Cette rumeur (démentie pour le moment par Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée) prend de plus en plus de consistance. Le président de la République voudrait ainsi couper court à la campagne "anti-Barroso" qui menace le camp conservateur pour les élections européennes.
Le Bild Zeitung explique dans un article sur le couple franco-allemand avant le G20, "Gemeinsam gegen die Finanzkrise", que la volonté de Nicolas Sarkozy de mettre en avant Pierre Moscovici à la présidence de la Commission européenne est le seul point de désaccord... pour le moment.
Pierre Moscovici, le candidat de l’ouverture... franco-allemande
Les dernières rumeurs volaient plutôt à droite : Jacques Delors a d’ailleurs cité Alain Juppé ou François Fillon comme candidat de la France. Jean Quatremer avait allumé la mèche en expliquant sur son blog que José Manuel Barroso n’était plus dans les petits papiers de Nicolas Sarkozy.
L’avantage de Pierre Moscovici tient autant dans son CV que dans son appartenance au PS :
– ancien président du Mouvement Européen - France, il a été député européen et ministre délégué aux Affaires européennes sous Lionel Jospin.
– il n’est plus dans un courant au Parti Socialiste et est encore blessé par la trahison de Jean-Christophe Cambadélis lors de l’Université d’été de La Rochelle en vue du Congrès de Reims. Il y est seul et ne se sens plus à sa place.
Nouvelle prise de guerre, après Eric Besson, Claude Allègre et Bernard Kouchner (entre autres) pour Nicolas Sarkozy. Cette candidature lui permettrait de plus d’empêcher le PS français de trop insister au sein du Parti Socialiste Européen pour que ce parti présente un candidat à la présidence de la Commission européenne. Coup gagnant : plus de campagne anti-Barroso et on revient à une confrontation nationale classique. Même si Michel Barnier assumait le choix de Barroso pour le PPE, cette partie de la campagne était mal engagée pour lui.
Enfin, dernier argument en faveur de Pierre Moscovici, les Allemands le connaissent. En effet, c’est lui qui avait participé à la négociation du Traité de Nice en 1999 avec Hubert Védrine. Après - le villepiniste - Bruno Lemaire, c’est un nouveau germanophile qui serait ainsi nommé.
Les Etats toujours plus fort que le Parlement européen
Le Parlement européen est le grand perdant dans ce choix. Non par la qualité du candidat, mais bien par la reprise en main des affaires par le camp intergouvernemental dans la direction de l’Europe.
En effet, lors de l’élection de José Manuel Barroso en 2004, c’est l’argument suivant qui avait été utilisé : « c’est parce qu’il est du camp majoritaire au Parlement européen que nous choisissons ce candidat ». Le Parlement européen avait suivi.
Or ici, avec le couple franco-allemand en moteur, on voit mal comment les députés européens oseront s’opposer à un choix validé dans les couloirs diplomatiques des Conseils européens. Même si les autres pays n’ont pas encore donné leur accord.
Dans le Traité de Lisbonne, il est prévu que le président de la Commission européenne soit élu par le Parlement européen. Mais comme il n’est toujours pas ratifié...
1. Le 1er avril 2009 à 08:27, par Valéry En réponse à : Pierre Moscovici candidat de Nicolas Sarkozy à la présidence de la Commission européenne
Un peu gros ce poisson là :-P
2. Le 1er avril 2009 à 11:37, par Maël Donoso En réponse à : Pierre Moscovici candidat de Nicolas Sarkozy à la présidence de la Commission européenne
Remarquez, une reconduction de Barroso à la présidence de la Commission c’est quasiment un poisson d’avril en soi, je ne sais pas si ça valait la peine d’en rajouter... :)
3. Le 1er avril 2009 à 12:22, par Stéphane En réponse à : Pierre Moscovici candidat de Nicolas Sarkozy à la présidence de la Commission européenne
Evidemment j’avais oublié de regarder la date...
4. Le 1er avril 2009 à 12:39, par Nicolas En réponse à : Pierre Moscovici candidat de Nicolas Sarkozy à la présidence de la Commission européenne
Bien joué Fabien, j’espère que ça aura buzzé !!!
5. Le 1er avril 2009 à 13:10, par h0r4ti0 En réponse à : Pierre Moscovici candidat de Nicolas Sarkozy à la présidence de la Commission européenne
Barroso est mou, il a toutes les chances d’être reconduit, justement parce qu’il ne s’oppose pas au conseil.
6. Le 1er avril 2009 à 13:59, par valery En réponse à : Pierre Moscovici candidat de Nicolas Sarkozy à la présidence de la Commission européenne
C’est précisément ce qu’on lui reproche.
7. Le 1er avril 2009 à 15:16, par KPM En réponse à : Pierre Moscovici candidat de Nicolas Sarkozy à la présidence de la Commission européenne
Bien vu, je me suis laissé prendre. Il faut dire que c’est tellement dans l’esprit PPE-PSE que de se partager ainsi les rôles en-dehors de tout respect démocratique, que j’étais tout à fait prêt à y croire... Et si Mosco est objectivement un meilleur candidat que Barroso, il n’en reste pas moins que ç’aurait été une nouvelle preuve de la connivence générale entre les deux grands partis qui s’entendent bien pour conserver le pouvoir entre leurs seules mains.
8. Le 1er avril 2009 à 21:10, par fred En réponse à : Pierre Moscovici candidat de Nicolas Sarkozy à la présidence de la Commission européenne
je trouve cela plausible je doute que l’intéressé refuse...
9. Le 2 avril 2009 à 11:18, par Jacques Chauvin, Pdt, UEF-France. En réponse à : Pierre Moscovici candidat de Nicolas Sarkozy à la présidence de la Commission européenne
Oui, TRES BIEN joué !
Je t’en veux, Fabien, de m’avoir donné cinq minutes de rage... Mosco, le disciple de Védrine !... L’abonné absent à la présidence du MEF !...
Je m’en veux, davantage, d’avoir eu besoin de cinq minutes pour considérer la date de ton scoop ! Félicitations, Fabien.
Et, après tout, si ton scoop était fondé ?
10. Le 3 avril 2009 à 19:48, par Valéry En réponse à : Pierre Moscovici candidat de Nicolas Sarkozy à la présidence de la Commission européenne
Disciple de Védrine n’exagérons rien, il était son subordonné dans le gouvernement c’est tout. Pierre Moscovici est beaucoup plus européen et beaucoup moins idéologue qu’un Védrine.
Quant à la présidence du Mouvement Européen, il a simplement occupé sa fonction comme la plupart de ses prédécesseurs l’avaient fait. Cela s’est plus ressenti faute d’un secrétaire général solide comme cela avait pu être le cas auparavant.
L’hypothèse Fillon, le nationaliste honteux, ou Barroso, le laquais du Conseil me semblent bien plus problématiques que celle d’un Pierre Moscovici auquel on ne peut certainement pas faire le reproche de ne pas être sincère dans son engagement européen.
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