À Gênes, les 3 & 4 décembre 2005

Manifeste européen

des citoyennes et des citoyens réunis dans la Convention de Gênes

Manifeste européen

Les 3 et 4 décembre dernier, s’est réunie en Italie, à Gênes, une première « Convention européenne des citoyens ». Lieu de débat incluant des citoyens, des politiques ainsi que des représentants de la société civile, cette « convention » s’est terminée par l’adoption d’un « manifeste » réclamant la poursuite du processus constituant, document fondateur que nous soumettons ici à la réflexion de nos lecteurs...

L’Humanité se trouve aujourd’hui en face d’un choix crucial

Nonobstant la fin de la guerre froide, le conflits et guerres continuent à faucher des milliers de vies. La prolifération des armes atomiques et de destruction massive ne s’est en fait pas arrêtée. Le terrorisme international est une réalité quotidienne.

Les appels continus à la solidarité internationale ne réussissent pas à entamer la différence entre riches et pauvres. La nature risque d’être dévorée par une civilisation qui menace toute forme de vie sur la terre si les problèmes du changement climatique, du progressif épuisement des ressources non renouvelables, de la pollution de l’eau, de la déforestation et de la perte de la biodiversité ne sont pas résolus.

Qui gouverne la globalisation ?

Les organisations internationales qui, dans la seconde après-guerre, à commencer par l’ONU, auraient du créer un ordre mondial de paix et de coopération sont toujours privées de pouvoir autonome.

En vérité, elles sont restées un simple instrument au service des grandes et des petites puissances. Elles doivent être réformées radicalement. Mais combien actuelles sont aujourd’hui les paroles de Kant : « la violation du droit survenue en un point de la terre est perçue partout ».

Aucun peuple, aucune minorité, aucun être humain ne doit subir la volonté du plus fort. Liberté, égalité et fraternité doivent devenir le fondement de l’union de tous les peuples et de tous les individus de la Planète.

Pour cela, les règles de la démocratie doivent être appliquées non seulement à l’intérieur des états mais aussi dans les rapports entre Etats, en commençant par la réforme démocratique de l’ONU. Les gouvernements nationaux s’expriment déjà à l’Assemblée générale de l’ONU. Les citoyens du monde devraient avoir aussi une assemblée où faire entendre leur voix.

L’Europe peut apporter une contribution spécifique à l’avenir de l’humanité

À travers les ruines et les décombres du vieil ordre mondial se devinent les germes du nouveau monde. La Communauté européenne, fondée dans l’après-guerre par les nations qui avaient ensanglanté le Continent et le monde, a réussi à pacifier l’Europe et à garantir un bien-être progressif à ses peuples, d’abord, dans la partie occidentale et ensuite dans la partie orientale, répandant la démocratie et l’État de droit jusqu’aux frontières de l’Asie.

Toutefois, l’Union européenne est un projet inachevé

La démocratie, construite dans les limites étroites des états nationaux est en crise. Le populisme et la démagogie gagnent une approbation croissante. Le nationalisme revient sous des formes nouvelles dans une Europe toujours en équilibre instable entre l’unité et la division.

Il faut transformer l’Union en une communauté démocratique de nations démocratiques, donc en une Fédération européenne.

Les citoyennes et les citoyens européens demandent une Constitution qui permette à l’Union de parler au monde d’une seule voix, en particulier au Conseil de sécurité de l’ONU, avec un gouvernement propre, responsable devantle Parlement européen. Ils demandent une Constitution qui reconnaisse la paix comme une valeur fondatrice de l’Union, qui fasse avancer le progrès social et garantisse les droits fondamentaux à toute individu, y compris le droit à une citoyenneté de résidence.

Nous demandons en outre la création d’un service civil européen qui renforce l’identité des citoyens européens.

La tâche de l’Europe dans le monde est de promouvoir un nouvel ordre mondial, fondé sur la paix, la justice, la coopération avec les pays pauvres et le développement durable.

Les gouvernements ont le devoir démocratique de mener à bien les ratifications nationales

Au cas où ils n’arriveraient pas à terminer les ratifications en 2006, la « Convention des citoyennes et des citoyens européens » demande au Parlement européen de relancer le processus constituant sur de nouvelles bases.

Le Parlement européen doit demander une Convention constituante, composée de représentants du Parlement européen et des parlements nationaux avec le mandat d’élaborer une nouvelle Constitution et d’organiser des rencontres avec les citoyens européens et des forums avec les parlements nationaux.

La nouvelle Constitution devra être soumise à un référendum consultatif européen à l’occasion des élections européennes de 2009 et devra entrer en vigueur seulement si elle est approuvée par une double majorité des citoyens et des états.

Un autre monde est possible. Une autre Europe est possible. La Convention des citoyennes et des citoyens européens ne se dissoudra pas sans avoir atteint ses objectifs.

En 2006, les rendez-vous incluent Vienne et Paris.

À Gênes, les 3 & 4 décembre 2005

Traduction : Paul Oriol et Anne Couteau, du « Collectif pour une citoyenneté européenne de résidence ».

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