Derrière l’Europe de la défense se cache la question de l’Europe politique
Certes des avancées réels et significative ont eu lieu, que ce soit la création de la brigade franco-allemande, unité forte en symbole, qui marque la réconciliation franco allemande, ou encore l’eurocorps. Mais ceci ne doit pas nous enlever de l’esprit qu’un potentiel de force sans visions stratégique commune ne correspond à rien et ne mène à rien, d’où le cantonnement de ces différentes unités à des missions d’interposition ou de maintient de la paix, laissant à l’OTAN le rôle de garant de la sécurité européenne, structure dont l’objectif était de faire bloc à l’ex-URSS et qui à mes yeux n’a manifestement plus de rôle majeur à jouer au XXI ème siècle.
A ce sujet la question de la défense en appel une autre, celle de la vocation politique ou non de l’Europe, et de son possible fonctionnement à 27 voir plus. Comment pouvons nous avoir cette vision commune avec 27 Etats et bientôt 30 qui ont des divergences très profondes sur la signification même de l’indépendance européenne, et de la relation que l’on doit avoir notamment avec les USA ?
Rappel historique : de la sortie de la guerre à la PESC
8 Mai 1945, l’Europe sort affaiblies économiquement, épuisé moralement et détruite matériellement. La nécessité de tout faire pour ne plus rendre possible une telle hécatombe va venir d’elle-même, elle passera par deux actions, tout d’abord mutualiser certaines parcelles de l’économie, nerf de la guerre, ce sera la création de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA), et enfin fonder un espace de sécurité commun qui fera long feux et sera repoussé au calandre grecque par le rejet en 1954 par l’Assemblée Nationale française du projet de Communauté Européenne de Défense (CED) ; il faudra réellement attendre 1992 avec le traité de Maastricht pour voir apparaître un bride d’Europe de la sécurité et de la défense.
De la Communauté Européenne de Défense à l’actuel Politique Européenne de sécurité et de défense composante essentiel de la PESC, l’idée d’une Europe de la défense aura été marqué par des avancées significatives mais également par des coûts d’arrêts aussi brutaux que prévisible, que ce soit le rejet de la CED sous prétexte d’un réarmement trop rapide de l’Allemagne, ou l’impossible émancipation de l’Europe au seins de l’OTAN, due notamment à des visions divergente à l’intérieur de l’UE sur la relation entre USA-Europe qui pour certains est primordiale, seront autant de frein à l’émancipation et à l’émergence d’une réel capacité européen indépendante et crédible.
Amener au citoyen la question de l’Europe de la Défense
Les questions et les enjeux pour les décennies à venir sont nombreuses :
– pourra t’on relancer l’Europe politique en poursuivant la création d’unités disparate comme les récentes Battlegroup soumis à une autorité intergouvernementale ?
– Suffira t’il d’additionner les budget militaire nationaux pour parler d’armée européenne ?
– l’Europe a-t-elle les moyens et l’ambition de devenir un acteur majeur des relations internationales ?
– Ou devra t’elle se contenter d’être un acteur de second plan et de jouer le rôle de spectateur des futures conflits qui s’annonce notamment entre les USA et la Chine ?
Autant de questions qui concerne non seulement les militaires, politique et autres passionnés, mais également et surtout le citoyen lambda qui selon la réponse apporté à ses questions pourra voir sa vie de tout les jours modifié en profondeur et durablement.
Les citoyens doivent s’approprier les questions de défense et comprendre que ce ne sont pas la des questions purement abstraite, réservé à une caste de technicien mais bien une question essentiel pour l’avenir !
1. Le 10 juin 2007 à 21:14, par Philippe
En réponse à : La longue marche vers l’Europe de la défense
Je propose aussi cet article sur les avancées à l’Est de l’OTAN et de l’Europe de la Défense ainsi qu’une interview de l’ambassadeur letton à la Politique Européenne de Sécurité et de Défense dans notre dossier sur "les Etats Unis et la Nouvelle Europe" Hier aussi, une carte publiée sur la question du bouclier anti-missiles.
Effectivement, ces questions doivent être démocratisées.
2. Le 14 juin 2007 à 10:55, par krokodilo
En réponse à : La longue marche vers l’Europe de la défense
Intéressant, mais l’article oublie de mentionner le problème de la langue. Une armée européenne utilisera-t-elle le plurilinguisme ? Non. ce sont des gens pratiques, fonctionnels, ils ne veulent pas une théorie mais quelque chose de faisable. Qu’ont-ils choisi ? Réponse sur le site Eurocorps dont vous donnez le lien.
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