive :

    Sur le site de « rénover maintenant », le courant d’Arnaud Montebourg, porte-parole et principal soutien de Ségolène Royal (et qui fait partie de ce qui ce fait de mieux chez les nonnistes), il y a deux papiers intéressants sur l’Europe.

     http://www.renover-maintenant.org/article.php3?id_article=486
     http://www.renover-maintenant.org/article.php3?id_article=485

    Bon c’est plus du long terme qu’une stratégie à court terme pour nous sortir de la muise, mais ça va dans le bon sens je trouve.

  • Le 10 octobre 2006 à 20:20, par Fabien En réponse à : Quelques nuances...

    En même temps, ne pas arrêter de dire que l’Europe doit être sociale sans dire qu’il faut pour cela qu’elle soit politique est un non sens bien dangereux...

  • Le 10 octobre 2006 à 21:15, par Ronan Blaise En réponse à : Quelques nuances...

    Suis tout à fait d’accord : l’Europe sociale c’est le ’’produit fini’’ tant désiré et l’Europe politique, ce ne sont jamais que les outils pour réussir à la mettre en place. Et nous n’aurons jamais le ’’produit fini’’ tant que nous n’aurons pas les ’’outils’’.

    Réduire la politique à n’être ainsi qu’action volontariste sans même songer à se doter préablement des institutions et des mécanismes de mise en place nécessaires (sur l’air de ’’bah, on verra bien en temps utiles’’), ce n’est là que pari hasardeux sur l’avenir, bricolage conceptuel et rhétorique verbale incantatoire pour joueurs de flutiaux.

    Pareillement, j’ai la faiblesse de penser aussi qu’il s’agit là d’une démarche antidémocratique puisque - à l’heure actuelle et dans la configuration institutionnelle actuelle - il n’est pas non plus besoin d’être grand clerc pour bien deviner que ce sont encore et toujours (et une nouvelle fois) les Etats qui auront le dernier mot dans les négociations intergouvernementales que l’on imagine devoir se dérouler sur tous ces sujets.

    Alors : adieu pouvoirs renforcés pour le Parlement européen, Démocratie transnationale, espace public européen, contrôle de l’action de nos Etats par les peuples d’Europe (par l’intermédiaire de leurs représentants légitimes et démocratiquement élus). Alors adieu Europe fédérale (et veaux, vaches, cochons, couvées...).

  • Le 11 octobre 2006 à 19:06, par ? En réponse à : Carton rouge à Ségolène Royal

    Vous semblez surpris mais Mme Royal a démantelé tous les réseaux d’information européenne en Poitou-Charentes et semble avoir perdu l’autorité de gestion du programme Interreg Espace Atlantique ... c’est dire à son attachement à une Europe par la preuve ! quant à son discours que je découvre, invraisemblable de platitude. Comme quoi, pour être Président de la République, il faut savoir dire des platitudes.

  • Le 11 octobre 2006 à 21:17, par valery En réponse à : Carton rouge à Ségolène Royal

    En même temps la méthode a fait ses preuves avec Chirac... :-(

  • Le 11 octobre 2006 à 22:11, par ? En réponse à : Carton rouge aux electeurs ?

    Segolène à soutenu le oui au référendum ! Les électeurs n’ont pas suivi ... le texte était parait-il trop compliqué ....

    L’objectif de la campagne actuelle est le pouvoir en France, pas l’europe. La réponse des électeurs du 29 mai 2005 est impossible à gérer (non à tous oui à rien, alliance du non xénophe et du non d’extrême gauche qui ne feront jamais un programme commum ...).

    Le programme d’un candidat qui cherche à faire autre chose que de la figuration ne peut pas promettre de miracle !

    Ceci dit, je suis des socialistes qui souhaites que le PS respecte toutes ces promesses ... sauf celle sur le traité ... Une promesse arrachée par ceux qui ont malheureusement le pouvoir de faire perdre ceux qui veulent en bonne logique créer les institutions nécessaire à l’europe sociale et citoyenne.

  • Le 12 octobre 2006 à 12:03, par Emmanuel Vallens En réponse à : Ségolène - complément d’info

    Pour info, Ségolène a enfin daigné - hier, lors d’une conférence de presse spécifique - nous faire part de ses idées sur l’Europe des projets.

    Des institutions, thème traité en un petit paragraphe en toute fin de sa très longue intervention, voici ce qu’elle dit. Attention, vous allez être ébahis par la grandeur de vue et l’ambition dont elle fait preuve :

    « Le Traité est caduc.

    Une réforme institutionnelle permettant à l’Europe de fonctionner à 27 est nécessaire. Chacun sait bien, toutefois, que ni les Français ni les Néerlandais ne revoteront sur le traité constitutionnel. D’autre n’iront pas à la ratification. Je comprends que les pays qui l’ont ratifié avec enthousiasme en conçoivent de l’amertume, mais la règle du jeu a toujours été claire : un vote « non » stoppait le processus.

    Faut-il dans ce contexte, comme certains le proposent, à Londres et aussi à Paris, élaborer ’’vite fait / bien fait’’ (ou peut-être mal fait), un « mini traité » qui serait voté par le Parlement. Je crains que cette idée ne passe pas auprès de nos concitoyens qui viennent de voter et ne règle rien. Il faut donc se donner le temps du débat, de la concertation et du mûrissement.

    L’idéal serait : réussir l’Europe par la preuve, lancement d’un débat sur les objectifs de l’Europe sous présidence allemande : le 50ème anniversaire du traité de Rome en mars prochain nous offre une occasion exceptionnelle de reposer la question que voulons nous faire ensemble. Le débat serait poursuivi et synthétisé sous les présidences portugaises et slovènes. La présidence française lancerait une convention chargée de rédiger le texte de la réforme institutionnelle qui serait présenté aux peuples, le même jour, suivant la procédure que chaque pays aura choisie. »

    Donc : I. la France ayant voté non, l’opinion des autres, on s’en fout. Par son vote, la France interdit aux autres citoyens européens d’exprimer leur opinion. Belle vision de l’Europe : finalement, elle ne continue à la concevoir que comme une addition de nations (ce qu’elle est, mais pas seulement) manifestement sans vocation à devenir un espace public transnational.

    Pour y arriver, « la présidence française lancerait une convention chargée de rédiger le texte de la réforme institutionnelle qui serait présenté aux peuples, le même jour, suivant la procédure que chaque pays aura choisie. »

    Bon point pour le retour de la méthode conventionnelle. Mais pourquoi ne pas dire carrément qu’il faut un référendum européen et que la Constitution entrerait en vigueur si la double majorité des Etats et de la population vote pour ? Peut-être parce que, le droit de véto qui bloque tout progrès dans l’Europe, çe ne lui déplaît pas tant que ça...

    Mais d’ici là, priorité à « l’Europe par la preuve ».

    II. Donc, pour résumer, Ségo veut :

    (1) Réformer la fiscalité énergétique (mais sans réformer le blocage dans le domaine fiscal : blocage lié au droit de véto),

    (2) Réformer la PAC (mais sans donner au Parlement européen le moindre pouvoir dans l’affaire : en en restant aux négociations de marchands de tapis à huis clos...)

    (3) Création d’un parquet européen (à l’unanimité, toujours : bonne chance...).

    (4) Mettre en place une nouvelle ressource budgétaire en créant une taxe écologique (à l’unanimité des 27 Etats membres, comme d’habitude, puisque qu’il faut faire l’Europe par la preuve avant d’en réformer les institutions...)

    Et le plus facile, bien sûr, (5) Mettre en place des minima sociaux européens (à l’unanimité...).

    Sûr qu’on n’a pas besoin de réformer les institutions d’abord car les Anglais, les Polonais, les Suédois, les Slovaques, les Néerlandais vont tous soudainement se doter de gouvernements d’extrême gauche.

    Enfin, ne nous alarmons pas trop, car finalement Ségo fixe quand même la réforme des institutions à 2009. Elle ment juste aux électeurs si elle espère sérieusement réaliser son ’’Europe par la preuve’’ entre 2007 et 2009.

    PS : J’oubliais le meilleur. Ségo a eu une idée fan-tas-tique. Je vous la livre : « Offrir le droit à tout jeune en formation (apprentis, étudiants, …) de poursuivre un séjour d’étude dans un autre pays européen que le sien »

    Qui se dévoue pour lui parler du programme Erasmus, qui existe depuis 1987 ?

  • Le 12 octobre 2006 à 17:22, par Frédéric En réponse à : Y a pas que les institutions

    Autant prévenir tout de suite...je ne suis ni royalien ni socialiste de coeur ou de carte. Je n’ai jusqu’ici pas adoré l’expression de Mme Royal.

    Et bien entendu, il faut une réforme institutionnelle (une ? la ? constitution...) pour donner des leviers d’action et propulser l’Europe politique.

    Mais il n’est pas malsain de parler du contenu des politiques. Il est bon qu’une candidate s’exprime sur ce que l’Europe apporte aux citoyens car c’est, au moins dans la perception qu’ils en ont, un des problèmes de l’Europe.

    Expliciter l’apport de l’Europe, donner vie à l’Europe politique, cela passe aussi par une discussion politique sur les politiques publiques européennes.

  • Le 12 octobre 2006 à 17:47, par Ronan Blaise En réponse à : Ségolène - complément d’info

    Juste quelques amendements à cette bonne analyse :

    => Institutions ou projets ? Il me parait clair qu’il faut tenir les deux bouts. La question que tu poses : "comment faire ces projets avec de telles institutions" est bonne, mais la question "des institutions pour quoi faire ?" intringue tout autant la grande majorité des français qui n’ont pas une connaissance extrêmement précise de ce qu’est l’UE.

    => Tu as quand même oublié de relever qu’elle s’avance clairement contre le blocage sur le budget de l’UE qui n’est pas beaucoup moins important que le blocage institutionel :

    La limitation à 1% du PIB du budget européen, soutenue actuellement par la France, prive l’Europe des moyens de mettre en place les politiques rendues nécessaires par les enjeux actuels. Le budget européen doit être sensiblement augmenté, avec une priorité à la recherche et au développement. Aucun sujet ne doit être tabou, ni la PAC ni le « chèque britannique ». Ce qui doit être clair, c’est que le réexamen des politiques anciennes et leur nécessaire rénovation ne doivent pas servir de prétexte à une baisse de budget et à des ambitions en retrait en matière de politiques communes.

    Une révision à mi parcours (2008) va revenir à la France. Il faut donc s’y préparer.

    Deuxième chose :

    Donc : I. la France ayant voté non, l’opinion des autres, on s’en fout. Par son vote, la France interdit aux autres citoyens européens d’exprimer leur opinion. Belle vision de l’Europe.

    Non, c’est juste une description de la réalité juridique actuelle.

    Troisième chose :

    Pour y arriver, « la présidence française lancerait une convention chargée de rédiger le texte de la réforme institutionnelle qui serait présenté aux peuples, le même jour, suivant la procédure que chaque pays aura choisie. » Bon point pour le retour de la méthode conventionnelle. Mais pourquoi ne pas dire carrément qu’il faut un référendum européen et que la Constitution entrerait en vigueur si la double majorité des Etats et de la population vote pour ?

    Exactement, c’est là-dessus qu’il faut faire bouger les lignes. Elle fait la moitié du chemin (serait présenté aux peuples, le même jour), il faut la pousser à en faire aussi l’autre (suivant la procédure que chaque pays aura choisie. qui est insuffisant). C’est un pas à la fois révolutionnaire (d’où sans doute sa prudence) mais aussi très résonnable vu la situation de crise.

    Pour info, j’avais posé la même question à Lionel Jospin sur son blog. Il avait un peu botté en touche mais répondu tout de même :

    « Chaque pays garde à ce jour une totale liberté dans la ratification des traités européens. Dans certains Etats, le référendum n’est pas autorisé comme en Allemagne, est obligatoire comme au Danemark, est consultatif comme en Pologne, est possible comme en France. C’est une vraie difficulté pour réussir quand notre Union réunit 25 membres demain 27.

    Il doit être possible d’améliorer cette situation : en concentrant les ratifications sur une même période pour forcer au débat européen et éviter des réactions trop nationales ; en prévoyant une majorité super-qualifiée et non l’unanimité pour faciliter l’adoption d’un texte. Cette dernière suggestion est elle-même délicate : il faut en effet une unanimité pour faire accepter une majorité qualifiée. Enfin, un référendum européen, selon le modèle français, est une idée généreuse. Elle a besoin d’un mûrissement politique et nous n’en sommes pas encore là. »

    Lionel JOSPIN

  • Le 12 octobre 2006 à 20:32, par Valery En réponse à : Ségolène - complément d’info

    Donc : I. la France ayant voté non, l’opinion des autres, on s’en fout. Par son vote, la France interdit aux autres citoyens européens d’exprimer leur opinion. Belle vision de l’Europe.

    Non, c’est juste une description de la réalité juridique actuelle.

     > sauf que le traité prévoyait une clause de rendez-vous dans le cas de difficulté dans la ratification. Par ailleurs on ne demande pas à un politique de décrire la réalité juridique actuelle mais de dire ce qui doit être et comment cette réalité peut évoluer.

  • Le 12 octobre 2006 à 20:39, par Valery En réponse à : Carton rouge aux electeurs ?

    Soutenir le Oui n’est pas à notre sens une garantie d’engagement européen authentique (voir le papier sur Fillon)...

    Le pouvoir en Europe est aujourd’hui une somme des pouvoirs nationaux. Le rôle du président de la République est de nous représenter au niveau européen. Ses choix et ceux de son grouvernement participent à la définission des lois au niveau européen : il est donc parfaitement inconcevable dans une démocratie que les canddidats tentent d’obtenir un chèque en blanc en n’abordant pas ces questions dans la campagne. On est quand même en progrès de ce point de vue là, mais en tant que militants de l’Europe il est de notre devoir de souligne que le discours de l’Europe des projets est trompeur.

    « Le programme d’un candidat qui cherche à faire autre chose que de la figuration ne peut pas promettre de miracle ! » : je suis bien d’accord mais l’Europe des projets c’est justement une promesse de miracle puisque tout ce que Mme Royal propose correspond à des domaines où l’unanimité est de vigueur et où toute politique ambitieuse est strictement impossible.

    Carton rouge aux électeurs ? Oui bien sur s’ils croient les mensonges qu’on leur raconte.

  • Le 12 octobre 2006 à 21:22, par Valéry-Xavier En réponse à : Quelques nuances...

    OK, vu la nouvelle contribution de Mme Royal sur le sujet metionné par Manu plus haut, je confirme la couleur du carton...

  • Le 13 octobre 2006 à 00:05, par Emmanuel Vallens En réponse à : Ségolène - complément d’info

    @ jmfayard,

    tu écris : => Institutions ou projets ? Il me parait clair qu’il faut tenir les deux bouts. La question que tu poses : « comment faire ces projets avec de telles institutions » est bonne, mais la question « des institutions pour quoi faire ? » intringue tout autant la grande majorité des français qui n’ont pas une connaissance extrêmement précise de ce qu’est l’UE.

    REP : certes, mais c’est à mon sens un raisonnement erroné. Des bonnes institutions doivent fournir un cadre démocratique pour faire tout et son contraire : Europe libérale ou Europe sociale. Si on veut que l’Union se dote d’une Constitution, il faut impérativement qu’elle soit neutre, et par conséquent qu’on ne se pose la question du « pour quoi faire » qu’une fois qu’on aura un cadre démocratique et efficace pour le faire. Sans quoi toute proposition de réforme institutionnelle sera immédiatement soupçonnée de cacher un complot ultra-libéral ou au contraire violemment étatiste-socialiste...

    => Tu as quand même oublié de relever qu’elle s’avance clairement contre le blocage sur le budget de l’UE qui n’est pas beaucoup moins important que le blocage institutionel :

    REP : je dirais que ce n’est pas moins important, mais que le blocage budgétaire est la conséquence directe du blocage institutionnel : aujourd’hui, l’UE est structurellement incapable de se doter d’un budget qui tienne la route, en raison de la règle de l’unanimité et du manque de poids du Parlement européen. Sans réforme institutionnelle, il est totalement illusoire de prétendre réformer le budget, selon moi.

  • Le 13 octobre 2006 à 22:02, par ? En réponse à : s’interroger sur ses certitudes..

    et si SR n’était pas fédéraliste comme semble en être l’inspiration de ce blog ? et si l’europe pouvait se concevoir autrement que ce que vous décrivez si doctement et si impérieusement dans ces colonnes ? n’a t on pas fait l’europe du charbon et de l’acier, avant de créer un véritable cadre institutionnel (traité de rome..)..? ces lignes m’inspirent plus de questions qu’elles ne me donnent de réponses.. nicolas

  • Le 14 octobre 2006 à 01:42, par Ronan Blaise En réponse à : s’interroger sur ses certitudes..

    Parce que l’Europe du charbon et de l’acier n’était pas régie ni gérée par des institutions spécifiques ?! Pas de « Haute Autorité » communautaire ?! Pas de supranationalité ?! Pas de suprématie du droit et pas de règles de droit spécifiques ?! Pas d’aspirations, ambitions, mode opératoire ni projet fédéralistes ?! Allons, allons, soyons sérieux deux minutes...

    Nb : « Le gouvernement français propose de placer l’ensemble de la production franco-allemande de charbon et d’acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d’Europe. »

    « La mise en commun des productions de charbon et d’acier assurera immédiatement l’établissement de bases communes de développement économique, première étape de la Fédération européenne, et changera le destin de ces régions longtemps vouées à la fabrication des armes de guerre dont elles ont été les plus constantes victimes. » (...)

    « Par la mise en commun de productions de base et l’institution d’une Haute Autorité nouvelle, dont les décisions lieront la France, l’Allemagne et les pays qui y adhéreront, cette proposition réalisera les premières assises concrètes d’une Fédération européenne indispensable à la préservation de la paix. »

    Qui a dit ça ? Robert Schuman (sur une idée originale d’un certain Jean Monnet...).

    Quand ? Le 9 mai 1950.

    Merci de votre attention.

  • Le 14 octobre 2006 à 09:02, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : s’interroger sur ses certitudes..

    Ne pas être fédéraliste ? Manifestement non sinon son discours européen aurait plus de cohérence. C’est donc précisément en effet ce qu’on lui reproche.

    Résumons :

    Mme Royal dit vouloir des projets nouveaux et ambitieux.

    Pour que ces projets deviennent réalité les conditions sont les suivantes :
     que l’Europe ait une compétence juridique pour les mettre en oeuvre. Si ce n’est pas le cas il faut modifier les traités pour lui donner ces compétences. Il faut le dire.
     que le mode de décision européenne permette de réaliser ces ambitions. Tant que l’unanimité demeure ce n’est pas le cas. Il faut le dire.
     enfin, il faut si l’on donne plus de compétences à l’Union et même dans le cadre des compétences actuelles, que l’Europe soit démocratique, c’est à dire que l’orientation politique des décisions prises à ce niveau soit déterminée en fonction du vote des citoyens aux élections européennes. Cela nécessiste des réformes, indispensable pour que les dits projets reflètent les souhaits d’une majorité d’Européens. Cela il faut non seulement le dire mais le dire très fort.

    Ce que l’on reproche à Mme Royal c’est de faire miroiter des choses qui n’arriveront pas dans les conditions actuelles et de ne pas détailler et insister sur comment ces conditions vont pouvoir changer. Certes, à terme dans les petites lettres, elle parle de réforme, mais aujourd’hui elle continue ce que la plupart des politiques pro-européens ont fait jusqu’ici, notamment à l’époque de Maastricht et qui a entrainé des désilllusions et du rejet du projet européen : ne parler que de l’Europe de demain, des évolutions posibles, etc. faire rêver en quelque sorte - sans parler de l’Europe d’aujourd’hui et de comment l’améliorer.

    Sans réforme institutionnelle l’Europe des projets c’est du vent et je n’accepte pas que des politiciens nous promettent du vent.

    À partir de là je comprend bien que la plupart de nos concitoyens ne se prononent pas en faveur d’un candidat en fonction de son seul projet européen et il est donc parfaitement possible d’estimer que le projet européen de Mme Royal et mauvais et de la soutenir quand même contre son adversaire potentiel de l’autre camp. Mais il faut quand même dire que son projet européen est mauvais. Pour le reste, cela ne nous regarde pas en tout cas dans les colonens de ce webzine.

  • Le 15 octobre 2006 à 10:39, par jmfayard En réponse à : Ségolène - complément d’info

    PS : J’oubliais le meilleur. Ségo a eu une idée fan-tas-tique. Je vous la livre : « Offrir le droit à tout jeune en formation (apprentis, étudiants, …) de poursuivre un séjour d’étude dans un autre pays européen que le sien »

    Qui se dévoue pour lui parler du programme Erasmus, qui existe depuis 1987 ?

    Sa proposition est tout simplement d’étendre le programme Erasmus qui ne concerne que l’enseignement supérieur à l’ensemble des jeunes, y compris ceux qui sont en apprentissage.

  • Le 15 octobre 2006 à 12:00, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : Ségolène - complément d’info

    Je crois qu’il existe aussi aujourd’hui des programmes qui s’adressent aux jeunes en apprentissage.

    Ce qui m’intrigue c’est la formule « offrir le droit ».

    Aujourd’hui ces programmes relèvent plus du privilège au sens ou le nombre de bourses Erasmus (puisque c’est de ça qu’il s’agit, de bourses, n’importe qui peut s’inscrire à l’université n’importe où s’il paye tout) est bien inférieur aux places disponibles.

    Il en est de même pour le SVE (service volontaire européen) qui est bien loin aujourd’hui de ce que nous revendiquons dans le cadre de notre campagne pour un service civil européen.

    Donc quand Mme Royal parle de « droit » s’agit-il de donner une bourse à tous ceux qui souhaitent étudier à l’étranger ?

  • Le 15 octobre 2006 à 17:02, par Ronan Blaise En réponse à : Ségolène - complément d’info

    A supposer que Mme Royal parle là (mais, avouez que cela n’est pas franchement explicite et qu’il me semble qu’on surinterprête là quelque peu ses propos...) d’une extension des dispositifs d’échanges ’’scolaires’’, ’’estudiantins’’ ou ’’pré-professionnels’’ déjà existants (i. e : Coménius, Erasmus, Léonardo, SVE, etc...) a des cursus de formation et/ou des milieux socio-professionnels n’en bénéficiants (malheureusement) pas à ce jour...

    Juste souligner alors néanmoins que ces propos ne sont guère révolutionnaires ni novateurs puisque ne différant alors guère de ceux récemment tenus sur cette même question par M. de Villepin et/ou Mme Catherine Colonna (actuelle Ministre déléguée aux affaires européennes), notamment à Berlin, récemment.

    Par ailleurs, à supposer que Mme Royal connaisse donc bien le programme Erasmus (à la lecture de ce qui précède on peut néanmoins presque avoir des doutes...), qui se dévoue alors pour lui parler du projet des « Jeunes Européens » et du « Mouvement Européen France » visant à l’instauration d’un Service Civil Européen (SCE) ?!

  • Le 15 octobre 2006 à 17:50, par Ronan Blaise En réponse à : s’interroger sur ses certitudes..

    Et pour ceux d’entre nos lecteurs qui auraient encore des doutes quant à la nécessité de réformes institutionnelles comme préalable indispensable et incontournable à la réalisation concrète et matérielle de projets qui - sans elles - ne resteraient jamais que pures spéculations intellectuelles...

    De même, pour ceux d’entre nos lecteurs qui douteraient de la nature supranationale et fédéraliste (puisque supranationale) de certaines constructions communautaires européennes (comme l’Europe du charbon et de l’acier, par exemple, née au tout début des années 1950...).

    Juste rappeler que celle-ci (i. e : CECA) n’aurait pu fonctionner sans la mise en place d’institutions spécifiques créées ’’ad hoc’’ avec - pour principe dominant - la supranationalité.

    Pour preuve, juste préciser qu’elle était dirigée par une « Haute Autorité » : exécutif collégial (et supranational) totalement indépendant des gouvernements nationaux de ses six Etats membres (Cf. Traité de Paris du 18 avril 1951, entrant en vigueur après ratification des Etats membres : le 25 juillet 1952), laquelle « Haute Autorité » (composée de neuf membres) était installée à Luxembourg et présidée par... Jean Monnet.

    Laquelle « Haute Autorité » travaillait de concert avec un Conseil des ministres ad hoc (représentants les intérêts des Etats membres) et une Assemblée parlementaire (censée représenter les peuples d’Europe) : institutions chargées d’élaborer une législation communautaire ’’ad hoc’’, de contrôler démocratiquement la « Haute Autorité » ou de coordonner les politiques des Etats membres en fonction des décisions prises par la « Haute Autorité ».

    Laquelle « Haute Autorité » fonctionnait dans le cadre d’un système où les orientations politiques étaient définies (et les décisions prises...) à la majorité de ses membres. Et ce, par des Hauts-représentants en charge de l’intérêt général... (et non pas à l’unanimité, par de stricts représentants de leurs Etats-membres respectifs...).

  • Le 19 octobre 2006 à 15:49, par Spiegel En réponse à : Carton rouge à Ségolène Royal

    Aujourd’hui, comme vous l’avez dit, on est bloqué. D’un côté les chefs d’Etat sont poursuivis par leurs propres problèmes nationaux et ne peuvent pas s’entendre. De l’autre, le Parlement n’a pas le pouvoir de se constituer lui-même comme convention pour faire voter une Loi fondamentale. Et c’est ça le vrai souci. Ce sont des chefs d’Etats qui ont fait avancer le projet jusqu’ici (jusque dans le désert actuel parfois : cf Nice) sauf pour le vote des commissions où le Parlement a décrété son droit (droit qu’il s’est arrogé par la force en quelque sorte). Dans l’état actuel du droit européen, je pense que la décision ne peut venir que des Etats (mais il faut qu’ils s’entendent à l’unanimité et ça paraît impossible) ou alors le Parlement doit s’emparer lui-même du droit de construire l’Europe en se déclarant assemblée constituante. Maintenant, il n’est pas sûr que les européens adhèrent à cela... D’autant que beaucoup de chefs d’Etats voient d’un mauvais oeil l’intrusion de l’Europe dans leur pouvoir national. Il faut y réfléchir en tout cas. Aujourd’hui, l’Europe souffre avant tout d’une dychotomie. Chaque européen (personne physique ou morale), qu’il soit personne privée ou Etat, la réprésente tout en défendant des valeurs purement nationales. Le résultat de la politique des années 1990. Aucune création transnationale depuis le Marché unique en 1993 (avec l’Euro enfin). Il faut donner le pouvoir au Parlement, qui nomme lui-même un gouvernement, responsable devant lui. C’est ça l’enjeu d’une Constitution, et non pas cette place factice de Président (à moins de vouloir une Constitution de 1958 n°2 qui permette d’élire un voyou au sommet de l’Etat). Il ne faut plus que ces chefs d’Etats, poussés par des courants fluctuants de politique nationale aient le monopole des décisions. Quant à la définition d’une Europe sociale ou libérale ou les deux, le choix est déjà fait : elle est libérale (voire parfois néo libérale), et elle se doit d’être sociale vis-à-vis d’elle-même et du reste du monde.

  • Le 8 novembre 2006 à 21:37, par BD En réponse à : carton rouge à V-X Lentz

    Le « carton rouge » est-il une façon de discuter ? Pourquoi pas un « carton rouge » à Fabius dont le comportement, les paroles, les actes n’ont cessé de manifester de la désinvolture, de l’inconstance, du mépris pour ses propres partisans, de l’inconséquence sur ses revirements successifs, en particulier sur l’Europe ? Il va sans doute augmenter le SMIC de 300 € dans les tout prochains jours et couronner Nicolas Hulot... N’est-ce pas du populisme ? De tout cela pas un mot. Fabius ne le mérite-t-il pas ? Ce « carton » est cynique et ne construit rien. Le Taurillon et le Mouvement Européen méritent mieux que cela...

  • Le 8 novembre 2006 à 22:42, par Valéry En réponse à : carton rouge à V-X Lentz

    Le « carton » est un signal fort de notre désapprobation des prises de position minimalistes et irréalistes de Ségolène Royal sur les questions européennes.

    Je sais que dans les rangs des Jeunes Européens certains adhérents pour lesquels j’ai de l’estime s’engagent aux côtés de Ségolène Royal. Je serais heureux qu’ils nous précisent ici les raisons de cet engagement. En effet, au vu des discours de la candidate à la candidature sur la question je la trouve extrêmement éloignée du point de vue des fédéralistes.

    En ce qui concerne Laurent Fabius je vous invite à prendre connaissance de l’article de Fabien : Carton rouge à Laurent Fabius.

    Je partage pour ma part entièrement votre opinion de M. Fabius. Mais le papier était sur Ségolène Royal... à part regretter que l’article ne critique pas M.Fabius, ce que le lien ci-dessus vient réparer je l’espère, avez-vous des reproches à faire à cet article ?

  • Le 9 novembre 2006 à 19:56, par Ronan Blaise En réponse à : carton rouge à V-X Lentz

    Le Carton rouge décerné ici à Mme Royal est parfaitement légitime dans la mesure où il s’agit de souligner ici la vacuité, la platitude, le manque de sérieux et le manque total de projet européen cohérent, concret et vraiment sérieux de la part d’une personnalité politique pourtant candidate aux plus hautes fonctions politiques d’un Etat membre de l’Union.

    Quant à M. Fabius, comme souligné par VXL, il a déjà été également stigmatisé de la même manière et pour des raisons à peu près similaires : à d’autres occasions. (A une restriction près : sur le Taurillon, conformément à la vocation initiale de ce webzine, on ne traite précisément que des questions européennes, pas des questions domestiques nationales...).

    Sinon, ça nous demanderait effectivement encore plus de travail : vu que TOUS les candidats à cette élection présidentielle semblent décidément faire effectivement très également assaut de démagogie et de populisme en la matière...

    Enfin, juste rappeler une évidence : contrairement à certains de nos interlocuteurs (via cette fonction ’’forum’’ du site), loin des considérations partisanes des uns et des autres, le « Taurillon » revendique une indépendance éditoriale absolument totale à l’égard des formations politiques présentant des candidats aux élections françaises à venir ; et ne ’’roule’’ donc ni pour les uns, ni pour les autres, mais pour l’Europe.

    Or, si on considère attentivement ce qui est effectivement précisément reproché à la personnalité politique effectivement ici visée par ce ’’carton rouge’’ ; alors - Oui - si l’on relit très attentivement les propos exactement incriminés de la personnalité ici visée, on se dit effectivement que l’Europe mérite effectivement bien mieux que cela. (CQFD).

  • Le 22 novembre 2006 à 13:03, par Ronan Blaise En réponse à : Carton rouge à Ségolène Royal

    Une analyse similaire des propos de Ségolène Royal de la part de Michel Barnier (Nouvelle République), dans une tribune récemment donnée au journal Le Monde et intitulée « L’Europe, maillon faible de Ségolène Royal » :

    « Plus un mot sur la Constitution européenne, elle dit vouloir « l’Europe par la preuve ». Or, la seule preuve qu’elle apporte est celle de son mépris de la chose européenne, puisque ses « propositions » se rangent en deux catégories : celles qui existent depuis belle lurette, et celles qui n’ont guère de chance de voir le jour. ( ... )

    Quand elle parlait d’Europe par les voix de François Mitterrand ou de Jacques Delors, la gauche française avait une autre allure. Car ces propositions, dont l’indigence suggère qu’elles furent préparées dans la plus grande improvisation, n’ont pour objet que d’évacuer du chemin de la candidate des questions autrement plus cruciales :

    Qu’a-t-elle à dire sur les frontières de l’Europe, sur le projet européen, sur le blocage institutionnel ? Quel rêve européen pourra s’incarner dans la future campagne française ? On ne le sait pas, et il y a fort à parier que l’on n’en saura rien. »

  • Le 13 décembre 2006 à 08:49, par ? En réponse à : Carton rouge à Ségolène Royal

    Ce « carton rouge » (de quel droit ???, l’Europe de Bruxelles et de Maastricht est-elle vérité d’Evangile) serait plutôt de nature à me rendre Ségolène Royal Sympathique.

    Malheureusement, elle se couchera devant l’hydre bruxelloise, comme les autres ?

  • Le 13 décembre 2006 à 09:52, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : Carton rouge à Ségolène Royal

    De quel droit ? du droit de tout citoyen d’exprimer une appréciation sur les orientations proposées par tel ou tel candidat.

    Si vous n’aimez pas l’Europe actuelle vous devriez plutôt promouvoir des changements or ce que l’on reproche précisément aux propos de la candidate c’est de souhaiter poursuivre avec les institutions actuelles plutôt que de donner la priorité comme je le souhaite pour ma part à leur réforme dans le sens d’une démocratisation et d’une efficacité accrue. Le statu quo c’est l’Europe du traité de Nice (il y a eu deux traités pour information depuis Maastricht) qui n’est clairement pas satisfaisante.

    Quant à « l’hydre bruxelloises », la formule imagée me semble erronée car en fin de compte ce sont les chefs d’Etat et de gouvernement et les gouvernements des Etats membres qui prennent aujourd’hui les décisions : vérifiez le fonctionnement des institutions européennes et vous en ferez le constat. L’Europe n’est pas une entité distincte et abstraite. « Bruxelles », c’est à dire la Commission européenne, propose des politiques, ce sont les gouvernements nationaux et dans un grand nombre de cas qui les approuvent ou les rejettent.

    Quant à Ségolène Royal, je n’ai pas d’hostilité de principe à son encontre, et je trouveson approche raffraichissante. Je regrette simplement le manque de clairvoyance qu’elle a exprimé sur les questions européennes jusqu’ici. Cela est compensé par des valeurs que je partage sur un grand nombre de points.

  • Le 18 janvier 2007 à 19:24, par Valéry-Xavier En réponse à : Un référendum en 2009 ?

    Quelques points plus positifs dans les déclarations les plus récentes de Ségolène qui a sans doute bénéficié de l’éclairage de l’excellent Jean-Claude Juncker.

    Il semble que l’on en revienne à une démarche plus vers le projet du PS : « un traité qui permette aux institutions européennes de fonctionner » avec « un volet social ». Le tout serait ratifié par un référendum en même temps que les élections européennes.

    Exit donc la mise l’écart des questions institutionnelles au profit "des projets" ?

  • Le 31 mai 2009 à 07:46, par Valéry En réponse à : Ségolène Royal pour les Etats-Unis d’Europe ?

    Décidément on a du mal à suivre le fil de la pensée de Ségolène Royal :

    Ségolène Royal plaide pour les « États-Unis d’Europe » dans l’indifférence médiatique chez Jean Quatremer

  • Le 31 mai 2009 à 19:22, par Ronan En réponse à : Ségolène Royal pour les Etats-Unis d’Europe ?

    « n’écoutez pas ceux vous dirons que ce n’est pas votre mandat : les délégués des États généraux n’avaient pas non plus reçu mandat de déclarer les Droits de l’Homme, pourtant ils l’ont fait. N’hésitez pas, députés socialistes, à faire entre l’Europe dans l’histoire. Appelez les parlements nationaux en renfort (…), appelez les peuples en soutien ». (...) « vous devez faire l’Europe unie, l’Europe unie des peuples d’Europe ».

    Tiens, un frémissement...

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