Traité constitutionnel européen

Quand Emmanuelli rimait avec Oui...

En 1992, Henri Emmanuelli signait un vibrant « Plaidoyer pour l’Europe »

, par Valéry-Xavier Lentz

Quand Emmanuelli rimait avec Oui...

L’ancien premier secrétaire du PS, qui a depuis quelques jours déchiré les statuts de son parti, s’est fait à nouveau remarquer en comparant les partisans du Oui à ceux qui avaient en 1940 voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

Pourtant l’individu s’était engagé avec passion en faveur du Oui au traité de Maastricht. Il avait ainsi notamment rédigé « Plaidoyer pour l’Europe », un livre exalté pour défendre ce traité. Verbeux et aux relents jacobins, il était cependant sans ambiguité.

Pour mémoire, le texte du traité de Rome, fondant les Communautés européennes et celui du traité de Maastricht forment 70 % du traité constitutionnel. Or, ce sont justement ces dispositions que M. Emmanuelli et ses amis rejettent aujourd’hui !

Les 30 % restant sont des aménagements institutionnels - des progrès incontestables et incontestés - et la Charte des droits fondamentaux.

Alors pourquoi ce revirement ? Le 21 avril, des voix de gauche s’éparpillaient entre les multiples candidats au premier tour des élections présidentielles. Afin de lancer un message au candidat socialiste, certains electeurs votaient pour des "Monsieur plus" à la gauche de la gauche ou pour les candidats extrêmistes avec le résultat contre-productif que l’on connaît. Soucieux de séduire les fils prodigues, certains socialistes s’efforcent à présent de les racoler en reprenant à leur compte les arguments les plus démagogiques de la gauche extrême.

Hélas... ils ne font ainsi que renouveller la faute originelle : en rejetant le traité constitutionnel, ils renonçent à ses avancées, notamment du point de vue social et démocratique, et confirment les textes en vigueur qu’ils dénoncent pourtant, et qui seront beaucoup plus difficiles à réviser que le traité constitutionnel.

Plaidoyer pour l’Europe

Henri Emmanuelli a voté et milité pour tous les textes qu’il critique aujourd’hui et s’efforce de détruire celui qui les corrige. Il brûle ce qu’il a adoré et se place au milieu du bûcher pour profiter de la lumière. Triste spectacle.

Quant au « Plaidoyer pour l’Europe » du rebelle de la 25ème heure, nous vous proposons le texte de la quatrième page de couverture du livre, plutôt édifiant...

« 1992 ! Cinq siècles après la découverte de l’Amérique, le Nouveau Monde à bâtir s’appelle l’Europe. Mais certains voudraient nous faire croire que construire l’Europe, c’est renoncer à la France et enterrer l’idéal républicain. Je suis convaincu du contraire. Construire l’Europe, c’est consolider la France, être fidèle à son idéal, chercher à lui donner un avenir. Les termes du choix sont malheureusement brouillés par trop d’assauts démagogiques. L’alliance de la carpe nationaliste et du lapin conservateur conjugue crispations et archaïsmes. On en rirait si, par malheur, ce beau mariage ne risquait d’enfanter demain le pire des renoncements. Récusons les pessimismes et les confusions, refusons que de nobles principes habillent les plus mesquins calculs, dénonçons les obscurantismes qui nourrissent les grandes peurs, osons la vérité et l’espérance ! Certes, tout n’est pas pour le mieux dans la meilleure des Europes possibles. Parce que je crois que l’Europe sera ce que nos convictions et nos volontés en feront il me semble utile de dire pourquoi, comme Français et comme socialiste, l’Europe est le choix que me dictent et ma raison et mon coeur. Je te salue, Europe ! » Henri Emmanuelli.

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