Présidence irlandaise : Eileen Gray au Centre Pompidou

, par Fabien Cazenave

Présidence irlandaise : Eileen Gray au Centre Pompidou

Le centre Pompidou organise la première rétrospective française consacrée à la designer irlandaise, Eileen Gray. En pleine présidence irlandaise, le Taurillon est allé voir cette exposition qui a lieu du 20 février au 20 mai 2013 à Paris.

Eileen Gray est une personnalité forte : au lieu de rentrer chez elle durant ses études lors de la pause déjeuner, elle décide d’aller au quartier Soho de Londres pour découvrir les dernières nouveautés. Tombée amoureuse de la technique de la laque dans une des boutique du quartier, elle demande aux artisans comment faire pour un jour travailler avec eux. « Venez lundi alors » lui répondent-ils du tac-au-tac. Cette anecdote nous est racontée dans un petit film diffusé à la fin de l’exposition au Centre Pompidou par Eileen Gray elle-même, alors âgée de 90 ans. Un destin venait de naître de cet échange.

Elle découvre Paris pour l’exposition universelle de 1900 et continuera son parcours sous l’aile protectrice de pygmalions anglais, japonais ou français. Sa carrière sera marquée par l’éclectisme : peintre, designer et architecte, à chaque fois à l’avant-garde. Le visiteur est ainsi frappé que des tapis qu’on croirait tout droit sortis des années 60 étaient en réalité l’oeuvre de cette Irlandaise... dans les années 20 et 30.

L’exposition nous offre ainsi la découverte du parcours de cette femme visionnaire. Tout d’abord, son travail admirable de la laque. Le visiteur est ensuite emmené vers son travail des tapis où l’insertion de différentes formes géométriques donne un effet de profondeur à ces surfaces planes. L’agencement même des espaces de l’exposition est une référence au travail de l’artiste, notamment son travail architectural. En 1924, Eileen Gray commence à travailler sur la maison « E-1027 » à Roquebrune-Cap-Martin dans le sud de la France. Il s’agit alors de penser la maison non seulement en fonction de son intérieur mais dans son adaptation à la lumière du soleil et son incrustation dans la montagne. Cette effervescence artistique est parfaitement traduite dans l’exposition grâce au mobilier de la maison, ainsi que de nombreuses maquettes in situ ou en coupe. Les désaccords entre Le Corbusier et l’architecte irlandaise sont également expliqués.

Eileen Gray sera peu à peu oubliée après la Seconde Guerre Mondiale puis redécouverte quelques années avant sa mort. Le Centre Pompidou lui rend un hommage mérité durant cette présidence irlandaise du Conseil de l’Union européenne.

Cette exposition est un plaisir à faire car Eileen Gray est l’une des personnalités les plus marquantes de l’histoire des arts décoratifs. Indépendante et avant-gardiste, elle est considérée aujourd’hui comme une des créatrices à étudier pour tout étudiant d’Art Déco et du Design. Voilà une belle manière de fêter la présidence irlandaise en nous intéressant à cette grande Dame qu’est Eileen Gray.

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