Intergouvernementalisme

L’intergouvernementalisme : une triple insuffisance

Après le dernier Conseil européen...

, par Lionel Luttenbacher

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L'intergouvernementalisme : une triple insuffisance

Le dernier sommet européen des 21 et 22 juin dernier a mis une fois de plus en exergue la perversité du système intergouvernemental. On nous parle d’une grande réussite, d’un grand jour pour l’Europe, d’un des sommets européen les plus important de ces dernières années. Mais la question qu’il faut se poser et, est ce que c’est une victoire pour les chefs d’Etats et de gouvernements et pour les Etats qu’ils représentent ou pour l’idéal d’une Europe unie et politique donc fédérale respectant les particularismes et la singularité de chaque Etat la composant ?

La réponse est simple, le système actuel qu’est l’intergouvernementalité qui signifie que l’ensemble est géré par des décisions nécessitant l’unanimité ou ce sont les Etats membres qui décident ne permet pas à l’Europe tel que nous la concevons de progresser vers plus d’efficacité, plus de prise en compte de la parole du citoyen et une plus grande respectabilité sur la scène internationale.

L’inefficacité comme politique

Puisque qui dit intergouvernementalité dit unanimité dans la prise de décision et veto. Il n’est donc pas possible d’obtenir des décisions qui vont dans le sens de plus d’Europe car chaque Etat défend ses intérêts propre par conséquent il est impossible de voir l’émergence d’une Europe unie dans la plupart des domaine comme une position commune sur des sujets internationaux sensible, sur le mode de prise de décisions etc…

L’anti-démocratie comme action

Puisque toutes les décisions sont prises à huit clos, que les débats ne sont pas ouverts au public, il est compréhensible d’entendre dire que l’Europe est dirigé par des bureaucrates, que les décisions sont prises sans concertation. Mais ceux qui font ce réel constat propose justement une réponse qui va dans le sens contraire d’une amélioration, il souhaite le renforcement des pouvoirs des Etats et donc du système intergouvernemental.

Europe politique et indépendante : l’impossible adéquation

L’exemple le plus marquant et le plus récent pour appuyer cette idée est bien évidemment celui de la guerre en Irak, l’Europe s’est divisée et déchirée sur l’alignement ou non sur la position américaine d’envahir l’Irak en tout les cas pour ce qui est des chefs d’Etats de gouvernement car une majorité de la population y était hostile. Avec un système fédéral et donc plus démocratique, la décision serait revenu au chef de l’Etat élu démocratiquement et qui aurait vraisemblablement pris une décision clair sur la non participation de l’Europe et sur sa dénonciation comme une guerre illégitime.

Nous l’avons bien vu le système intergouvernemental est aux antipodes d’un système efficace, démocratique permettant l’émergence d’une Europe politique et indépendante.

La solution est simple, c’est une prise de conscience collective de l’impératif européen qui ne pourra venir que du peuple, et le débat doit dorénavant s’ouvrir sur le fait que le cadre institutionnel qu’est l’actuel Union Européenne n’est peut être plus le meilleur pour l’émergence d’une Europe doté des moyens nécessaire à son existence en tant que puissance politique indépendante !

Illustration : photographie tirée du site Wikicommons

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