Cette spécificité européenne n’est pas satisfaisante :
Ce statut d’observateur est en soi quelque chose d’assez nouveau. Bien entendu, l’Union européenne ne peut pas obtenir de siège à elle, car elle est admise en tant qu’institution internationale dont les États membres sont eux-mêmes membres de l’ONU.
Pour convaincre les 174 autres Etats, beaucoup a été promis. Par exemple, que d’autres organisations régionales comme la Ligue Arabe ou l’Union Africaine pourraient obtenir le même statut. Mais pour l’UE, ce dernier ne peut en aucun cas être définitif.
L’UE n’est pas une organisation internationale, et ne doit être considérée ni en tant que tel, ni en tant qu’objet ou que membre à part. Ceci aurait pour conséquence qu’elle ne serait pas prise au sérieux, comme cela arrive aujourd’hui.
De plus, les Etats-membres auraient toujours le dernier mot, à la rigueur avec un peu de coordination par ci par là, quand Madame Merkel ou Monsieur Sarkozy ne sont pas en campagne électorale intérieure. Ceci ne doit pas arriver. Alors certes, ce statut est meilleur que le précédent, mais il ne saurait être suffisant. Il ne peut être au mieux qu’un statut de transition.
Une voix européenne, pas la synthèse de 27 voix nationales :
A l’ONU, ce sont officiellement des États, en réalité leurs exécutifs, qui sont représentés. Dans le cas des pays démocratiques, c’est le gouvernement, le ministère des affaires étrangères qui décide, avec son autonomie, quelle attitude à avoir lors des votes. Par exemple, un vote du Parlement n’est pas à organiser avant chaque vote à l’ONU. Le véritable vote sur la politique étrangère a lieu lors des élections présidentielles ou législatives. C’est pour cela que nous avons besoin à l’échelle européenne de débats européens sur la politique étrangère, entre citoyens européens, et non de débats entre les gouvernements nationaux.
Il est important que la délégation européenne dispose de son autonomie. Pour cela, il faut que Madame Ashton cesse d’écouter les Etats-membres et de comprendre son rôle comme celui de simple coordinatrice. Cette affirmation d’une diplomatie européenne indépendante doit être la priorité des prochaines années. Ce n’est qu’ainsi que les autres acteurs de l’ONU comprendront la valeur ajoutée de l’Union Européenne, et qu’elle ne doit pas être comparée aux organisations internationales.
Un seul siège et non 27 :
L’objectif final doit être également très clair : les 27 sièges des Etats doivent à terme disparaître et laisser la place à une seule délégation de l’UE. Cela posera les problèmes habituels aux raleurs métaphysiques de service, qui diront qu’à l’ONU seul les Etats sont représentés, et que l’UE n’a donc rien à y faire. [1]
Ce serait mal poser la question : Ce sont des exécutifs, des gouvernements, des bureaucraties diplomatiques qui sont de fait représentées à l’ONU. [2]. L’exécutif de l’UE doit avoir lui aussi son autonomie.
Le résultat final doit être le développement de débats politiques internes et à l’échelle européenne, portant sur la politique extérieure de la Commission et ses futurs vote à l’ONU, comme c’est le cas
dans les Etats-membres de ns jours. C’est ainsi et seulement ainsi que nous pourrons avoir des débats entre citoyens européens, et pas de faux débats entre les gouvernements nationaux. Car c’est un non-sens total de parler de « politique étrangère allemande » ou « diplomatie française ». Il y a une politique étrangère CDU-FDP, une politique étrangère UMP ou PS, etc. De la même façon nous devons avoir des propositions des partis européens pour une politique étrangère. Aux citoyens ensuite de voter là dessus. En d’autres termes : un siège de l’UE à l’ONU, ce n’est pas seulement un objectif de long terme, c’est un impératif démocratique.
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