L’intervention du professeur Antonio Papisca, durant la séance extraordinaire du Conseil Régional de la Vénétie, à l’occasion de l’ouverture des festivités célébrant le 60e anniversaire de la déclaration universelle des Droits de l’Homme et du 25e anniversaire de la fondation du Centre Interdépartemental des Droits de la Personne et des Peuples de l’Université de Padoue, a suscité une grande admiration parmi les personnes présentes.
En 1982 avec la naissance du Centre des droits de l’homme, la faculté de Sciences Politiques de Padoue, à peine sortie de la crise avec Autonomia Operaia (Autonomie Ouvrière, un mouvement de lutte armée étudiant et d’extrême gauche durant les années de plomb italiennes), a commencé un parcours qui l’a fait devenir la référence de 42 autres universités qui ont mis en place un master en lien avec les droits de l’homme. Le professeur Papisca a cité avec fierté le message d’espérance et d’engagement civil qui est inscrit sur le blason de la région de la Vénétie et qui fait partie de l’ADN, de l’essence même de l’école, de ses étudiants, de son histoire. « Pax tibi » (Paix à toi), est une référence particulière à l’article 28 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qui touche à l’engagement de chacun de nous à participer à la construction d’un ordre social et international dans lequel tous les droits et les libertés fondamentales de la Déclaration peuvent être pleinement réalisés.
Un ordre social d’égalité, de paix, de justice, est réalisé quand les individus sont en mesure d’exercer toutes les libertés et sont capables de choisir. Ainsi, citant Antonio Rosmini,]béatifié depuis quelques jours par l’Église Catholique, le professeur Papisca rappelle la prévision de celui-ci sur le « ius positum » (droit positif) international, destiné à être fait en faveur de « la personne de l’homme et du droit humain ». Un monde qui défend cet ordre, doit faire partie intégrante de la région, et il cite à ce propos la loi régionale de la Vénétie « sur les interventions régionales pour la promotion des droits de l’homme, la culture de la paix, la coopération au développement et à la solidarité » de 1988, pour rappeler que le savoir et les droits universels de l’homme ainsi que la leçon qui en découle sont « ad omnes includendos », ce qui signifie : en incluant la ville, la région, l’école, l’Europe, le monde.
Pour cela, il faut réorganiser le cadre de la gouvernance en urgence. Dans cette perspective qui interpelle la responsabilité de tous, il faut que la société civile soit plus proche des institutions, en particulier à celle du gouvernement local et régional, et vice-versa, pour gérer un renouvellement, plus fort, acte de solidarité pour le bien commun.
... humana dignitas servanda est ...
Il est donc fondamental de rappeler que la gouvernance local garantit véritablement les droits de l’homme au quotidien, dans une autonomie prévue dès l’origine et ainsi non négociable : les modalités de fonctionnement sont négociables avec les instances supérieurs du gouvernement. « L’architecture institutionnelle des droits de l’homme est pourtant nécessairement fédéraliste : entièrement tournée autour de la personne, de l’être humain qui vit dans la communauté locale et qui fait abstraction du fait d’y être ou de ne pas y être né… », un signe clair donc de l’importance de la citoyenneté, une citoyenneté de plus en plus globale et inclusive.
Il rappelle en outre les objectifs visés du Centre des droits de l’homme de Padoue, les masters, l’importance de l’université, et surtout l’importance de la liberté contre les instrumentalisations idéologiques et politiques. Merci au Professeur Papisca pour ce rappel utile.
1. Le 23 février 2008 à 13:14, par Diego
En réponse à : La Vénétie et les Droits de l’Homme, entre Europe et gouvernance locale
D’accord sur le fait que le centre de droits de l’homme de Padoue est une figure symbolique pour ce combat, d’accord que la gouvernance régionale permet la garantie des droits de l’homme.
Mais pas du tout d’accord quand on dit que la Vénétie est l’exemple de la région tolérante en Italie. C’est quand même la région où les communes traitent le moins bien les immigrés et où le discours xénophobe est particulièrement présent.
2. Le 23 février 2008 à 15:51, par Fabien Cazenave
En réponse à : La Vénétie et les Droits de l’Homme, entre Europe et gouvernance locale
Est-ce qu’il y a là-bas des briquets avec Snoopy en habit fasciste en vente dans les bars-tabac ?
Cela m’avait choqué en Emilie-Romagne, j’y avais vu des cartes postales avec le Duce... Ma !
3. Le 23 février 2008 à 20:39, par Diego
En réponse à : La Vénétie et les Droits de l’Homme, entre Europe et gouvernance locale
Oui oui, Fabien en cherchant bien on en trouve encore des reliques fascistes, même si de moins en moins.
Ce qui est plus préoccupant par contre c’est un discours du type Beppe Grillo qui emprunte finalement pas mal au discours populiste et qui n’hésite pas à faire de l’Europe la bête à abattre, il y avait une vidéo qui circulait où il demandait aux parlementaires de rendre aux italiens « l’argent pris par l’UE »... Hallucinant...
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