PESC et OTAN

OTAN : Who Wants to Live Forever ?

Il est temps d’abolir l’OTAN

, par Traduit par Florent Banfi, Joan Marc Simon

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OTAN : Who Wants to Live Forever ?

Dans quelle mesure l’existence de l’OTAN bloque t-elle le développement d’une réelle PESD en Europe tout comme celle de l’ONU ? Tant que l’OTAN existe il n’y a pas d’urgence pour la création d’une armée européenne, ni même pour une réforme fonctionnelle de l’ONU qui puisse rendre possible et légitimer l’emploi de la force au niveau international.

De nos jours, le Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), est une organisation vénérée par les bureaucrates, respectée et crainte par tout pays non pro-occidental et dont l’objectif dans ce monde est inconnu de tout citoyen commun.

Cependant il est difficile d’imaginer un monde sans l’OTAN. Depuis sa création en 1949, l’OTAN a joué un rôle décisif durant la Guerre Froide et en l’absence d’une crédible politique de défense alternative en Europe.

Depuis que la menace de l’Est a disparu, elle s’est réinventée et est devenue le bras armé des intérêts de l’Ouest dans le monde. Qu’est-ce qui peut traverser l’esprit d’un citoyen lorsqu’il regarde les informations télévisées et voie que les forces de l’OTAN interviennent d’une façon ou d’une autre au Darfour, au Kosovo, en Afghanistan ou en Irak ?

Qui est l’OTAN ? Qui représente l’OTAN ? Que font-ils en Afghanistan ?

Différentes perceptions entre l’Est et l’Ouest

Un citoyen lambda de l’Europe de l’Ouest ou Nord-américain doit probablement se rappeler que l’OTAN était une organisation qui protégeait l’alliance de l’Ouest de la menace soviétique. Aujourd’hui ce nouveau type d’interventions peut paraître surprenant en 2006.

Pour un citoyen de l’Europe de l’Ouest, l’OTAN est synonyme d’Union Européenne, de progrès, de capitalisme, de sécurité... Durant mes visites en Europe de l’Est, j’ai découvert que très souvent l’OTAN est confondue avec l’UE.

Ceci est le résultat du ’’pack’’ que les hommes politiques ont présenté dans les années 90 ; « afin de sortir de l’orbite de l’URSS nous devons rejoindre l’UE et l’OTAN ». L’UE représente donc l’idée d’un retour à l’Europe dans le domaine socio-culturel, économique et politique ; l’OTAN leur offre quelque chose que l’UE ne pouvait pas leur procurer (et ne peut toujours pas) : la sécurité.

L’évolution de l’OTAN

Après la chute du bloc soviétique, l’OTAN a traversé des temps difficiles dans les années 90 lorsqu’elle tentait de redéfinir son rôle sur la scène internationale. Le lifting fut assez réussi ; l’OTAN possède aujourd’hui une nouvelle image ; elle entreprend des missions humanitaires et de maintien de la paix, elle suit de près des actions anti-terroristes et agit comme un forum où les USA, le Canada et l’Europe peuvent discuter des questions de sécurité...

L’OTAN est-il encore aujourd’hui le type d’organisation supranationale qui peut être présentée comme démocratique et juste pour le monde ? Jusqu’à quel point, l’OTAN est utilisé par les USA afin d’obtenir du soutien pour leurs efforts et pour aller au delà du contrôle démocratique des Etats.

Par exemple, les USA ont décidé seuls d’intervenir en Irak et il est possible que l’OTAN reprenne la mission petit à petit – comme cela s’est déroulé en Afghanistan - quand une large majorité de citoyens en Europe et différents États – membres de l’OTAN - étaient opposés à l’invasion. Il est évident que la mission serait de stabiliser le pays et non pas de partir en guerre ; mais quand même, est-ce que cette intervention sera appuyée par les citoyens européens en supposant qu’ils soient consultés ?

OTAN-UE-ONU

C’est un fait que la Politique Européenne de Sécurité et de Défense (PESD) est encore à un niveau embryonnaire par rapport au potentiel qu’elle pourrait développer ainsi que le potentiel d’intervention de l’ONU qui n’est pas pertinent pour relever les challenges mondiaux actuels. L’OTAN est la seule structure supranationale qui met en place dans les conflits mondiaux des interventions militaires, pour l’instant avec la seule légitimité de ses États membres et parfois sous mandat de l’ONU.

Il semblerait que l’OTAN est sur la voie de devenir une force de police mondiale et certaines voix demandent que la Chine et la Russie soient dès à présent invitées à rejoindre le club... Quelle est la sûreté, la démocratie, la justice et la stabilité de cette situation ? Ne devrions-nous pas avoir comme priorité la réforme de l’ONU avec l’objectif de créer une situation où l’OTAN ne serait plus nécessaire car l’ONU aurait le pouvoir – et la légitimité – d’intervenir dans des pays qui, après tout, serait probablement des membres de l’ONU ?

La démocratisation de la politique mondiale nécessite sérieusement une réforme l’ONU et un changement institutionnel dans l’UE afin de permettre la création d’une réelle PESD... Quelle est la comptabilité entre l’existence de l’OTAN et le développement de la PESD en Europe ? En d’autres termes, la pression pour créer une armée européenne serait-elle plus importante si l’OTAN n’existait pas ?

La démocratisation de la politique au niveau mondial nécessite sérieusement des réformes au sein de l’ONU et un changement institutionnel de l’UE, pour permettre la création d’une PESD consistante avec son armée propre, mais aussi réformer l’OTAN en un forum de discussion entre les nord-américains et les européens. Par conséquent, le « manche » devrait être dans les mains d’institutions démocratiques et non dans les mains d’organisations de pays qui décideront toujours en fonction de leur intérêts nationaux.

Conclusion

L’OTAN ne peut et ne doit pas disparaître du jour au lendemain. Nous ne devons pas nous reposer sur l’idée selon laquelles l’OTAN existe et ne changera pas car nous avons besoin d’institutions démocratique globales ayant le monopole de la force au niveau mondial. Et c’est uniquement à ce prix que la paix sera atteinte.

- Illustration :

Le visuel d’ouverture de cet article est tiré de l’Encyclopédie en ligne Wikipedia.

- Avertissement :

Cet article a déjà fait l’objet d’une première publication dans la version anglophone de ce webzine, le 14 octobre dernier.

Un document traduit de l’anglais vers le français par Florent Banfi, adhérent des « Jeunes Européens France ».

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