Le Taurillon : Quelles doivent être les priorités du budget communautaire pour les 5 prochaines années ?
Dominique Baudis : Parmi les priorités du budget communautaire pour les 5 prochaines années, il faut maintenir les dotations nécessaires à notre agriculture pour assurer la sécurité alimentaire de l’Europe ; augmenter sensiblement les crédits de recherche dans les technologies nouvelles, les énergies nouvelles, la santé, l’aéronautique et le spatial ; financer une véritable police des frontières à partir de l’actuelle agence Frontex.
En revanche, la politique budgétaire ne doit pas passer, comme le souhaite le Parti socialiste dans son programme, par des « ressources propres », ou, plus clairement, par la création d’un impôt européen.
Le Taurillon : Etes-vous favorable à la création d’un gouvernement économique européen qui remplacerait l’actuel Eurogroupe ?
Dominique Baudis : Oui bien sûr, comme l’a montré la réussite des sommets financiers européens présidés par N. Sarkozy pendant la présidence française de l’UE. Il faudra y ajouter l’association des parlements nationaux et du Parlement européen.
Le Taurillon : Quelles sont d’après vous les priorités européennes en matière énergétique ?
Dominique Baudis : Les priorités européennes en matière énergétique ont été fixées par Nicolas Sarkozy alors qu’il présidait l’Union européenne. Ces priorités seront discutées à la fin de l’année 2009 lors du sommet international de Copenhague. Il s’agit de réduire de 20% les rejets de CO2, augmenter de 20% notre production en énergie renouvelable et réduire de 20% la production de gaz à effet de serre. Dès lors la grande priorité est de convaincre les autres leader mondiaux comme les Etats Unis, la Chine ou l’Inde, de signer et respecter le futur protocole de Copenhague.
Le Taurillon : Pour vous le Président de la Commission européenne doit-il être issu de la majorité politique du Parlement européen ?
Dominique Baudis : Le traité de Lisbonne prévoit en effet que le Président de la Commission européenne soit issu de la majorité politique du Parlement européen. Personnellement, je suis favorable à ce point car il concourt à rendre l’Union européenne plus politique et donc moins technocratique.
Le Taurillon : Le Traité de Lisbonne a été ratifié par la quasi totalité des pays de l’Union. Son application est conditionnée par le résultat du second referendum en Irlande. Cette impasse montre les limites du processus actuel de modification et de ratification des traités, où un Etat, quelque soit sa taille, peut faire échec à la volonté générale européenne. Quelles sont vos propositions pour résoudre ce problème ?
Dominique Baudis : Il est clair que l’exigence d’unanimité est aujourd’hui un réel handicap qui ne correspond plus à la véritable nature de l’UE qui est une entité sui generis entre la confédération et la fédération. Pour les traités à venir, la meilleure solution sera d’organiser un référendum le même jour dans tous les pays européens, en appliquant le traité aux pays qui auront répondu favorablement dès lors que ceux-ci représentent les 3/4 ou les 4/5èmes des Etats membres totalisant les 3/4 ou les 4/5èmes de la population de l’UE.
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