Les Jeunes Populaires face à l’Europe

Benjamin Lancar, président des Jeunes UMP, répond aux questions du Taurillon

, par Guillaume Amigues

Les Jeunes Populaires face à l'Europe

Benjamin Lancar, président des Jeunes Populaires s’exprime au sujet des élections européennes, du traité de Lisbonne, de l’adhésion de la Turquie...

Taurillon : Si vous étiez député européen du PPE, sur quelles politiques communiqueriez-vous le plus pour défendre votre bilan au Parlement Européen ?

Benjamin Lancar : Nous faisons face à une période difficile où les enjeux de demain reposent sur nos épaules. J’aurais défendu une Europe qui protège, mais aussi une Europe qui agit et une Europe qui s’affirme.

Conséquences concrètes : j’aurais été fier de défendre le bilan de la présidence française de Nicolas Sarkozy où l’action des députés européens a été primordiale. Six mois durant lesquels nous avons avancé sur : la lutte contre le changement climatique (avec l’adoption du paquet énergie / climat), la politique migratoire (avec l’adoption du pacte européen sur l’asile et l’immigration), la politique agricole commune (avec l’adoption du « bilan de santé » de la PAC et le lancement du débat sur l’avenir de la PAC), ou encore la politique européen de sécurité et de défense (un nouvel élan avec un programme concret et opérationnel).

Taurillon : La présidence française du Conseil de l’Union européenne a été marquée par plusieurs crises, majeures. Quel bilan en tirez-vous ?

Benjamin Lancar : Les six mois de la présidence française ont d’abord été marqués par une série de crises internationales (conflit en Géorgie, crise financière et économique). Je retiens que l’Union européenne a su jouer un rôle déterminant grâce à sa capacité à agir de manière réactive, volontaire et unie. Nicolas Sarkozy n’y est pas étranger. L’Union européenne a su montrer sa capacité à faire face à l’adversité et à surmonter les épreuves difficiles.

Taurillon : On a pu noter la forte présence de Nicolas Sarkozy face à ces évènements. La réaction face aux crises doit-elle être menée au niveau intergouvernemental ou plutôt au niveau communautaire ?

Benjamin Lancar : En réalité, ce n’est pas l’un ou l’autre. Si la Commission avait freiné des quatre fers pour le plan de relance, nous n’aurions rien pu faire. Cependant, vouloir mener une politique européenne sans prendre en compte la volonté des peuples, qui s’expriment par la voix de leur gouvernement, ce serait un affront à la démocratie.

Très clairement, cela appelle dans tous les cas à une réflexion sur une réforme institutionnelle en faveur de la nomination ou de l’élection d’un Président de l’Europe. Ce serait l’arbitre ou l’interlocuteur le plus apte à faciliter ce va-et-vient qui doit être continu entre l’intergouvernemental et le communautaire.

Taurillon : Une des crises qui a secoué l’Union européenne récemment est le « No » Irlandais. Comment jugez-vous la décision de soumettre le Traité de Lisbonne modifié à un nouveau référendum ?

Benjamin Lancar : En effet, les Présidences tchèque et suédoise auront notamment à suivre la mise en œuvre de la feuille de route adoptée par les chefs d’Etat et de gouvernement pour une entrée en vigueur du traité de Lisbonne avant la fin de l’année 2009.

Ce traité, je le défends, je souhaite que l’Union Européenne se dote d’une constitution dans les meilleurs délais. Le Conseil européen de décembre 2008 est en effet convenu, d’une part, que si le traité de Lisbonne entre en vigueur, une décision sera prise pour que la Commission puisse continuer de comprendre un ressortissant de chaque État membre.

Je souhaite que l’UE se dote d’une constitution dans les meilleurs délais

D’autre part, il s’est accordé pour que les garanties nécessaires soient apportées pour répondre aux préoccupations exprimées par le peuple irlandais sur la politique fiscale, la famille et les questions sociales et la politique de sécurité et de défense.

Enfin, et sous réserve que les travaux de suivi détaillés sur ces questions soient achevés de manière satisfaisante d’ici la mi-2009, le gouvernement irlandais s’est engagé à rechercher la ratification du traité de Lisbonne d’ici la fin du mandat de l’actuelle Commission. Voilà le vrai cadre du débat. Nous avons à faire un travail formidable de pédagogie et faire preuve de détermination pour répondre aux craintes du peuple irlandais.

Taurillon : Les élections européennes, justement, approchent à grand pas. Les droites européennes avanceront-elles unies jusqu’au 7 juin 2009 ? Présenteront-elles un candidat à la présidence de la Commission ?

Benjamin Lancar : Pourquoi voulez-vous qu’elles se désunissent ? Regardez le travail remarquable réalisé ces derniers mois, ensemble. Non, la question c’est de savoir si nous ferons campagne en même temps ou si nous laisserons la liberté de la campagne a chaque parti.

Ce que je peux vous dire c’est qu’à la tête des Jeunes populaires, j’essaie de réunir les jeunes d’Europe pour faire une campagne unie, sur des thèmes qui parlent. Je souhaite que chaque jeune Français se sente enfin pleinement européen.

Taurillon : La question de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne n’occupe plus le devant de l’actualité mais se pose toujours. Quelle est la position des Jeunes UMP sur cette question ?

Benjamin Lancar : L’adhésion de la Turquie est une question importante pour l’Union Européenne. La question n’est pourtant pas d’actualité. La priorité c’est de donner un cadre stable à l’Union Européenne et de la doter d’institutions pérennes avant d’envisager tout élargissement.

Je souhaite une Europe politique. La politique internationale de la Turquie est, à mon avis, trop éloignée des vues des 27 à l’heure actuelle, notamment sur la politique américaine. Cela n’empêche pas de développer des partenariats économiques, bien au contraire.

Image : Logo des Jeunes Populaires

Source : Site des Jeunes Populaires

L’auteur adresse ses remerciements à Maxime Sbaihi

Vos commentaires
  • Le 9 février 2009 à 13:55, par Maël Donoso En réponse à : Les Jeunes Populaires face à l’Europe

    Taurillon : On a pu noter la forte présence de Nicolas Sarkozy face à ces évènements. La réaction face aux crises doit-elle être menée au niveau intergouvernemental ou plutôt au niveau communautaire ?

    Benjamin Lancar : En réalité, ce n’est pas l’un ou l’autre. Si la Commission avait freiné des quatre fers pour le plan de relance, nous n’aurions rien pu faire. Cependant, vouloir mener une politique européenne sans prendre en compte la volonté des peuples, qui s’expriment par la voix de leur gouvernement, ce serait un affront à la démocratie.

    Les peuples s’expriment « par la voix de leur gouvernement »... Mais ne s’expriment-ils pas tout aussi bien par la voix des institutions communautaires, et en particulier du Parlement européen élu démocratiquement ? Benjamin Lancar, vous semblez considérer que les gouvernements nationaux représentent « la volonté des peuples », tandis que les instances communautaires représenteraient... quoi, au juste ? Un pouvoir à part ?

    Tout le monde est conscient de la nécessité d’améliorer l’efficacité du fonctionnement communautaire (par exemple en élisant le président de la Commission sur la base de la majorité au Parlement). Cela ne remet pourtant pas en question la légitimité démocratique des institutions européennes, qui représentent les citoyens aussi bien que les institutions nationales.

    Très clairement, cela appelle dans tous les cas à une réflexion sur une réforme institutionnelle en faveur de la nomination ou de l’élection d’un Président de l’Europe. Ce serait l’arbitre ou l’interlocuteur le plus apte à faciliter ce va-et-vient qui doit être continu entre l’intergouvernemental et le communautaire.

    Précisément, doit-on vraiment avoir un « va-et-vient continu » entre l’intergouvernemental et le communautaire ? Vous faites bien d’évoquer l’élection d’un Président de l’Europe, mais celui-ci ne devrait-il pas être la clé de voûte de l’exécutif européen, plus qu’un arbitre entre l’intergouvernemental et le communautaire ? Je reconnais que la question n’est pas facile. Mais l’Europe actuelle, qui oscille entre ces deux niveaux de gouvernance, ne semble convenir à personne... D’où l’idée de pousser plus loin l’intégration politique, et de s’orienter vers une Europe fédérale.

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