Relations internationales

Chroniques de l’Orient compliqué :

L’Europe, les Islamistes et la bombinette...

, par Ronan Blaise

Chroniques de l'Orient compliqué :

De la même manière qu’on évoque facilement l’Europe difficile, on parle bien souvent de l’Orient compliqué. Or, si les problématiques politiques y sont souvent effectivement compliquées, les enjeux y sont néanmoins souvent forts simples. Puisque c’est du choix entre le maintien de la paix et le risque de la guerre qu’il s’agit ici.

Or, depuis quelques mois de nouveaux nuages menaçants s’amoncellent dans le ciel de cet Orient si compliqué dans ses problématiques, mais pourtant si simple dans ses enjeux...

Parmi les nuages noirs venus ainsi récemment se surajouter aux autres (sans même parler de l’actuelle ’’crise des caricatures’’ qui renvoie chacun d’entre nous à son rapport à la Liberté et au fait religieux...), deux nuages de taille : celui de la prolifération nucléaire (i. e : l’actuelle crise iranienne...) et celui de l’impasse dans laquelle se trouve aujourd’hui le processus de paix israélo-palestinien (crise renforcée par le résultat des récentes élections générales palestiniennes de janvier 2006...).

Et l’Europe, dans tout ça, que fait-elle donc concrètement pour essayer de maintenir cette paix fragile, sinon pour essayer de parvenir à un règlement pacifique de ces conflits ?

La manne européenne, seulement pour les bons élèves ?

Ces dix derniers jours, le triomphe électoral du « Hamas » lors des récentes élections générales palestiniennes du 25 janvier dernier avait plongé Bruxelles et toute l’Union européenne dans l’embarras. En effet, voilà le Hamas (organisation islamiste radicale, émanation politique des ’’Frères musulmans’’ : mouvement prônant la lutte armée par le terrorisme, et organisation bel et bien inscrite sur la très officielle liste des organisations terroristes établie par l’Union européenne...) ni plus ni moins propulsé sur le devant de la scène institutionnelle palestinienne (et sur le point de former un gouvernement ! ).

Et l’Union européenne de s’interroger : faut-il donc, dans ces conditions, laisser ouvertes ou (comme ont déclaré vouloir le faire les Etats-Unis...) fermer les vannes de ces fameux « fonds européens » qui font aujourd’hui vivre la population palestinienne : afin d’éviter que ces nouveaux dirigeants palestiniens ne s’en servent pour financer quelque nouvelle campagne terroriste menée contre l’Etat d’Israël ?

Mais l’Union européenne (et ses Vingt-Cinq Etats-membres) disent attendre la formation définitive du prochain gouvernement palestinien avant de prendre quelque décision que ce soit. Un ton uniforme, certes (pour une fois...), mais beaucoup plus prudent et, une fois de plus, beaucoup plus modéré que celui tenu par nos partenaires américains.

Ainsi, ce lundi dernier (30 janvier 2006), la Commissaire européenne aux Relations extérieures (Mme Benita Ferrero-Waldner), a déclaré la chose suivante : "Nous ne voulons pas voir l’Autorité palestinienne s’effondrer" précisant -ainsi- que toute la stratégie des diplomaties européennes était en fait de ramener le Hamas à la raison. Afin de l’amener (n’en déplaise à ses encore récentes dénégations...) à mettre de côté sa rhétorique nationaliste, martiale et agressive ; afin de le pousser à amender sa « Charte » fondatrice de 1988 (qui -entre autre chose- fait l’apologie du terrorisme, prône la haîne de l’Occident ’’chrétien et mécréant’’ et la destruction de l’Etat ’’sioniste’’ d’Israël...) et afin de l’obliger à enfin reconnaître l’existence (et le droit à l’existence) de celui-ci...

Une attente également partagée, semble-t-il, par l’actuel Président de l’autonomie palestinienne (Mahmoud Abbas) qui a solennellement exhorté les Leaders du Hamas à -s’ils voulaient vraiment faire partie du prochain gouvernement autonome palestinien- s’engager en faveur de l’arrêt de la violence et dans le respect des accords internationaux dont la Palestine autonome est partie prenante (ce qui revient à accepter de reconnaître l’Etat d’Israël).

Mais pour l’instant, c’est le statu quo. Tandis que les chefs de file du Hamas [1] multiplient les appels pour que l’UE ne cesse pas brutalement son aide à l’autonomie palestinienne, les Vingt-Cinq -eux- attendent la formation d’un gouvernement palestinien pour juger sur pièce, et prendre enfin leur décision.

En tout cas, pour peser dans la balance (et dans la réflexion de ses interlocuteurs palestiniens...), la Commission européenne a récemment fait valoir que l’Union était -avec près de 500 millions d’euros versés à l’autorité palestinienne en cette année 2005- un important donateur dont la Palestine ne pouvait guère se passer [2]. Et ce, dans la mesure où l’UE a précisé qu’elle n’était effectivement pas la seule à avoir un tel cas de conscience....

En effet, l’Arabie Saoudite (qui serait éventuellement appelée à compenser une probable réduction de l’aide occidentale en cas de durcissement des positions du Hamas...) a, elle aussi, très officiellement appelé le Hamas à bien vouloir respecter les engagements internationaux déjà conclus par les Palestiniens dans le cadre du gouvernement de l’Autonomie.

Mais il n’y en a pas moins un risque réel, en cas d’arrêt des financements américains et européennes (voire séoudites) : celui que la Palestine ne sombre effectivement dans l’anarchie armée, ou que ses nouveaux dirigeants extrémistes radicaux ne se tournent demain vers quelque nouvelle puissance islamiste agressive, telle une nouvelle Iran plus que jamais révolutionnaire, radicale et - bientôt ? - nucléarisée...

Une crise nucléaire, de dérapages en dérapages...

En effet, pendant ce temps là la crise ’’nucléaire’’ qui implique -depuis au moins le mois d’Août dernier- l’ONU, l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique, agence spécialisée des Nations unies), l’Iran, la Russie et l’UE (ces deux dernières, en tant que médiatrices...) ne s’est guère apaisée. Au contraire, aujourd’hui, cette crise risque de prendre, désormais, une tournure diplomatique bien inquiétante...

Pour mémoire on se rappellera que l’Iran des mollahs souhaite, depuis toujours, poursuivre un vaste programme de constructions d’installations nucléaires civiles (vaste programme mis en place, dès l’époque du Shah, avec -d’ailleurs- l’aide de la technique France et des Etats-Unis). Or, on se souviendra que depuis la Révolution islamique de 1978-1979-1980, la France et les Etats-Unis n’ont eu de cesse que d’essayer d’empêcher la réalisation du dit programme, principalement à cause du caractère profondément ’’dual’’ de telles activités et de telles technologies (pouvant très bien être détournées à des fins militaires...).

C’est pourquoi, ces dernières années la Communauté internationale (nullement enthousiaste à l’idée de voir la République islamique d’Iran se doter prochainement d’armements nucléaires à destruction massive...) s’est fortement émue de la poursuite des activités nucléaires de l’Iran : souhaitant désormais pouvoir lui empêcher de se livrer à certaines activités de retraîtement de combustibles nucléaires (celles-ci pouvant éventuellement lui permettre de se constituer un armement atomique).

Or, l’Iran d’aujourd’hui ne l’entend pas du tout de cette oreille et - tout en prétendant ne vouloir mettre en place qu’un strict ’’simple’’ programme nucléaire civil - elle n’en démord néanmoins pas de son droit souverain, inaliénable et non-négotiable à se doter -si elle le souhaite vraiment- de tout type d’armements, y compris nucléaire (voire de destruction massive...). Pareillement, de nombreux indices divers et variés (mais objectifs...) tendent à prouver que l’Iran poursuit effectivement un programme d’armement nucléaire clandestin sur lequel elle refuse obstinément de donner le moindre détail ni la moindre explication [3].

Ainsi, les derniers mois de décembre 2005 et de janvier 2006 ont donc vu piétiner les récentes tentatives de négociations multilatérales menées par la Communauté internationale avec l’Iran. Et tant celles menées par l’AIEA, que celles menées par la ’’Troïka’’ diplomatique de l’UE (i. e : Allemagne, France et Royaume-Uni) ou encore par la Russie (qui avait récemment -sans plus de succès néanmoins- proposé à l’Iran de s’occuper directement, à sa place, du retraîtement des matériaux nucléaires dont elle aurait éventuellement eu besoin...).

Et, depuis lors, les négociations sont dans l’impasse, essentiellement à cause du refus effectif de l’Iran de se présenter aux conversations multilatérales pour y faire autre chose qu’une éniéme proclamation unilatérale de sa souveraineté en la matière . Bref : voilà des négociations ’’nucléaires’’ multilatérales qui sont bel et bien au point mort de par le seul refus de l’Iran de véritablement chercher à s’impliquer vraiment dans quelques négociations que ce soit...

Aussi, finalement, depuis quelques jours il semble bel et bien que les parties prenantes à ces négociations ainsi que l’AIEA - visiblement définitivement échaudée par les toutes dernières rebuffades iraniennes - soient définitivement prêtes à complètement jeter l’éponge des discussions multilatérales pour finalement demander au Conseil de sécurité de l’ONU de se saisir du dossier et de convoquer l’Iran devant ses instances, le plus tôt possible, pour explications...

En effet, selon certaines informations, nul ne sait exactement quelles quantités d’uranium enrichi ont été effectivement produites dans le centre d’enrichissement de Natanz depuis la levée des scellés de l’AIEA dans la centrale nucléaire d’Ispahan (en août 2005). Mais il semblerait bel et bien que l’Iran posséde néanmoins aujourd’hui suffisamment d’uranium enrichi pour pouvoir -d’ici à trois ans- produire effectivement des armes nucléaires.

Mais en tout cas, le 30 janvier dernier, l’UE et les USA ont obtenu de la Russie et de la Chine qu’elles acceptent une saisine du Conseil de sécurité de l’ONU sur ce dossier. Et, même si toute véritable action du Conseil de sécurité a été dors à présent repoussée au moins jusqu’au mois de mars prochain, il ne manque plus guère aujourd’hui que l’accord de l’AIEA pour que l’Iran soit prochainement convoquée devant la communauté internationale... [4]

De très inquiétantes stratégies de communication

Très mauvaises coïncidences (sans doute pas complètement fortuites...) on constatera que cette crise diplomatique se développe précisément alors même que le chef de l’Etat iranien conservateur et ultranationaliste Mahmoud Ahmadinejad multiplie les déclarations chocs, les gestes symboliques et les provocations, tant verbales que techniques, sur des sujets divers et variés tout comme à pros de ce dossier ’’nucléaire’’ brûlant.

Et on se remémorera utilement ses fameuses récentes déclarations verbales [5] préconisant, notamment, le démantèlement de l’Etat d’Israël (’’tumeur au coeur du Proche Orient’’, sic) et ses récents propos niant jusqu’à l’historicité de la Shoah, qualifiée de ’’mythe’’. Prises de position récemment complétées par des déclarations nationalistes et souverainistes enflammées, qualifiant les Membres permanents du Conseil de sécurité de ’’puissances de paille’’ s’illusionnant que ’’le peuple iranien se soumette jamais à leurs décisions’’ alors que ce peuple ’’prend ses décisions de sa propre volonté’’ (1er février).

Et on voudra bien observer qu’il s’agit sans doute là d’une stratégie de rupture avec la Communauté internationale : une stratégie de ’’non-communication’’ faite de provocations et d’escalade verbale. Une stratégie qui semble avoir pour principal but -de la part des Iraniens- de dégoûter les Européens de toute négociation, afin de les pousser à la rupture de celles-ci, et enfin d’écarter l’UE de toute discussion pour ne plus avoir en face de soi qu’un seul interlocuteur unique. Qui ne serait autre que son principal adversaire sur la scène internationale : Washington. Et ce, pour mieux se retrouver ainsi -enfin seule- face aux Etats-Unis abhorrés et face aux Américains détestés du non moins détesté Président Bush : ’’principal adversaire’’ avec lequel pourrait -enfin- s’engager quelque nouveau ’’bras de fer’’ aux conséquences imprévisibles.

Ainsi, au travers de cette crise nucléaire, on s’apperçoit que l’objectif du Président iranien Mahmoud Ahmadinejad n’est donc pas seulement de dôter son pays d’armes nucléaires (dont on ne mesure néanmoins que trop l’importance militaire...). Il s’agit aussi (et la possession de ces armes de destruction massive n’en sera que plus utile...) de contester l’ordre international actuellement dominé par les Occidentaux. Et de se poser -ainsi- en leader incontesté du monde proche et moyen oriental : un monde arabo-musulman que l’on saît profondément choqué par la poursuite du conflit israélo-palestinien -depuis 2001- et par ’’l’invasion’’ de l’Iraq -en 2003- par la ’’coalition occidentale’’ constituée autour des USA.

Bref, il s’agit là d’un nationalisme iranien d’affirmation qui, à force de ’’bras d’honneur’’ à l’adresse de la Communauté internationale, vise à faire de l’Iran ’’national-islamiste’’ d’aujourd’hui le Leader politique, pour demain, d’un arc de crise proche et moyen-oriental actuellement profondément travaillé par les rancoeurs nationalistes et par le fondamentalisme religieux.

Et ce, précisément alors que les mouvements politiques islamistes connaissent aujourd’hui une indéniable montée en puissance -légitimée par les urnes- lors d’élections libres et non faussées. Un vaste mouvement de fond, sinon vague déferlante, confirmé depuis lors par toutes les élections libres qui se sont récemment déroulées aux Proche et Moyen-Orient : en Iran, en Iraq et -depuis peu- en Egypte et en Palestine, justement...

Une terre de Palestine où, justement, vient de triomphalement l’emporter (sous l’oeil attentif de 170 onservateurs européens...) un mouvement politique révolutionnaire, islamiste et radical qui dénie -pareillement- le droit d’Israël à l’existence en tant que société démocratique établie en terre de Palestine et en tant qu’Etat indépendant situé au Proche Orient...

Et l’Europe là-dedans ? Que fait-elle ? Et que peut-elle donc faire ? Où en est-elle ? (Et comment est-elle considérée par les diverses parties en présence ?). Alors, que peut-on dire du rôle de l’Europe dans les conflits de l’Orient compliqué ? Et bien voilà : qu’elle est ignorée, et souvent complètement ’’zappée’’ !

Dans la mesure où, en l’absence d’une véritable politique extérieure commune vraiment digne de ce nom, elle manque aujourd’hui singulièrement de véritables moyens politiques concrets de coercition qui lui permettrait (hormis la menace diplomatique d’une éventuelle suspension de ses aides financières...) de faire vraiment entendre sa voix.

Et dans la mesure où, à obstinément essayer et tenter de tenir le discours de la raison, de la négociation et -surtout- de la coexistence pacifique face à des interlocuteurs qui ne veulent décidément pas l’entendre (et qui souhaitent visiblement tant en découdre...), elle gêne sans doute plus qu’elle ne dérange les grands protagonistes de ces bien trop vraisemblables nouveaux drames à venir...

[1] Comme Ismaïl Haniyé (Tête de liste n°1 du Hamas lors des récentes élections générales palestiniennes de janvier 2006) et Khaled Mechaal (Chef du bureau politique de l’organisation islamique palestinienne) qui vit aujourd’hui en exil -à Damas- sous protection syrienne...

[2] Notamment via la participation de la « BEI » (Banque Européenne d’Investissement) au travers de son dispositif spécifique « FEMIP » (Facilité méditeranéenne d’investissement et de partenariat).

Un dispositif grâce auquel la BEI finance de très nombreux projets divers et variés en Palestine (i. e : en Cisjordanie et dans la bande de Gaza) visant à, par exemple, améliorer le niveau de vie des Palestiniens (grâce à la modernisation des infrastructures d’approvisionnement électrique, par exemple... ) (coût total : environ 100 millions d’Euros) ou ayant pour but la redynamisation et le redressement de l’économie locale (grâce à la mise en place de fonds de soutien aux PME des territoires palestiniens, par exemple...) (enveloppe totale : environ 30 millions d’Euros).

[3] Principaux sites iraniens incriminés régulièrement cités dans les rapports de l’AIEA : Bouchehr (dans le sud-ouest du pays, sur le golfe persique) : site de centrale nucléaire ; Ispahan et Natanz (dans le centre du pays) : sites d’usines d’enrichissement d’uranium ; et Arak (dans l’ouest du pays) : usine de production d’eau lourde.

[4] Ce qui semble fait, à l’heure où nous publions cet article. Ce qui a suscité -depuis lors- la reprise unilatérale mais officielle des opérations de retraîtement de matières fissiles interrompues jusque là par l’Iran à la demande expresse de la Communauté internationale.

[5] déclarations des 8 et 14 décembre 2005.

Portfolio

Vos commentaires
  • Le 15 mars 2006 à 16:48, par Ronan Blaise En réponse à : Chroniques de l’Orient compliqué :

    Pour compléments d’information, ci dessous : la dépêche de ’’Profession politique’’ parue ce jour, mercredi 15 mars 2006, sur la visite de Mahmoud Abbas, Président de l’autonomie palestinienne auprès des Insitutions européennes.

    Aide humanitaire : comment soutenir les Palestiniens sans financer le Hamas ?

    Le problème doit être évoqué cette semaine lors de la tournée européenne de l’actuel président de l’Autorité palestinienne. Objet du déplacement de Mahmoud ABBAS : les 500 millions d’euros par an alloués par l’UE, suspendus depuis la victoire du Hamas aux législatives.

    Privés de cette aide ainsi que du reversement des taxes et droits de douane par Israël, les Palestiniens sont étranglés. 48 % des fonds européens correspondent en effet à une aide sociale, économique et de soutien aux services d’eau, d’électricité, d’éducation...

    Le dilemme est là. Sans l’assurance que le Hamas renonce à la violence et reconnaisse l’État d’Israël, Bruxelles ne peut se résoudre à rétablir ces subsides, qui pourraient être détournés à des fins terroristes. Ni à abandonner totalement les Palestiniens à leur sort.

    « Nous voulons maintenir ce que nous avons mis tant d’années à construire : une Autorité palestinienne qui est l’embryon d’un État que nous devons achever et qui un jour existera », a affirmé Javier SOLANA.

    Seule solution évoquée, la mise en place de « moyens palliatifs » pour maintenir l’aide tout en la soustrayant au nouveau gouvernement : il s’agirait notamment d’élargir les compétences directes du bureau de Mahmoud ABBAS sur la gestion des frontières, pour faire transiter une partie du pactole par son intermédiaire, jugé plus fiable.

  • Le 15 mars 2006 à 17:06, par Ronan Blaise En réponse à : Chroniques de l’Orient compliqué :

    Dépêche de ’’Profession politique’’ précédée, il y a quinze jours déjà, le 1er mars dernier, par la dépêche suivante :

    Proche-Orient : 120 millions pour l’Autorité palestinienne

    La Commission est finalement revenue sur sa décision de geler les fonds européens à destination de l’Autorité palestinienne.

    « Nous estimons politiquement nécessaire de soutenir (le président de l’Autorité palestinienne) Mahmoud ABBAS. » C’est en ces termes que la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita FERRERO-WALDNER, est finalement revenue sur sa décision de geler les fonds européens à destination de l’Autorité palestinienne.

    Depuis janvier 2006, la Commission avait en effet informé le Hamas, vainqueur des élections législatives, qu’elle conditionnait désormais l’attribution de ses fonds à la fin des violences et à la reconnaissance de l’État d’Israël.

    Aujourd’hui, le ton est moins dur. Il s’agit de maintenir à flot un gouvernement de transition chancelant : celui-ci sera par ailleurs tenu de dépenser la totalité de cette manne avant l’arrivée du nouveau gouvernement palestinien. Ce sera chose facile.

    Depuis qu’Israël bloque les remboursements des droits de douane et de TVA prélevés sur les produits destinés aux Palestiniens, soit 60 millions de dollars par mois qui assurent près de 30% du budget de l’Autorité palestinienne, la dette palestinienne ressemble au tonneau des Danaïdes.

    Les 120 millions d’euros de l’UE devraient donc apporter une bouffée d’oxygène : 40 millions serviront à régler la facture énergétique tandis que 64 millions seront dévolus à une assistance humanitaire directe, par le biais d’un fonds de l’ONU.

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