Le Roaming, une révolution post-nationale en marche

, par Fabien Cazenave

Le Roaming, une révolution post-nationale en marche
Roaming - photographie de Kai Hendry (Flickr - CC)

Nous sommes censés vivre dans la même Union européenne, mais il coûte des frais supplémentaires si on téléphone de France à Karlsruhe plutôt qu’à Strasbourg, à moins de 100km. La suppression totale des frais liés au roaming nous ferait dépasser les frontières nationales dans les têtes des citoyens.

Le « Roaming » signifie « itinérance » en français, d’après Futura-Sciences. Ce service proposé par les opérateurs de télécommunications permet aux usagers de téléphones mobiles de pouvoir appeler et être appelés dans un pays étranger. Pour cela, les opérateurs de différents pays passent des accords dits de roaming, afin que les téléphones de leurs abonnés puissent se connecter en toute transparence à un réseau (GSM, GPRS ou UMTS) étranger si nécessaire. Ce service est évidemment payant et les tarifs des communications sont très variables – mais généralement très élevés – d’un opérateur à l’autre.

Selon Express.be, les communications téléphoniques effectuées depuis l’étranger et les frais de roaming ont baissé de 36% au sein de l’UE depuis le début du mois de juillet. Depuis 2007, les frais de roaming ont été réduits de 91% grâce aux efforts de la Commission européenne, alors que le trafic des communications passées à l’étranger a augmenté de 630% au cours de la même période.

En quoi s’agit-il d’une révolution copernicienne ?

En fait, pour paraphraser Steve Jobs, « ceci est une révolution » car cela change notre manière d’être, de réfléchir ou d’agir. Quand je suis dans un pays européen qui avant était pour moi « l’étranger », j’étais en quelque sorte coupé du reste de mon monde, à savoir mes proches en France. Aujourd’hui, avec la baisse des coûts, en cas d’urgence, je peux faire le choix de les appeler ou de leur répondre.

La prochaine étape de cette révolution se situe dans l’abandon total de ces frais de roaming. Les opérateurs de téléphonie arrêteront de nous expliquer que leur service fonctionne d’un côté de la frontière mais pas de l’autre. L’antenne-relais fonctionne toujours pourtant… Or abandonner nos habitudes de consommation du point de vue national induit beaucoup de choses : si un opérateur propose un forfait moins cher en Belgique et que je le choisis, je dois pouvoir être protégé au moins aussi bien si j’ai un soucis commercial qu’avec un opérateur français. Cela nous forcerait à agir non pas en fonction uniquement de notre droit national mais en fonction d’un droit européen. Les législations sont du reste déjà très avancées mais pas nos habitudes de consommation.

Le Benelux, futur exemple concret ?

Luc Willems, homme politique belge et secrétaire général adjoint de l’Union du Benelux, a affirmé fin août selon la presse belge et luxembourgeoise que « les trois pays du Benelux ont exprimé l’intention d’abandonner les frais de roaming à l’intérieur de leur zone ». Une très bonne nouvelle pour les habitants de ces trois pays qui voyagent assez régulièrement d’un pays à l’autre.

Le Roaming nous renvoie en permanence aux contrôles aux frontières d’antan : ce n’est pas qu’on veuille empêcher les citoyens de franchir une frontière, mais on veut garder absolument le contrôle sur ce qui pourrait venir de l’extérieur, même si cela nous empêche d’augmenter nos échanges commerciaux du fait des contraintes imposées. Depuis que les gardes-frontières n’existent plus réellement avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne, la France n’a pas été envahie et submergée. Nous nous sommes plus ou moins adaptés suivant les secteurs à la nouvelle situation.

Il s’agit d’une révolution en ce sens qu’il serait inconcevable de revenir en arrière, même si pour une minorité la tentation est là. Si demain, les Européens qui se seront rencontrés au cours d’un voyage, d’une année d’étude ou pour le travail peuvent s’appeler, ils ne voudront plus revenir à la situation antérieur.

Si nous supprimons le roaming, ce sera donc bien une révolution post-nationale. Bonne nouvelle, elle est déjà en marche.

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Vos commentaires
  • Le 25 octobre 2013 à 11:02, par MV51 En réponse à : Le Roaming, une révolution post-nationale en marche

    Je trouve dommage que les journalistes n’aident pas les petites entreprises qui apportent déjà des solutions justement pour les français, belges et luxembourgeois. Je soutiens depuis 6 ans maintenant un opérateur mobile pas suffisamment connu par rapport à ses positions sur le sujet du roaming justement. Tous les appels et SMS en Europe sont inclus dans leurs forfaits depuis le début de l’année : Transatel Mobile.

  • Le 12 décembre 2016 à 11:07, par Olivier En réponse à : Le Roaming, une révolution post-nationale en marche

    C’est devenue obligatoire aujourd’hui de proposer du roaming et si possible gratuit, avec les mouvement de population d’un pays à l’autre de l’union Européenne, il est très utile de pouvoir garder son numéro de téléphone lorsque l’on souhaite changer de forfait mobile ou d’opérateur de téléphonie mobile ! Voir ce site Le problème est que la plupart des opérateurs Télécoms en France ne propose pas le Roaming gratuitement et ils font du bénéfices sur ce genre de service qui ne leurs cout pourtant rien ! Il y a encore des progrès à faire, c’est sur !

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