La Roumanie, pays néo-adhérant :

Bienvenue dans l’Union européenne à 27 !

, par Ronan Blaise

La Roumanie, pays néo-adhérant :

Prochainement (le 1er janvier 2007), la Roumanie fera partie de l’Union Européenne. Ici, nous vous proposons une présentation rapide de ce pays, bientôt nouvel entrant et bientôt membre d’une Union européenne à vingt-sept.

Nom & Origines :

« România » (en français : la Roumanie).

Le mot ’’Roumanie’’ est une référence à son peuplement latin dû à son occupation par l’Empire romain et à sa colonisation par des populations d’origine latine (ou par la suite latinisées), dans l’Antiquité tardive (i. e : à partir du second siècle après JC).

Superficie :

Environ 240 000 km².

Drapeau :

La Roumanie, pays d’Europe.

L’actuel drapeau national de la Roumanie est un drapeau tricolore vertical ’’bleu, jaune, rouge’’ visiblement d’origine héraldique puisque reprenant les couleurs médiévales des grandes provinces roumaines d’aujourd’hui : Bessarabie (jaune et rouge), Valachie (bleu et jaune) et Transylvanie (noir, bleu, jaune et rouge).

Selon d’autres sources, ces trois couleurs si chères aux Roumains existaient déjà sur les étendards des souverains roumains Michel le Brave et Etienne le Grand ; et des recherches plus récentes les attestent même sur l’étendard dacique représenté sur la Colonne trajane de Rome.

Choisi comme emblème national, lors des soulèvements de 1848 contre la domination ottomane, ce drapeau tricolore fut officiellement adopté en 1859 : quand l’union de la Moldavie et de la Valachie marqua la naissance de la Roumanie.

(NB : On notera que c’est sensiblement le même drapeau qui est aujourd’hui utilisé par la république voisine de Moldavie, ancienne province roumaine séparée de la Roumanie par les péripéties de l’Histoire...).

Hymne national :

L’actuel hymne national roumain est le texte ’’Desteapta-te, române !’’ (’’Eveille-toi, Roumain !’’), texte rédigé au moment des événements révolutionnaires de juin 1848, en Valachie, par l’auteur romantique Andréi Muresianu. Un texte qui (mis en musique par le professeur de musique Anton Pann) devint hymne national après la révolution démocratique de décembre 1989.

(NB : On notera que c’est sensiblement le même hymne qui est aujourd’hui utilisé par la république voisine de Moldavie, ancienne province roumaine séparée de la Roumanie par les péripéties de l’Histoire...).

Fête nationale :

En Roumanie, on célèbre tous les 1er décembre l’avènement de l’unité roumaine (en 1918).

Capitale :

La Roumanie, pays des Balkans.

La capitale de la Roumanie est la ville de Bucuresti (Bucarest) : une ville qui compte, aujourd’hui, environ 02 millions d’habitants.

Principales grandes villes :

Brasov, Cluj, Constanta, Craïova, Galati, Iasi, Timisoara, etc.

Population :

La Roumanie compte aujourd’hui près de 22,5 millions d’habitants dont 89% de Roumains et 11% de minorités nationales diverses : dont environ 08% de hongrois, 03% de tziganes, germanophones, ukrainiens, etc.

Langues parlées :

Principalement le roumain, langue officielle de l’Etat ; sans parler des langues parlées par les minorités nationales (voir ci-dessus).

Une langue roumaine qui s’écrit, ordinairement, avec l’alphabet latin.

Religions principales :

La Religion aujourd’hui majoritaire en Roumanie est le Christianisme orthodoxe ou Orthodoxie (70%), avec des minorités catholiques (06%), protestantes (06%), uniates (03%), etc.

Adhésion à l’UE :

La Roumanie a fait acte de candidature à l’UE en 1995. Et c’est le Conseil européen d’Helsinki (en décembre 1999) qui a décidé l’ouverture des négociations d’adhésion avec la Roumanie.

Les premières négociations d’adhésion ont débuté en février 2000. En juin 2004, les chefs d’Etat et de gouvernement ont exprimé leur souhait d’accueillir la Roumanie dans l’Union en 2007, si elle est prête. Ainsi, après de longues négociations qui ont occupé toute l’année 2004, les parties en présence ont signé le traité d’adhésion en 2005.

De ce fait, il a été officiellement décidé que la Roumanie devrait normalement entrer dans l’Union européenne le 1er janvier 2007 (ou 2008...). A moins que les réformes exigées par la Commission européenne n’aient pas toutes été mises en oeuvre, auquel cas l’UE pourrait activer la ’’clause de sauvegarde’’ qui reporterait l’adhésion de la Roumanie pour le 1er janvier 2008.

Quoi qu’il en soit, il faut tout de même bien admettre que les progrès réalisés par la Roumanie sont considérables. Ainsi, selon un récent rapport de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), le niveau de corruption -jusque là pointé du doigt- a nettement baissé (la part des ’’pots-de-vin’’ dans le bénéfice des entreprises passant -en moyenne- de 2,5% en 2002, à 0,7% en 2005).

Formalités de séjour :

Pour séjourner en Roumanie, les ressortissants des pays de l’UE doivent se munir de leurs pièces d’identité en cours de validité.

Régime politique :

La Roumanie - Etat unitaire et République - est une démocratie parlementaire représentative à pouvoir présidentiel fort, constituée autour d’un Parlement bicaméral (Chambre des députés + Sénat) élu au suffrage universel pour quatre ans et d’un Président de la République (élu lui aussi, au suffrage universel, pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois).

Dans cette démocratie parlementaire, le Parlement a le povoir de voter les lois, d’approuver le budget de l’Etat et d’investir (ou relever de ses fonctions) le Chef du gouverment. Quant au Président de la République, il a le droit de dissolution du Parlement ou de convoquer le corps électoral pour délibérer sous la forme d’un référendum.

Actuel chef de l’Etat (Président de la République) :

Actuellement, c’est M. Traian Basescu, élu en décembre 2004 (pour un mandat de quatre ans).

Actuel chef du gouvernement (Premier ministre) :

Depuis décembre 2004, il s’agit de M. Calin Popescu-Tariceanu, chef d’une majorité parlementaire quadripartite comprenant - entre autres - le parti national-libéral et le parti démocratique.

Monnaie :

Le Leu (’’lion’’) roumain (pluriel : leï) ; 1 LR = 0.275 Euro.

(NB : On notera que c’est sensiblement la même monnaie qui est aujourd’hui utilisé par la république voisine de Moldavie, ancienne province roumaine séparée de la Roumanie par les péripéties de l’Histoire...).

Economie :

Avec un taux de croissance de 5,5%, la Roumanie poursuit aujourd’hui son envol économique amorcé il y a déjà six ans (avec un record de 8,3%, en 2004). Après toutes ces années de croissance, la Roumanie semble aujourd’hui être en mesure d’abandonner la politique d’austérité -jugée excessive- jusque là imposée par le FMI. Et, effectivement, la perspective d’adhésion à l’UE pour 2007 ou 2008 semble avoir très fortement redynamisé l’économie et la société roumaine.

Ainsi, l’inflation a été ramenée de 09,7% en 2004 à 08,3% en 2005 et elle devrait même être revue à la baisse pour se rapprocher de 06%, en 2006. Ce faisant, la Roumanie est devenue plus attractive pour les investissements étrangers qui ont depuis peu atteint la somme coquette d’environ 03,5 milliards d’euros.

Par ailleurs il faut souligner que la Roumanie est en train de mettre en place une importante réforme de son agriculture (laquelle occupe encore environ 40% de la population roumaine). Ici, il s’agirait de restructurer en profondeur l’agriculture roumaine en de plus grandes exploitations et au profit des jeunes exploitants. Une réforme en profondeur de l’agriculture roumaine grâce à des fonds européens, crédits non remboursables et autres subventions européennes annuelles qui, versés à partir de 2007, s’élèveront au total à près de 11 milliards d’euros.

Enfin, juste souligner que la Roumanie bénéficie aujourd’hui d’une forte augmentation de ses réserves en devises fortes. Ainsi, les réserves de la Banque nationale de Roumanie sont passées de 06 milliards d’euros à la fin des années 1990 à 17 milliards d’euros en 2005. Cela s’expliquant notamment par une importante politique de privatisation (Nb : seront prochainement concernées, en 2006 : la Banque Commerciale Roumaine, la Poste et la Caisse d’épargne et de consignations, dernière banque d’Etat...) mais aussi par le retour d’importants fonds (i. e : trois milliards d’euros, rien qu’en 2005...) en provenance des deux millions de Roumains depuis peu expatriés sur le marché du travail de l’UE.

Un peu d’Histoire :

La Roumanie puise ses origines dans la conquête romaine, durant l’Antiquité tardive, de ce pays des peuplades thraces des Gètes et des Daces sous l’Empereur romain Trajan (au début du second siècle de notre ère). A la suite de quoi, cette région de l’Europe carpatho-danubienne aurait été colonisée par des populations latines et italiotes dont les Roumains d’aujourd’hui seraient, éventuelles migrations mises à part, les lointains descendants.

En effet, après la destruction de l’Empire romain, l’actuelle Roumanie a connu de nombreuses migrations de peuples : Goths (germains), Huns, Avars, Slaves, Bulgares, Magyars, etc... venus se surajouter au peuplement ’’latin’’ antérieur.

Mais cela n’empêchera néanmoins pas la création, dès le moyen âge, de Principautés roumaines indépendantes : Moldavie-Bessarabie et Valachie-’’Tara Romineasca’’ (i. e : ’’Pays roumain’’) : deux principautés chrétiennes de rite orthodoxe (Nb : Les Roumains ayant la particularité intéressante d’être un peuple latin, mais de culte orthodoxe...).

Après quatre siècles de suzeraineté et de domination ottomane durant laquelle les principautés roumaines -parfois ponctuellement réunies sous l’autorité d’un même prince- sont la plupart du temps maintenues dans un état de rivalité constante, la Roumanie -née de la ’’fusion’’ des principautés danubiennes médiévales de Bessarabie et de Valachie- obtint formellement et officiellement son autonomie (en 1859) puis son indépendance (en 1877).

Aux lendemains de la première guerre mondiale, cette Roumanie allait s’agrandir des provinces disputées de Transylvanie (qui compte aujourd’hui encore une importante minorité hongroise), de Bukovine et de Moldavie (province perdue aux lendemains de la seconde guerre mondiale au profit de l’URSS, et aujourd’hui constituée en un Etat indépendant).

Démocratie ’’populaire’’ à partir de 1947, la Roumanie se libère de son dictateur national-communiste Nicolae Ceaucescu en décembre 1989, au terme d’une ’’révolution démocratique’’ encore mystérieuse par bien des aspects (et qui aura décidément fait couler beaucoup d’encre...).

Depuis lors, la Roumanie en voie de démocratisation et d’intégration à l’économie mondiale aura fait acte de candidature à l’UE (en 1995) : une Union européenne à laquelle elle espère bien pouvoir adhérer d’ici à 2007-2008.

NB : En juin 2004, la presse internationale s’est fait l’écho de mystérieux projets ’’russes’’ prévoyant le retour (rattachement) de la Moldavie indépendante à la Roumanie actuelle (en échange d’une reconnaissance internationale de la république autoproclamée de Transdniestrie...). Projets qui ont alors fait couler beaucoup d’encre mais sans donner lieu à quelque suite depuis lors...

Personnages célèbres :

On pourrait, bien entendu, commencer par citer le fameux prince roumain Vlad Tepes (i.e : ’’l’empaleur’’) dit ’’Dracul’’ (i.e : le ’’dragon’’) qui régna sur la principauté roumaine de Valachie, de 1436 à 1462 : prince sanguinaire qui, par ses exactions contre ses adversaires politiques et ses ennemis turcs, contribua à donner naissance au mythe du célèbre vampire Dracula.

Mais, la Roumanie, ce n’est pas que cela. Ce pourquoi, parmi les personnages célèbres de l’histoire de la Roumanie, on peut compter les souverains roumains du Moyen âge Basarab 1er (1310-1352), Bogdan 1er (1359-1365), Etienne le grand (1457-1504), princes de Valachie et/ou de Moldavie, et Michel le brave (prince de Valachie, Transylvanie et Moldavie à la fin du XVIe siècle).

De même, on pourrait citer les rois (Hohenzollern-Sigmaringen) de la Roumanie au XXe siècle : Carol 1er (1866-1914), Carol II (1914-1940) et Michel (1940-1947).

Ainsi que les dictateurs nationalistes Ion Antonescu et Horia Sima (au pouvoir de 1940 à 1944) et le dictateur communiste Nicolae Ceaucescu (au pouvoir de 1965 à 1989).

Par ailleurs, on pourrait citer les écrivains Tristan Tzara, Eugène Ionesco et Mircea Eliade, le philosophe Emil Cioran, le sculpteur Constantin Brancusi ou encore le médecin George Emil Palade (Prix Nobel de médeçine 1974), la gymnaste Nadia Comaneci, les tennismen Ion Tiriac et Ilie Nastase ainsi qu’un certain champion olympique de natation (et fameux acteur de cinéma) Peter John Weissmuller (alias Tarzan), sans parler d’Elie Wiesel et d’un célèbre présentateur télé français d’origine roumaine : un certain... Michel Drucker.

Pour en savoir plus (informations pratiques et agenda culturel) :

www.turism.ro

- Illustrations :

Les documents illustratifs utilisés ici, cartes et drapeaux, sont tous tirés de l’encyclopédie en ligne wikipédia (documents libres de droits).

Vos commentaires
  • Le 2 juin 2006 à 12:28, par bucasurprise En réponse à : La Roumanie, pays candidat à l’adhésion :

    « L’actuel drapeau national de la Roumanie est (...) visiblement d’origine héraldique puisque reprenant les couleurs médiévales des grandes provinces roumaines d’aujourd’hui : Bessarabie (jaune et rouge), Valachie (bleu et jaune) et Transylvanie (noir, bleu, jaune et rouge). »

    La Bessarabie n’est pas une province roumaine d’aujourd’hui, puisque sont teritoire se trouve desormais dans la Republique Moldvaie et Ukraine. Peut-etre que vous allez voulu dire « Moldavie » (la province roumaine, pas le pays independant)

    Bravo quand meme pour cet article qui aide les francais a mieux connaitre ce pays.

  • Le 2 juin 2006 à 20:46, par Ronan Blaise En réponse à : La Roumanie, pays candidat à l’adhésion :

    Oui, effectivement, vous avez raison : il peut très bien y avoir confusion entre (1) l’actuelle Moldavie roumaine (i. e : actuelle province de la Roumanie, Capitale : Iasi) et (2) l’actuelle République indépendante de Moldavie (Capitale : Chisinau). Sans même parler de (3) l’ancienne principauté médiévale de Moldavie, parfois cependant abusivement et improprement dénommée Bessarabie (du nom de son fondateur : le voïevode Basarab, au XIVe siècle).

    Laquelle Moldavie-Bessarabie d’autrefois recouvrant, aux XIVe et XVe siècles, les actuelle(s) Moldavie(s), actuelle Bukovine et actuelle Bessarabie d’aujourd’hui. Laquelle Bessarabie d’aujourd’hui (je ne sais pas si tout le monde suit...) ne recouvre en fait qu’une partie de l’actuelle Moldavie indépendante... (dont le nom ne recouvre donc là qu’une seule petite partie de l’ancienne Moldavie d’autrefois...).

    Bref, une géographie (où les toponymes du présent et du passé s’entrecroisent curieusement...) qui n’est décidément pas si simple que ça et où tout semble décidément fait pour essayer de perdre le lecteur... ; - ))

  • Le 6 juin 2006 à 01:43, par ? En réponse à : La Roumanie, pays candidat à l’adhésion :

    n’auriez vous pas oublier de citer Mihai eminescu , poète si cher au roumain et si mal (re)connu par mes compatriotes français ? Les traductions réalisées sont souvent mauvaises aussi bien sur le fond que sur la forme ce qui arrache toute la beauté de ses vers.. une seule solution : apprendre le roumain !

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