C’est là le titre de l’interview que Saramago a accordé le 15 juillet 2007 au journal Diario de Noticias, lors d’un de ses retours durant sa période d’exile sur l’île espagnole de Lanzarote. Et qui mieux que lui, Portugais en Espagne, peut imaginer un futur unitaire pour les deux pays ?
Le pas à franchir serait bref
Saramago dépeint, pressé par les questions du journaliste une intégration très simple entre l’Espagne et le Portugal (en théorie). Il fait remarquer que l’Espagne est déjà une fédération, composée de "communautés autonomes" : la Catalogne, la Galice, les Pays Basques, l’Andalousie, l’Estrémadure, la Murcie, les Baléares, la communauté Valencienne, l’Aragon, la Navarre, la Castille et Léon, la Castille la Manche, la Rioja, la Cantabrie, les Asturies, les Canaries et Madrid. Elles ont leur propre Parlement, leur propre drapeau, leur propre langue et leurs propres traditions. Le Portugal deviendrait ainsi la 18ème communauté autonome, préservant sa propre langue et culture, mais payant des impôts et envoyant des délégués à un gouvernement central d’une nouvelle nation qui ne s’appellerait plus Espagne (pour ne pas piquer l’orgueil lusitanien) mais plutôt « Ibérie ». Les 10 millions de Portugais auront tout à y gagner et rien à perdre : l’identité serait sauvée et le pays plus fort.
Et les indépendantistes ? Et les nationalistes ?
Qui existent déjà en Espagne, la référence est claire. Saramago considère que les seuls, en Espagne, à penser à l’indépendance, sont les Basques, plutôt que les Catalans. Et il ne voit pas dans les premiers une grosse menace. D’ailleurs, deux ans seulement après ces déclarations, certaines sondages révèlent que 40% des Portugais et 30% des Espagnols seraient favorables à la solution imaginée par le "prophète" Saramago. Et, considérant que ces chiffres sont en augmentation, on peut au moins dire que le sujet a pris dans l’opinion publique ibérique.
N’oublions pas non plus que les élections politiques espagnoles de mars 2008 ont vu le déclin des partis indépendantistes et nationalistes. On peut dire en Espagne (ou pourquoi pas en Ibérie ?) qu’ils se sont satisfaits du modèle fédéral. Inutile de dire qu’il serait souhaitable que cet enthousiasme se transmette à toute l’Europe. Il faut également considérer que l’Espagne a été parmi les nations européennes qui a connu le plus grand développement des dernières années. Voilà pourquoi Saramago a vu en l’Espagne la possibilité de développement du Portugal. Et son opinion n’est, en rien, une opinion quelconque.
1. Le 30 juillet 2013 à 13:39, par Igor Caldeira En réponse à : Le fédéralisme ibérique
– Conserver sa culture en Espagne ? Vraiment ? Il faut être absolument ignorant de la nature et de l’Histoire (surtout récente, depuis 1936) de l’Espagne. Et ne rien lire sur ce qui les centralistes disent des autonomies ou des catalans. Ni de ce que les Catalans veulent de son avenir.
Enfin.
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