Les Etats nationaux, qui ne sont plus en mesure de donner une contribution réelle aux problèmes du monde, de la paix au Moyen Orient, à la menace nucléaire, à la question énergétique, aux questions environnementales, finissent par se limiter à une discussion sur l’opportunité d’envoyer des troupes ou non lorsque la puissance américaine le requiert. C’est à cela que s’est réduite la politique étrangère des Etats européens dits “souverains”.
La dure réalité est que les citoyens européens sont privés d’un gouvernement qui exprime une politique étrangère et cela les prive de la liberté de décider de leur propre futur. L’impuissance des Etats nationaux nous habitue à vivre non pas comme citoyens libres, mais comme citoyens résignés face aux choix accomplis par d’autres relativement à nos problèmes les plus importants. Aussi bien la qualité de la classe politique dirigente que la capacité de changement générationnel ressentent ces limitations.
Sur le versant extérieur, l’impuissance européenne contraint les Etats-Unis à affronter les problèmes du monde de façon unilatérale et toujours moins efficace et crée dans la classe dirigente américaine un délire d’omnipotence. Les USA dépensent toujours plus d’argent pour le financement de la guerre, mais leur capacité d’action et leur image dans le monde s’en trouvent diminuées. Cela ne doit pas faire sauter de joie parce que les problèmes – la lutte contre le terrorisme, l’approvisionnement énergétique, la paix au Moyen Orient – que l’Amérique tente d’affronter de manière erronée, sont réels et d’une certaine façon nécessitent une solution.
La stratégie qui vise à imposer un ordre au monde de la part d’une seule superpuissance sous laquelle les autres Etats peuvent trouver protection est toujours plus entrain de se revéler comme un échec et les Etats européens qui s’en sont pas trouvés attirés, en provocant diverses divisions politiques sur le futur de l’Europe, sont entrain de faire marche arrière.
Ils se posent donc les conditions pour une relance de la politique européenne. Le nouveau gouvernement italien qui se formera devra donc faire de l’Europe l’étoile polaire à suivre s’il ne veut pas tomber de nouveau comme victime de sa faiblesse.
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