Ses principales conclusions et qu’il faut adapter l’outil militaire à la nouvelle donne stratégique. Dans les faits cela se traduit par une diminution non négligeable du personnel des trois armes, d’un repositionnement des bases, et d’une nouvelle approche en ce qui concerne nos relations avec nos partenaires et les institutions à vocation sécuritaire et militaire.
I) Réorganisation et paupérisation des moyens français
La réduction des effectifs sera de 54.000 postes, sur une période s’étalant jusqu’en 2014 ou 2015. Selon les éléments fournis par l’Élysée, les forces passeraient de 271.000 à 224.000 postes budgétaires, soit 47.000 emplois supprimés, auxquels s’ajouteraient 7.500 suppressions à la DGA (Délégation générale pour l’armement) et au SGA (Secrétariat général pour l’administration) du ministère de la Défense.
Sur un plan budgétaire, il est prévu que les armées disposeront de 377 milliards d’euros sur les douze ans qui viennent. Jusqu’en 2012, le budget 2008 sera purement reconduit, augmenté de l’inflation. À partir de 2012, 1 % supplémentaire sera consacré au budget militaire.
Et enfin sur le plan de la doctrine stratégique, le document dessine les principales zones ou les armées françaises pourraient être amenées à intervenir. Cet "axe stratégique majeur" part de l’océan Atlantique au large du détroit de Gibraltar, longe la Méditerranée avant de rejoindre la mer Rouge, puis de gagner l’océan Indien avant de diverger en deux branches vers Madagascar et le Sri Lanka.
Un nouvelle priorité stratégique va être mise en place, il s’agit de « la connaissance et l’anticipation », c’est-à-dire donner une importance nouvelle au renseignement.
Par rapport à la volonté politique affichée à juste titre par le chef de l’État. Nous revenons dans l’Otan, avec une capacité militaire affaiblie, et tout en y revendiquant des postes de commandement. Nous prétendons faire de la politique européenne de sécurité et de défense (PESD) un dossier majeur du renforcement de la défense européenne sous présidence française, et nous baissons la garde au moment où nous souhaitons entraîner nos partenaires vers un renforcement de la défense européenne. Mais surtout, nous abandonnons aux Britanniques le leadership militaire européen, alors que nous connaissons la nature particulière de leurs relations avec les États-Unis. La France jouera désormais dans la division de l’Italie.
II) Le retour dans la structure intégré de l’OTAN
Le retour dans la structure intégré de l’OTAN, annoncé par Sarkozy n’est en rien une surprise tant on connaît sa personnalité pro américaine.
Pour certains, il s’agit d’une rupture avec la politique gaullienne d’indépendance nationale par rapport aux Etats-Unis. Pour d’autre il s’agit simplement d’un retour à la raison, la France participe financièrement au fonctionnement de l’OTAN mais elle n’appartient aucunement aux prises de décisions.
III) La question d’une défense européenne
Ce nouveau livre blanc remet au premier plan l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord comme garante de la sécurité et de la défense de l’Europe.
Et ses ambitions sur une possible défense européenne ne font que reprendre les anciens discours volontariste sur la nécessité d’une Europe de la défense qui dans les fait reste et restera malheureusement un ensemble soumis au bon vouloir des Etats européens et renforcera donc l’intergouvernenmentalité avec les difficultés que l’on connaît de ce mode de décision.
Même le ministre français de la défense, Hervé Morin, reconnaît qu’une défense européenne digne de ce nom n’est pas pour demain. Il semble donc malheureusement évident que l’OTAN va être encore pour longtemps le garant de la sécurité de l’Europe et des Européens.
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