Construire une identité européenne, oui, mais comment ?

, par Juliette Chevée

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Construire une identité européenne, oui, mais comment ?
Une intervention Europe à l’Ecole des JE de Sciences Po Paris en novembre 2012 © Jeunes Européens-France

Pascal Lamy constatait il y a quelques semaines, à l’occasion du sommet des chefs d’Etats sur les négociations budgétaires, les difficultés à bâtir une identité européenne. « Les communautés nationales se sont forgées sur des mythes guerriers. Le mythe de la patrie, c’est une nation en danger. Le problème de l’Europe, c’est qu’elle est née sur un contre-mythe, la paix » expliquait le président de l’OMC dans une tribune du Monde datée du 21 novembre 2012.

Le problème posé par Pascal Lamy n’est pas nouveau. Et pourtant les projets se sont multipliés pour construire une Europe citoyenne et culturelle, depuis le premier Plan d’action culturelle lancé par la Commission européenne en 1977, jusqu’au très médiatique programme Erasmus.

Mais ces efforts portent-ils vraiment leurs fruits ? Dans le système universitaire français, la moyenne nationale du nombre d’étudiants revenant d’une année Erasmus rapporté à l’effectif de leur université était de 1% en 2008-2009 (d’après l’agence Europe-Education-Formation-France). Et la mixité sociale des étudiants profitant du programme est loin d’être acquise. La crise n’arrange rien en menaçant de supprimer le financement de ces maigres résultats.

L’identité européenne, un concept artificiel ?

Face à de telles difficultés, le moment vient où il est légitime de se demander si les problèmes rencontrés ne seraient pas dus au fait qu’il n’y a pas d’identité européenne préexistante. Les histoires « d’héritage commun », que l’on ne cesse de rabâcher pour essayer tant bien que mal de prouver qu’un allemand a suffisamment de choses en communs avec un grec pour avoir le devoir de le tirer du marasme économique dans lequel il s’enfonce, ces histoires ne sont peut-être que des inventions ? Des mythes créateurs mis en places pour consolider et justifier une union économique par une union politique ? A en croire certains europhiles, les germes de l’Union européenne existaient déjà dans l’esprit d’Emmanuel Kant. Le débat sur la candidature de la Turquie ne cesse de soulever des interrogations à propos des limites de l’Europe et de ce fameux « héritage commun ».

Mais en y réfléchissant bien, ce caractère artificiel n’est-il pas le propre de toute identité ? L’identité n’est jamais innée, elle se construit à partir de quelques éléments qu’un groupe d’individus estiment avoir en commun. En témoigne l’identité française : « Nos ancêtres les gaulois… » était une formule courante qu’utilisaient les manuels d’histoire de la IIIe République (et même souvent, sous une forme plus édulcorée, les manuels actuels), pour enseigner à leurs élèves les racines qui liaient tous les français. Mais elle avait peu de sens pour les élèves des lointains territoires d’outre-mer à qui on l’imposait sans distinction.

De « l’école de la République » vers « l’école de l’Europe »

Les « hussards noirs de la République » ont cependant prouvé deux choses. D’abord qu’une identité nationale, même si elle essaie de se baser sur des faits historiques, reste pour grande partie une vue de l’esprit. Ensuite, mais ceci est plutôt évident, que l’école joue un rôle important dans l’acquisition de valeurs communes à grande échelle.

Nous voulons construire une identité européenne ? Il faut passer par l’école. Certes, me direz-vous, on nous en parle (un peu) de l’Europe à l’école. Et nos chers adhérents se démènent pour faire passer le message. Mais il en faudra plus pour créer un réel sentiment d’unité entre européens.

Un de nos collaborateurs proposait il y a quelques semaines de mettre en place une ASE (Année de Scolarité Européenne). Le principe est là, mais l’idée est sans doute un peu trop ambitieuse : bien qu’une partie des coûts seraient compensés par le fait qu’il y aurait « échange de jeunes », il faudrait encore débourser, au moins, le billet d’avion ou de train, et tout le monde ne peut pas se l’offrir. Or, étant données les menaces qui pèsent déjà sur le programme Erasmus, il n’est pas certain que l’UE soit prête à financer un tel projet.

Il faut par ailleurs songer que vivre une année à l’étranger n’est pas le rêve de tout le monde. Comment voulez-vous faire changer d’avis un eurosceptique en le poussant à envoyer son enfant à l’autre bout de l’Europe, chez des étrangers ? L’expérience serait trop brutale pour être bénéfique.

Enfin, imaginez la pagaille dans les ministères si du jour au lendemain il fallait raccourcir d’un an les programmes scolaires pour pouvoir envoyer les élèves à l’étranger !

On pourrait éventuellement transformer cette idée en un genre de « service civique européen ». On a pendant des décennies financé des services militaires, et la conscription existe encore dans certains pays de l’Union (Danemark, Autriche, Finlande). On pourrait imaginer sur le même modèle une période obligatoire, non plus au service d’une armée nationale, mais plutôt au service d’un autre État de l’UE. Mais le problème des coûts existerait toujours.

Un programme commun pour des valeurs communes

Une idée, plus timide, mais qui paraîtrait déjà très ambitieuse à certains, serait de mettre en place des programmes scolaires communs, ou du moins de coordonner les ministères de l’éducation. Unifier les programmes dans leur totalité serait bien sûr trop compliqué, alors même que chaque réforme du programme français est sujette à polémiques. En revanche, pourquoi ne pas remplacer les « cours d’éducation civique » (soit-dit en passant plutôt inutiles à l’heure actuelle) par des « cours d’éducation civique européenne » ? Il serait tout-à-fait envisageable de créer un cours commun à tous les européens, dont le programme serait unifié.

De manière encore moins contraignante, on pourrait se contenter dans un premier temps de créer un chapitre que chaque État se chargerait d’intégrer à son programme (par exemple, en France, à celui d’histoire-géographie), soit durant la dernière année d’études secondaires, soit lors de chaque année de lycée. Il serait préférable que ce « chapitre » soit également au programme du baccalauréat (et des équivalents européens) afin d’inciter les élèves à s’y intéresser.

Pas assez osé pour les uns, compliqué à mettre en place pour les autres (mais dans l’UE tout est compliqué), ce ne serait qu’une goutte dans tout ce que les élèves voient dans l’année, mais ce serait au moins cela de commun entre jeunes européens.

La construction d’une identité est affaire d’éducation. L’éducation passe par l’école. L’harmonisation de ce qu’on apprend à l’école est donc un pas évident à faire vers la construction d’une identité européenne.

Article initialement paru en février 2013

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Vos commentaires
  • Le 6 février 2013 à 11:56, par Marie THUREAU En réponse à : Construire une identité européenne, oui, mais comment ?

    C’est vrai que l’identité nationale n’est absolument pas naturelle et qu’il n’y a aucune raison de penser que l’identité européenne soit un mythe, une chimère ! On aimerait, au passage que soient remis à l’ordre du jour, et à l’honneur, le drapeau et l’hymne européen !!!!

    L’éducation, dès le plus jeune âge, est une condition sine qua non de la construction de cette identité. Interrogés sur le sujet, mes élèves (des adolescents) me répondent invariablement que leur sentiment d’appartenir à l’UE se trouve au fond de leurs poches, ce sont les euros ! Cela peut sembler bien terre à terre, mais je crois que le permis européen, la carte européenne d’identité, la carte européenne de santé (pourquoi être obligé d’en faire la demande pour une validité d’un an si on se déplace dans les pays de l’UE), la présence du drapeau européen... sont autant de signes tangibles de notre identité européenne !

    Au fait, et si on ressortait du placard le rapport Lamassoure !

  • Le 6 février 2013 à 16:51, par Civis Europaeum sum En réponse à : Construire une identité européenne, oui, mais comment ?

    Je suis assez d’accord avec vous Marie Thureau. Il faudrait déjà qu’à l’école on affiche clairement le drapeau de l’Union et même peut-être faire apprendre son hymne. C’est rudimentaire mais ce serait déjà un début. Je ne suis pas un expert de l’éducation mais pensez-vous qu’il serait possible d’uniformiser (en partie) les cours d’histoire au sein de l’UE ? Je pense qu’en plus d’un « cours d’éducation civique européen », Voire notre histoire à l’école d’un point de vue « européen » pourrait être un plus non ?

  • Le 6 février 2013 à 23:18, par Verena En réponse à : Construire une identité européenne, oui, mais comment ?

    Merci pour cet article. J’aime bien l’idée d’une matière à vocation européennen. Cependant, je ne pense pas que c’est une bonne idée d’harmoniser tous les cours et toutes les matières. D’ailleurs ca risque d’être difficle aussi.Prenons l’ensmble de l’Allemagne : la matière d’éducation civique n’existe pas (en tout cas pas dans les Länder que je connais). Mais pourquoi pas l’introduire...?! Après, il ne faut pas oublier que toutes les jeunes ne passent pas le bac ! Donc si on introduit une telle matière, il faudrait l’enseigner à partir du collège, voire même encore avant. Comme ca, on toucherait à l’ensemble des enfants scolarisés et le tout dans un moment ou se forge la conscience politique-civique !

  • Le 7 février 2013 à 09:16, par Chloé En réponse à : Construire une identité européenne, oui, mais comment ?

    Article super intéressant !!!

    Je suis d’accord sur beaucoup de points, juste une petite question (mais j’écrirai un article en réponse) :

    faut-il considérer l’identité européenne comme l’identité nationale ? faut-il faire ce que les Etats-nation ont fait au XIXème siècle pour construire l’identité nationale ?

  • Le 7 février 2013 à 09:41, par Letaulier En réponse à : Construire une identité européenne, oui, mais comment ?

    Pourquoi l’Ue devrait-elle avoir un identité nationale ? Faut arrêter de tout vouloir copier sur les USA (drapeau dans les classes ou prêter le serment).

    Mais surtout l’identité nationale cela se construit de deux manières ; une langue commune ou une histoire tragique commune. C’est pas à coût de directive que cela peut se faire cela aura même l’effet inverse un rejet de l’UE tout entière par la population.

    par ailleurs le mauvais exemple vient d’en haut, pourquoi un commissaire européen par pays ? Comme si par exemple, Siim Kallas, le commissaire au transport, n’était que le représentant de son pays et pas le commissaire européen en charge des transport.

  • Le 7 février 2013 à 11:14, par Claire En réponse à : Construire une identité européenne, oui, mais comment ?

    Tres bon article, mais le « service civique europeen » que tu appelles de tes voeux existe bien ! http://www.mfe.org/index.php/Thematiques/Stages-Volontariat/Service-volontaire-europeen-SVE

  • Le 7 février 2013 à 11:47, par Fabien Cazenave En réponse à : Construire une identité européenne, oui, mais comment ?

    Non ce n’est pas la même chose... plus d’infos ici : http://www.taurillon.org/La-petition-pour-le-Service-civil-europeen

  • Le 7 février 2013 à 15:58, par Claire Versini En réponse à : Construire une identité européenne, oui, mais comment ?

    Article très intéressant, qui pose très bien le problème du mythe de l’identité nationale...

    Seule réserve (mais comme Chloé, je prépare un article là dessus), que fait-on de la transmission de l’idée et de vécu de l’identité européenne auprès des jeunes non ou peu scolarisés ?

    Le programme « Jeunesse en Action » qui est sensé pallier le manque d’information et d’opportunités européennes auprès de ces jeunes là (les JAMO dans le jargon européen) est actuellement utilisé essentiellement par des jeunes déjà éduqués, au courant de son existence, et qui bien souvent sont déjà partis en Erasmus... un deuxième champ de bataille, pour que toute la jeunesse puisse se rendre compte et profiter de son identité européenne...

  • Le 8 février 2013 à 13:35, par Apostat En réponse à : Construire une identité européenne, oui, mais comment ?

    Bonjour à tous,

    article intéressant s’il ne tendait à mettre en lumière les erreurs (pour ne pas dire plus) du passé et un manque, il faut le dire, assez effarant, d’analyse des idées de ceux que vous appelez les « eurosceptiques ».

     Premier point rapide sur les symboles : Le commentaire de Mme Thureau nous montre un fois de plus que l’euro était un projet politique (forcer une identité) et non un projet économique (mais ça on le savait et on le voit). De même, le drapeau et l’hymne de l’Union (et non de l’Europe) ne sont pas officiellement définis mais liés à l’usage depuis l’échec du traité de 2005.

     La question de l’identité est elle même plus complexe et je ne peut que souscrire à ce que dit l’auteur : qu’une identité nationale (comme toute identité de groupe) est davantage le fait d’une construction que d’une réalité préexistante, même si je le crois la question de la langue est ici fondamentale. Tout le problème vient en réalité que l’identité que vous voulez promouvoir est moins culturelle que politique, et cela ne va pas sans poser de nombreux problèmes. L’école est déjà largement sous influence politique de la part des ’unionistes« (les programmes ou encore la distribution d’agendas orientés. La venue même de membres des JE est assez scandaleuse quant à la neutralité supposée de l’institution scolaire.) Or là encore on retrouve je crois une confusion entre Union et Europe. Quand je lis : »Il faut par ailleurs songer que vivre une année à l’étranger n’est pas le rêve de tout le monde. Comment voulez-vous faire changer d’avis un eurosceptique en le poussant à envoyer son enfant à l’autre bout de l’Europe, chez des étrangers ? L’expérience serait trop brutale pour être bénéfique." Je tombe des nues. Que croyez-vous ? Que nous passons nos vacances tous les ans dans les Pyrénées sans jamais sortir ? Nous sommes nombreux à être partis, à avoir vécu à l’étranger, avec grand plaisir, mais vous êtes semble-t-il tellement confite dans vos certitudes et vos caricatures que vous n’imaginez pas que l’on puisse s’opposer à l’UE et être très européen !

    D’ailleurs nous somme européens de fait (géographiquement pour la plupart) et de culture (inutile de revenir sur 2000 ans d’Histoire), donc l’identité européenne existe déjà, et étudier l’Histoire de l’Allemagne, c’est apprendre l’Histoire européenne. Les voyages en Italie étaient très courant dès le moyen âge, et pas besoin de cette blague d’Erasmus. Mais c’est précisément parce que cette Histoire s’appuie sur les peuples et les cultures différenciées. J’en profite pour sortir mon totem (il n’y a pas de raison !) pour illustrer mon propos par cette citation de De Gaulle « Dante, Goethe, Chateaubriand, appartiennent à toute l’Europe dans la mesure même où ils étaient respectivement et éminemment Italien, Allemand et Français » Uniformiser les peuples dans leur droit, leurs symboles, c’est à bien des égards limiter ce que fut la richesse de l’Europe. La diversité de la devise n’est, hélas, qu’une supercherie.

    La place manque pour développer davantage mais je pense que les authentiques fédéralistes mettent la charrues avant les boeufs.

    Cordialement

  • Le 8 février 2013 à 14:45, par Jonathan Leveugle En réponse à : Construire une identité européenne, oui, mais comment ?

    @Apostat : Il n’y a aucune volonté d’uniformisation. Personne n’appelle à effacer les disparités culturelles, bien au contraire. Nous soutenons la diversité culturelle européenne qui est notre richesse. A la différence des nationalistes du XIXème qui ont éradiqué les différences culturelles régionales.

  • Le 20 février 2013 à 16:45, par Henri En réponse à : Construire une identité européenne, oui, mais comment ?

    Très bon article. On peut cependant contester le point de vue de monsieur Lamy qui passe sous cape le contexte de guerre froide qui constituait bien une menace extérieure.

    Pour ce qui est d’une identité préexistante à un projet, il faut se souvenir des efforts littéraires et philosophique (politiques)d’Homère ou Ciceron pour donner corps aux identités Grecques ou Romaines.

    L’identité ne se loge pas seulement dans l’éducation mais aussi dans le droit, ce sont les deux mamelles d’un projet espace de citoyenneté commune.

    Je crois que Chloé pose également deux questions essentielles. Rapidement, je répondrais non à la première et non à la seconde minoré du fait qu’il est essentiel de se souvenir et de transcender les réponses qui ont été apportées à la seconde (dans le passé).

  • Le 23 février 2013 à 08:58, par Bernard LAUNAY En réponse à : Construire une identité européenne, oui, mais comment ?

    En lisant cet article fort intéressant, et les commentaires qui ne le sont pas moins, je fais appel à mon vécu d’enseignant...et de père de famille. En tant qu’enseignant, je suis très impliqué dans les programmes coménius, que je développe depuis de très nombreuses années. Quel est l’enjeu d’Erasmus pour tous au fond ? La commission Education et culture du Conseil de l’Europe souhaite adapter les mobilités des adultes et futurs adultes à la réalité et à la demande du marché de l’emploi. Les mobilités transfrontalières n’ont pas uniquement pour but de découvrir de nouvelles cultures, de nouvelles langues etc.... L’objectif de fond est de donner aux européens le goût, l’habitude d’être adaptables et mobiles. En d’autres termes se déplacer vers les bassins d’emploi, aller travailler, là où se trouvent les offres ! En tant que père de famille, j’engage vivement mes enfants à s’ouvrir, à ne plus se considérer comme des Français, mais comme des Européens dont le territoire est plus vaste.

    Etre citoyen européen : n’est-ce pas justement cela ? Etre imprégné de l’idée que les frontières nationales deviennent intellectuellement transparentes, que nous avons plus à gagner qu’à perdre en travaillant tous ensemble ?

    Ce sentiment de citoyenneté, il appartient bien sûr aux parents de le faire germer dans l’esprit de leurs enfants...à condition d’en être convaincus eux-mêmes ! C’est donc à l’école, et le plus tôt possible, de proposer cette vision aux élèves...comme une évidence ! Il a été prouvé que l’apprentissage précoce des langues vivantes (en maternelle) favorisait la réussite. Il en va de même de l’éducation à la Citoyenneté européenne.

    En cela le plan Erasmus pour tous est une base incontournable de l’enseignement...depuis la maternelle. En rencontrant très tôt des européens, en se déplaçant, en correspondant etc...les élèves d’aujourd’hui, adultes de demain, verront l’Europe non plus comme « l’étranger », mais comme leur territoire, clairement approprié.

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