Le 5 février 2008… 3 nouvelles exécutions !!!
Les 3 exécutions sont une nouvelle manifestation du mépris qu’elles persistent à afficher ostensiblement envers les valeurs d’humanité et les réalisations qui unissent tous les autres pays d’Europe. La Biélorussie n’est certes pas membre du Conseil de l’Europe, qui a aboli la peine de mort avec le Protocole n° 6 de la Convention européenne des Droits de l’Homme, mais il est membre de l’Organisation des Nations Unies. Or l’exécution de Sergeï Morozov, de Valery Gorbaty et d’Igor Dantchenko bafoue, dans l’esprit et dans la lettre, la récente résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies appelant à un moratoire mondial sur les exécutions ».
De son côté, le président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), Lluís Maria de Puig, a exprimé sa consternation suite à ces exécutions en déclarant « Les autorités de Biélorussie ont choisi à nouveau les voies de la barbarie et de l’injustice. Le Président Loukachenko aurait pu commuer ces peines et faire ainsi un pas ferme et clair pour rapprocher la Biélorussie du Conseil de l’Europe. Il a plutôt préféré éloigner encore davantage son pays des valeurs partagées par 800 millions d’européens ». « Cet acte atroce a malheureusement terni la bonne nouvelle qui constitue la libération du prisonnier politique Artur Finkevich », a t’il ajouté.
Le président de l’APCE a rappelé que la Biélorussie est le seul état européen à procéder à des exécutions, et le seul état européen non membre du Conseil de l’Europe. « La volonté d’instaurer immédiatement un moratoire sur les exécutions et d’abolir la peine de mort serait essentielle pour un rapprochement à l’Organisation », a conclu Lluís Maria de Puig.
Biélorussie : quelques rappels
Le Belarus, ou Biélorussie, est aujourd’hui le seul pays européen à ne pas être membre du Conseil de l’Europe en raison du régime dictatorial sous le joug d’Alexandre Loukachenko dont la pseudo élection en 2006 avait été faite dans des conditions fortes éloignées du minimum nécessaire à un fonctionnement de la démocratie, de l’état de droit et des Droits de l’Homme. Rappelons les emprisonnements d’opposants, notamment d’un candidat à l’élection présidentielle, les atteintes à la liberté de la presse, ainsi notamment qu’aux libertés syndicales, politiques et associatives.
Depuis 2006, peu d’évolutions sont à constater avec notamment ce rapprochement entre Loukachenko et le président vénézuélien, 19 août 2006 en soulignant que les « préoccupations des Européens sur les droits de l’homme, les libertés fondamentales et les prisonniers politiques en Biélorussie ne semblent par contre pas être celles du président du Venezuela, Hugo Chavez, qui lors de sa visite en Biélorussie les 23, 24 et 25 juillet dernier a signé avec Alexandre Loukachenko une alliance stratégique militaire déclarant que la Biélorussie et le Venezuela doivent « se tenir par la main » et « garder la main …sur l’épée » et a vanté les mérites du « modèle social de Biélorussie »... A l’occasion de cette visite, les 2 personnes ont aussi convenu de développer leur coopération sur toutes les questions clés au sein des organisations internationales… Cette visite a aussi permis à Loukachenko de se présenter comme un martyr dans des propos qui ont pu rappeler le langage d’autrefois des dirigeants soviétiques et des leaders des pays soumis auPacte de Varsovie. ».
La Biélorussie de Loukachenko est aussi le seul pays en Europe à pratiquer la peine de mort et c’est à ce sujet que nous adressons ce carton rouge au régime actuel de Minsk.
Peine de mort : le 5 février après le 28 novembre 2007
Ces 3 exécutions suivent celles du 28 novembre dernier qui avaient ont vu notamment René van der Linden, président en exercice de l’APCE, ainsi que Terry Davis, secrétaire général du Conseil de l’Europe, appeler les autorités de la Biélorussie à commuer les peines de mort prononcées à l’encontre de Syarhey Marozaw, d’Ihar Danchanka et de Valerii Gorbatii. En 2006, la Cour suprême avait condamné ces trois personnes à être fusillées. René van der Linden et Terry Davis avaient demandé à ce qu’Alexandre Loukachenko instaure un moratoire sur les exécutions capitales, moratoire indispensable pour un rapprochement de la Biélorussie avec le Conseil de l’Europe.
Comble de la provocation, c’était le jour même des déclarations des deux responsables du Conseil de l’Europe que nous apprenions selon l’agence de presse Belapan, l’exécution du policier Alexandre Syarheychyk. La réaction de René van der Linden avait été vive déclarant être « consterné par cette exécution. Cet acte barbare a eu lieu le jour même où j’ai appelé le président Loukachenko à commuer les peines de trois autres condamnés à mort. Le Belarus est le seul état européen à procéder à des exécutions, et le seul état européen non membre du Conseil de l’Europe. Cette exécution montre que Minsk n’a pas l’intention de se rapprocher des valeurs qui partagent tous les autres Etats européens ».
Oui, le régime de Loukachenko avec la persistance de la peine de mort et les atteintes aux Droits de l’Homme, est comme une tâche sur le continent européen.
1. Le 15 février 2008 à 20:48, par dhalber DD En réponse à : Peine de mort : la Biélorussie, une tâche sur le continent européen
Ce sera en effet sans doute une lourde tâche que d’essayer d’effacer cette tache !
Suivre les commentaires : |