Si la langue anglaise est devenue dominante de fait sur la scène internationale, les institutions de l’Union devraient pour leur part s’efforcer de défendre activement la diversité linguistique face à ce risque de déséquilibre entre les langues. Pourtant, on constate que loin d’amoindrir les effets de ce phénomène, les institutions de l’UE ont trop souvent participé à l’accentuation de cette tendance, allant jusqu’à publier des documents uniquement en anglais et même à proposer un nombre considérable d’offres d’emploi réservées aux locuteurs de langue maternelle anglaise - bafouant ainsi le principe de non-discrimination fondée sur la langue tel que reconnu dans différents textes européens (article 12 du Traité de Rome, protocole 12 de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales, article 21-1 de la Charte des Droits Fondamentaux). Une telle situation est à la fois antinomique avec les fondements de l’Union et discriminatoire envers les citoyens de langue maternelle autre que l’anglais (soit 87% de la population). Une étude économique a ainsi montré que cette situation crée une distorsion de concurrence en faveur des pays de langue anglaise évaluée à plus de 18 milliards d’euros par année [1]. Elle offre également aux entreprises anglophones étrangères à l’Union un avantage compétitif déterminant sur les propres entreprises de l’Union. Enfin, il convient de ne pas négliger les effets cognitifs et culturels : de nombreuses recherches en sociolinguistique ont montré qu’une langue n’est pas seulement un support de communication, mais qu’elle agit comme structurant de la pensée et porte en elle-même une représentation du monde. Au-delà de ses effets économiques négatifs, la prédominance d’une langue représente potentiellement un risque pour l’identité culturelle des citoyens non locuteurs de cette langue.
En conséquence, les Jeunes Européens - France demandent :
– que les institutions de l’Union européenne respectent l’égalité linguistique dans leur communication auprès des citoyens, et favorisent un multilinguisme équitable dans leur fonctionnement interne ;
– qu’elles recherchent des solutions aux problèmes évoqués ci-dessus, par exemple en finançant des études sur les politiques linguistiques possibles pour l’Europe, leurs coûts et leurs impacts sur la préservation des identités culturelles et sur l’accès pour chaque citoyen à la diversité linguistique et à la communication internationale ;
– qu’elles portent dans le monde la voix de la diversité culturelle en promouvant une approche multi linguiste au plan mondial ;
– que les états membres généralisent l’enseignement obligatoire de plusieurs langues étrangères européennes dès le plus jeune âge, selon une politique volontariste et coordonnée, de façon à aboutir à terme à une représentation plus équilibrée de chaque langue ;
– que le monde associatif européen, et en particulier les associations auxquelles les Jeunes Européens sont affiliés, s’efforcent de montrer l’exemple en respectant dans la mesure du possible les principes du multilinguisme dans leur propre fonctionnement.
1. Le 9 octobre 2007 à 13:45, par krokodilo En réponse à : Pour le respect de la diversité linguistique de l’Europe
Bravo ! Personnellement, j’aurais aussi demandé l’arrêt immédiat du programme Erasmus mundus, qui favorise outrageusement le développement de l’anglais dans les universités, françaises et autres.
Par contre, pas du tout d’accord pour l’apprentissage obligatoire et précoce au primaire de plusieurs langues européennes. Et si quelqu’un veut faire du vietnamien et ou du chinois pour des raisons familiales ? Le problème n’est pas du tout celui du plurilinguisùme individuel, mais -comme vous l’évoquez- la nécessité d’une réflexion approfondie sur le plurilinguisme institutionnel. Le défi, c’est d’imaginer comment nos institutions pourraient fonctionner en respectant la diversité linguistique europénne, en clair sans faire de l’anglias la lingua franca de l’UE.
A court terme, c’est la solution de plusieurs langues de travail, à long terme il n’existe qu’une seule solution rationnelle : favoriser l’apprentissage de espéranto comme langue auxiliaire internationale, facile et neutre -non nationale- et, enfin, les Européens pourront se comprendre entre eux !
2. Le 9 octobre 2007 à 15:56, par Fabien Cazenave En réponse à : Pour le respect de la diversité linguistique de l’Europe
Je vous l’avais bien dit que vous alliez être content cher Krokodilo... :p
3. Le 10 octobre 2007 à 09:53, par Nicxjo En réponse à : Pour le respect de la diversité linguistique de l’Europe
Je ne peux qu’appuyer le message de Krokodilo, et je trouve étonnant que les jeunes européens s’appuient sur le rapport Grin (note n°[1] dans cet article) en mettant l’impasse sur l’Esperanto, préconisé comme solution la plus équitable aux problèmes linguistiques de l’Europe. Ceci dit, ce ne sont pas les seuls à avoir complètement ignoré cette partie du rapport Grin !
4. Le 10 octobre 2007 à 13:07, par Fabien Cazenave En réponse à : Pour le respect de la diversité linguistique de l’Europe
Vous remarquerez que le Taurillon a déjà publié plusieurs fois des articles sur l’Espéranto...
Cependant, je ne peux que recommander aux Espérantistes de diffuser plus leur message car par exemple, bon nombre de Jeunes Européens (pourtant attachés à l’Europe) ne connaissent pas cette langue.
5. Le 10 octobre 2007 à 14:40, par krokodilo En réponse à : Pour le respect de la diversité linguistique de l’Europe
Maintenant que vous m’y faites penser, Fabien, je vais parler davantage de l’Eo sur la toile !
Blague à part, Internet, même si des « infos » bidons y circulent en masse et que les grands médias restent les vrais producteurs d’infos (en pompant aussi l’AFP...), est effectivement un formidable outil pour diffuser des thèmes boycottés par les médias traditionnels. Quant à votre recommandation, vous savez que Le Taurillon, Quatremer dans les commentaires, et Agora vox par de nombreux articles en ont régulièrement parlé, depuis longtemps Le Monde diplo en Eo, parfois La Libre Belgique, (je ne cite que les non espérantistes), et d’autres encore, outre les très nombreux blogues perso. Le barrage est administratif, l’interdiction dans les écoles et la censure des grands médias, ainsi que leur refus de traiter le sujet de l’hégémonie de l’anglais.
Plus récemment, le nouveau forum lancé par Europa par Olivier Orban, « pourquoi faut-il apprendre les langues, contient déjà de nombreux commentaires d’espérantistes suite à une info dans les listes de diffusion, messages souvent polyglottes et très intéressants, mais aussi des messages défandant la solution langues de travail, ou du latin, etc. voire des »posts", bref de tous ceux que le sujet intéresse. http://forums.ec.europa.eu/multilingualism/fr/
Je trouve qu’on culpabilise trop les gens en faisant croire que nous pouvons (disponibilité, déplacements, immersion linguistique) et devons tous apprendre trois langues européennes à un niveau efficace, alors que le problème est institutionnel : comment faire fonctionner un vrai plurilinguisme institutionnel ? Personnellement, je pense que c’est une illusion, version politiquement correcte de gros mensonge.
6. Le 11 octobre 2007 à 02:24, par KPM En réponse à : Pour le respect de la diversité linguistique de l’Europe
Eh bien ma foi, adhère aux JE et viens défendre ta proposition au sein de la commission politique, ce sera plus constructif ;-)
7. Le 11 octobre 2007 à 10:16, par Manu En réponse à : Pour le respect de la diversité linguistique de l’Europe
J’allais le dire : ce que je souhaiterais, c’est que les espérantistes adhèrent tellement en masse aux différentes sections nationales des Jeunes Européens Fédéralistes que cette association abandonne progressivement l’anglais comme langue de travail et utilise l’espéranto (en organisant des stages d’apprentissage rapide) dans son fonctionnement interne.
A mon avis, les institutions ne bougeront que si la société civile montre que c’est possible : et la société civile, il faut que ce soit plus que les associations monothématiques espérantistes, mais bien des associations internationales diverses, dont l’espéranto serait la langue de travail.
8. Le 11 octobre 2007 à 16:21, par krokodilo En réponse à : Pour le respect de la diversité linguistique de l’Europe
Bien que participant à un projet, je ne suis pas membre d’une association, et je ne peux donner que mon opinion. Je ne crois pas que nous soyons assez nombreux pour adhérer « en masse » aux JE ; en outre, les espérantistes ne sont pas forcément tous pour la construction européenne. Certains pensent même que l’Eo doit se développer, mais internationalement, pas au sein de l’UE, craignant d’apparaître comme une langue européenne. De nombreuses tendances politiques peuvent être représentées, le seul point commun étant le souhait de voir diffuser davantage l’Eo, et peut-être des valeurs humanistes au sens large.
Mais certaines associations travaillent déjà en ce sens. Je crois que SAT-Amikaro (leur site est très riche en infos et documents) a régulièrement des contacts avec des associations syndicales, surtout depuis que certains syndicats ont pris conscience du problème de l’anglais dans les entreprises et se sont aussi rapprochés des défenseurs de la francophonie. Les syndicats, les altermondialistes, les écologistes, les ONG, toutes ces structures tireraient un grand bénéfice à promouvoir progressivement l’espéranto en interne en lieu et place de l’anglais ; reste à les en convaincre.
9. Le 11 octobre 2007 à 22:28, par ? En réponse à : Pour le respect de la diversité linguistique de l’Europe
ci es un jem annaliz ov li lenguistik realiti ov li union. mat li problem es tovna li mem, tan lis elit mel nek wol cy un otre lengwe « neutral » mel veser li union’trab’lengwe tovna li englean mel er kimen via tod.
ci lengwe es un mix fab vic 6 lengwe ov europe, ci’u es nek finen ana, mat jo sjun cy’u es eurekable von melf.
til ciuls qul sjun cy esperanto kun veser li Union’lengwe, jo des, li esperanto lengwe ten lej own culture i histori, if li Union un dja jusk un rational lengwe, jo sowa cy nejs governor mel creat un rational lengwe faben vic melf ov lis euopean lengwes.
jo reeli sowa ci’u po hek un dja suun. li union ness un administrativ common lengwe..
vey vis, europeans
10. Le 11 octobre 2007 à 23:19, par Fabien Cazenave En réponse à : Pour le respect de la diversité linguistique de l’Europe
Quelqun a un traducteur ? :-)
11. Le 25 octobre 2007 à 22:37, par pierre En réponse à : Pour le respect de la diversité linguistique de l’Europe
Bonan vesperon, oni demandas tie ĉi ke la esperantistoj partoprenas en la movado de la junaj eùropeanoj federalistaj, por allerni la lingvo Esperanto al la anoj, sed mi ne pensas ke tio estas bone kaj eble , ĉar estos plej dezirebla ke ili lernis la lingvon per interreto, libroj por montri ke la lingvo sinlernas rapide kaj facile, fakte ili povas lerni sole la bazo de la lingvo kaj poste demandi lerni per altapratikanto, mi lernis la lingvo sole per interreto kaj libroj, kelkaj uloj min helpis por bone kompreni la lingvo. Vi havas la ebleco per viamemo lernis la lingvo, multaj esperantistoj batalas ĉie por venki la turo de Babelo, la tasko estas tregrandega por la nombro ke ni estas, mi ekzemple, estas instruito per interreto, mi skribas en multaj forumoj por la oblalingvismo, plie mi min ne okupas unike de la esperanto, mi havas multajn aliajn temojn.
Amike PIERRE
Bonsoir on demande ici que les pesrerantistes prennent parti dans le mouvement des jeunes européens federalistes pour apprendre la langue esperanto aux membres, mais je ne pense pas que cela soit bien et possible, cat serait plus souhaitable qu’ils l’apprendre par internet ou les livres pour montrer que la langue s’apprend rapidement et facilement, en faits ils peuvent apprendre solitairement la base de la langue et ensuite demander pour mieux apprendre par un experimenté, j’ai appris la langue solitairement par internet et libres, quelques prsonnes m’ont aidées pour bien comprendre la langue. vous avez la possibilité par vous même d’apprendre la langue, beaucoup d’esperantistes bataillent pour vaincre la tour de babel, la tache est plus qu’énorme pour le nombre que nous sommes, moi par exemple je suis enseignant d’esperanto par internet et j’écris dans de nombreux forums pour le plurilinguisme, en plus je ne m’occupe pas uniquement de l’esperanto, j’ai aussi d’autres themes.
Amicalement Pierre
sur internet il existe des cours gratuits en grande partie autodidactes, lernu et ikurso sont des exemples, avec des correcteurs pour corriger les exercices et pour repondre aux questions. et en plus avec un peu de pratique on peut devenir soit même correcteur dans les cours. il existe aussi des CD multilingues dont l’invertissement financier n’est rien en comparaison des prix pour des cours d’anglais
12. Le 26 octobre 2007 à 07:32, par Fabien Cazenave En réponse à : Pour le respect de la diversité linguistique de l’Europe
Cher Pierre,
Valéry n’a aucunement proposé que vous veniez enseigner aux JE-France l’Espéranto... Mais plutôt vous disait qu’il n’y avait aucune contre-indication à ce qu’il y ait des traductions de nos articles dans une version espéranto (version qui existe techniquement sur le site)...
« Amike » Fabien
13. Le 30 octobre 2007 à 22:52, par trebla eduef En réponse à : Pour le respect de la diversité linguistique de l’Europe
Je ne pratique pas l’esperanto...mais s’il le fallait...
Je constate en revanche que la tendance à la domination d’une langue - l’anglo/américain au cas particulier- est une loi culturelle et économique très ancienne. Un ensemble ou un « empire » ne peut durablement fonctionner avec 25 langues différentes. Il existe un précédent fameux avec la Rome antique qui, au fur et à mesure de ses conquêtes ( militaires), imposa sa langue, le latin ( il survécut chez les élites et notamment les clercs jusqu’à l’extrême fin du moyen-âge). Ainsi disparurent ou furent reléguées les langues celtiques de Gaule et de nombreuses langues en Europe. En se répandant le latin se déforma en intégrant des débris de langue locale. L’est de l’empire resta d’ailleurs sous langue grecque près de 1 500 ans.
Il semble bien que la langue américano anglaise dominante chez les élites tende également à se déformer au fur et à mesure qu’elle se répand. Dans 50 ans lorsque l’Europe unie ( mais non uniformisée) se sera mieux intégrée tout en restant diverse, les citoyens de cet ensemble dispatate parleront sans doute un sabir dérivé de l’anglais servant de lien administratif commun. Les langues locales survivront sans doute, mais dans quel état ?
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