Sujet du Bac...

« Que faire de l’Hymne européen... »

... à l’heure de la Coupe du monde ?

, par Fabien Cazenave

« Que faire de l'Hymne européen... »

Alors que les élèves de Terminale passent l’épreuve du bac de Philosophie, nous leur proposons un sujet qui aurait pu les inspirer en cette journée de dure réflexion. Le sujet : « À l’heure de la Coupe du Monde, faut-il remplacer les hymnes des Nations européennes par ’’l’Hymne à la joie’’, symbole de l’Union européenne ? »

Si cette question peut sembler surprenante au premier abord, elle porte en elle le sujet régulier des apports négatifs des hymnes nationaux dans une partie de football où les enjeux guerriers prennent parfois le pas sur l’enjeu sportif.

Le meilleur exemple en a été le dernier match des éliminatoires de la zone Europe pour la Coupe du Monde. À l’époque, la Suisse et la Turquie « s’affrontaient » à Istanbul [1]. Alors que la Suisse se qualifiait, la sortie du terrain a été des plus houleuses entre joueurs et dirigeants sous les encouragements d’un public hurlant sa déception.

Le Président de la FIFA, Sepp Blatter, proposait dans la foulée -à la fin novembre 2005- de supprimer les hymnes qui cristalliseraient les affrontements possibles entre les Nations. Depuis plusieurs années, les paroles de la Marseillaise sont quant à elles de temps en temps remises en cause pour leur aspect guerrier (le chanteur Yannick Noah a même fait une version « pacifique »). En Écosse, c’est « Flower of Scotland », où la résistance à l’armée anglaise est présentée comme une valeur éternelle du pays des Highlands, qui passe mal dans les couloirs du Palais de Windsor...

Nous verrons dans ces développements que l’Hymne à la Joie de Beethoven peut être une valeur ajoutée à une démonstration de Paix entre les peuples (Thèse), même s’il ne peut pas faire disparaître l’attachement des autres hymnes pour les Nations (Anti-Thèse). La solution pourrait alors se trouver dans l’ajout de l’Hymne européen aux Hymnes nationaux et son interprétation lors des grandes rencontres continentales (Synthèse).

Thèse : L’Hymne européen, outil de Paix

Il est clair que l’Hymne européen est un symbole fort. Le groupe politique des Verts au Parlement européen avait lors d’une de ses réunions à Rome proposé que l’Hymne à la Joie soit « chanté » sans parole, ce qui permettrait d’unir les peuples européens tout en passant au-dessus de la barrière de la langue.

Les hymnes nationaux ne seraient donc plus l’occasion de s’affronter en vantant avant le « combat » ses propres vertus, un peu à la manière du « Haka » néo-zélandais au Rugby. Les rencontres sportives créeraient ainsi en Europe un moment de communion entre les supporters alors que les celles-ci sont l’occasion de suprématie, même si celle-ci ne durera que jusqu’au résultat du match suivant.

La barrière sauterait alors entre les supporters. Pour preuve, lors de la rencontre en Coupe d’Europe entre Liverpool FC et Celtic Glasgow, les supporters ont chanté ensemble leur hymne commun « You’ll never walk alone ». La séparation psychologique était tombée entre supporters, rouges d’un côté et blanc et vert de l’autre, anglais et écossais, sur ce qui faisait pourtant pour chaque camp l’une de leur plus grande fierté. La querelle sur le fait de savoir quels supporters l’ont chanté en premier n’existait plus.

La portée symbolique de supporters chantant ensemble ferait sautée donc les velléités nationales : comment haïr une personne avec qui vous avez chanté ? Le partage de la conscience commune d’être européen est déterminant. La construction européenne serait ainsi matérialisée : alors que les peuples du Continent se sont fait la guerre pendant plusieurs siècles, ils vivent aujourd’hui en Paix. Ce symbole permettrait donc de matérialiser en quoi la construction européenne a valeur d’exemple.

Anti-thèse : Une disparition impossible des hymnes nationaux.

Remplacer la ’’Marseillaise’’, le ’’God Save the Queen’’ ou le ’’Flower of Scotland’’ par l’Hymne européen ne pourra pas se faire. Cette assertion peut sembler par trop affirmative. Mais croire pouvoir faire disparaître un des éléments qui fonde le ciment national ne veut rien dire à l’heure où, si l’Europe se construit, les tentations nationalistes demeurent.

Les rencontres entre équipes nationales sont l’occasion de manifestation vis-à-vis du pouvoir en place ou vis-à-vis de l’adversaire. Par exemple, pour une finale de la Coupe de France 2002, les supporters de Bastia ont copieusement sifflé la ’’Marseillaise’’.

Autre exemple, les supporters écossais ont sifflé le ’’God Save the Queen’’ pendant la Coupe du Monde 1982 car ils voulaient chanter le ’’Flower of Scotland’’ alors qu’ils font pourtant partie du même ’’United Kingdom’’ !

Hypothèse : Et si les nationalistes venaient à siffler l’Hymne européen ?

A contrario, la victoire des « Bleus » lors du Mondial 1998 a été l’occasion de mettre en exergue l’unité nationale au-delà des différences de couleurs de peau. L’Uruguay a pu en 1930 en gagnant la première Coupe du Monde affirmer son existence au niveau international. L’hymne est alors un ciment positif de la Nation.

De plus, faut-il faire jouer un hymne de l’Union européenne pour des Nations qui n’en font pas parti ? À partir de quel moment faut-il établir cette règle ? Pour les pays de l’espace Schengen ? Nous pourrions alors inclure la Suisse ou pas ? Et la Norvège ? Nous ne parlerons pas de la question épineuse de la Turquie... Et que faire des pays anglo-saxons du Royaume-Uni qui sont adhérents à la Fifa mais pas à l’Union européenne ?

Enfin, remplacer les hymnes nationaux par un autre donnerait peut-être l’impression aux peuples que leur Histoire disparaît. Or la construction européenne n’a jamais eu pour but de raser le passé ou les différences... Donc cette décision irait à contre-sens de l’Histoire.

Synthèse : Jouer l’Hymne européen en plus des hymnes nationaux

En fait, l’une des solutions pour combiner respect des éléments fondateurs des Nations et geste symbolique en faveur de la Paix pourrait être de jouer l’Hymne à la joie en plus dès qu’un pays de l’Union européenne participe à une rencontre internationale.

Une autre solution pour être aussi de s’inspirer de ce qui est fait par les golfeurs : tous les deux ans, une équipe des Etats-Unis et une autre de l’Europe s’affrontent avec les meilleurs de chaque continent. L’Hymne européen prendrait aussi alors son sens en tant qu’élément des valeurs communes réunissant les peuples de l’Europe. Pour le foot, une rencontre « Brésil - Europe » serait une belle affiche entre deux équipes jouant avec les mêmes couleurs : le bleu et l’or.

En fait, nous pourrions aussi proposer à nos dirigeants (qu’ils soient sportifs ou politiques) qu’ils militent en faveur de l’instauration de l’Hymne européen avant le début de toutes les finales pour les compétitions continentales. Nous avons un bel outil. À nous de le faire vivre.

- Illustration :

Photographie des joueurs français - main sur le coeur - pendant la ’’Marseillaise’’ (le 7 septembre 2005), lors de l’ouverture d’un match (des éliminatoires de la Coupe du monde 2006) disputé à Dublin : contre la République d’Irlande (Eire).

Photographie tirée du site http://fr.wrs.yahoo.com/_ylt=A9iby4...

Notes

[1Il s’agissait là d’un match de barrages (retour) décisif pour la qualification en Coupe du monde. Un match qui s’était déroulé le 16 novembre 2005, à Istambul. Match qui avait alors donné lieu à de très graves débordements, six jours après une première confrontation ’’aller’’ - en Suisse, à Berne - déjà entachée d’un très mauvais état d’esprit : l’hymne turc ayant précisément déjà été sifflé à cette occasion...

Vos commentaires
  • Le 13 juin 2006 à 12:41, par Jacques Chauvin, Union pour l’Europe Fédérale (UEF) En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    Promouvons la « synthèse » et la multiplication d’équipes européennes... A quand une seule équipe de l’Union Européenne aux JO ? Cela n’enlèverait rien à la compétition entre athlètes et supprimerait les affligeants « on a gagné » des... spectateurs

  • Le 13 juin 2006 à 14:24, par Cédric En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    Tout à fait d’accord. Une équipe européenne de football paraît bien peu probable malheureusement, mais une délégation aux JO serait un beau symbole.

  • Le 13 juin 2006 à 21:40, par Fabien En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    Le domaine du sport étant un domaine souvent perçu comme l’occasion de célébration identitaire, avoir des rencontres sportives avec des équipes de l’Union seraient un vrai plus.

    Là où ce serait le plus fort serait aussi d’avoir un siège au conseil de l’ONU pour l’UE. Mais peut-être devra-t-on commencer par un siège franco-allemand...

  • Le 21 juin 2006 à 09:46, par Quetzal En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    il me semble que sur ce point, autant pas d’hymne tout cours, la marseilleise est il est vrai bien trop guerrière pour des rencontre pacifique, mais ici c’est sans doute au législateur d’opter pour un hymne sportif et culturel et de reverver notre marseilleise pour des commération officielle ou historique, d’ordre politique, a moins que l’on ne change cellle-ci pour qu’elle chose d’unpeu plus moderne et de plus actuel, ou du moins un peu moins guerrier et sanguinolant dans ses couplets devant etre repis en coeur..

    l’hymne européen est un hymne pour les européens, si un jours celui-ci vien a résonner pour une équipe cela signifieras qu’il n’existeas plus qu’une seule equipe au sein des compétitions intercontinentale, ce qui il mesemble ferais perdre un peu de piquant a pas mal d’entre -elle..

    le problème ici viens du regard des nations en face de leur propre réprésenation d’eux-même au travers de leur hymne.. et il me semble que de coté-ci, la arseillaise représente pas vraiment la pensée française moderne, certe toujours attaché a ses valeurs, et prette a les défendres, mais sans doute pas au point de devoir souffrir ses parole extrémiste, et extrement violente a chaque foi que nous somme de sortie ;o)

  • Le 21 juin 2006 à 23:42, par Fabien En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    En même temps, l’hymne européen pourrait intervenir à chaque fois qu’une équipe européenne joue, que cela soit pour une rencontre entre équipes continentales ou pour affronter une équipe sud-américaine par exemple.

    Quant à la Marseillaise, le débat est toujours assez tendu en France à son sujet, mais aussi dans d’autres endroits de l’Union ! Je me souviens que la chanter devant une caserne allemande avait fait sortir plein de têtes des fenêtres...

    D’autres hymnes prêtent à débat : par exemple, Flowers of Scottland a des paroles peu amènes pour la « Proud Edward’s Army » anglaise.

    Bref, un hymne sans parole serait à la fois une solution pour éviter les controverses et unir les pueples d’Europe.

  • Le 22 juin 2006 à 14:27, par Ronan Blaise En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    In ’’Ode an die Freude’’ (Texte de Schiller) :

    « Alle Menschen werden Brüder, Wo dein sanfter Flügel weilt. »

    i. e : Tous les hommes deviennent frères, lorsqu’ils sont touchés par ton aîle (Europa...).

    Esprit de l’Europe, es-tu là ?

  • Le 24 juin 2006 à 21:24, par Ali Baba En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    « Une équipe européenne de football paraît bien peu probable malheureusement »

    Personnellement, je ne dirais pas malheureusement, mais heureusement. Que serait une coupe du monde avec une seule équipe européenne ? Pour rappel, sur 16 équipes qualifiées pour le second tour, 10 sont européennes et 8 sont des équipes de membres actuels de l’Union. Ne parlons même pas de la coupe d’Europe... ce sera un tournoi à quatre, UE, Russie et qq autres ? Pauvre football.

    Il ne me semble pas que le Royaume-Uni souffre d’avoir quatre équipes différentes pour chacune de ses nations. Ne noyons pas les identités nationales dans une équipe européenne. En créant l’Union nous cherchons à défendre notre diversité culturelle, et non à la diluer.

    À l’inverse, une délégation olympique unique pour l’Europe a beaucoup plus de sens ! De même pour les championnats du monde de sports individuels, ou de sports en équipe où l’Europe est faible.

    Bref, tout ceci se résume finalement au bon vieux principe de subsidiarité : l’Union ne doit intervenir que lorsque les États membres agiraient moins efficacement seuls qu’ensemble. En football, ce serait purement et simplement le contraire.

  • Le 1er octobre 2006 à 19:58, par proteus95380 En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    La République d’Irlande a deux hymnes, alors pourquoi se poser la question sur l’hymne européen. Lorsqu’il s’agit de deux pays européens, oui l’hymne devrait s’imposer comme le ciment de l’union européenne. Il n’en ai pas moin que les hymnes des Nations doivent rester le fier de lance de chaque Nation sur un terrain de sport.

    Vouloir retirer une hymne afin de la remplacer par une autre, c’est comme retirer l’âme d’un pays. On doit être fier de l’hymne de son pays avant tout, même si celui-ci à choisi par son peuple de devenir européen.

    Il faut arrêter de chercher, ce qui n’est pas recherchable, ni inconcevable, ni impensable. Restons ce que nous somme, soyons fier de l’être, et surtout respectons nous comme des personnes civilisés, avec une âme de sportif.

    Pour finir, je n’imagine pas un seul instant, un match type la République d’Irelande contre l’Ecosse. Vous suprimer « Flower of Scotland » et « Irland Call » et vous demandez aux supporters d’écouer et de ne rien dire. Vous n’avez qu’un stade froid, qui n’a plus d’âme, de vie, car les chants sont la voix, les poumons, le coeur d’un stade.

  • Le 1er octobre 2006 à 21:23, par Ronan Blaise En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    Objections, Proteus mais la République d’Irlande (Eire) n’a qu’un seul et unique hymne national :

    Il s’agit du « A soldier’s song » (ou, en Gaélique : « Amrahn na Bhfiann ») i.e : le ’’Chant des Guerriers’’, chant révolutionnaire et anti-anglais écrit en 1907 par l’écrivain autodidacte et activiste politique Peadar Kearney (musique composée en juillet 1911 par le musicien Patrick Hearney). Texte publié en 1912 et adopté officiellement comme hymne national (de ce qui n’était encore que l’ ’’Etat libre d’Irlande’’...) en juillet 1926.

    Peadar Kearney et Patrick Hearney : tous deux appartenaient aux mouvements politiques nationalistes et indépendantistes irlandais « Fenian » et « Sinn Fein », avant de militer à l’IRB (Irish Republican Brotherhood), branche armée de ces formations politiques et ’’ancêtre’’ de l’IRA (de fondation postérieure à l’ "Easter Sixteen Uprising"). Kearney ayant même participé, les armes à la main, à ce fameux soulèvement de « Pâques 1916 » aux côtés d’un de ses amis du moment : le non moins fameux Michaël Collins...

    Mais ce n’est que dans le contexte très particulier du Rugby (seul sport collectif dans lequel, sauf erreur de ma part, il existe une équipe d’Irlande unifiée rassemblant des joueurs venus de toute l’île, Eire et Irlande du nord britannique comprises...) que l’on chante effectivement (exclusivement en anglais) l’ « Ireland’s call » en plus du « Chant du Soldat » (celui-là étant même d’ailleurs joué et chanté seulement quand les matchs de la dîte ’’sélection irlandaise unifiée’’ se déroulent à Dublin-Lansdowne Road Stadium, me semble-t-il...).

  • Le 2 octobre 2006 à 07:57, par Fabien En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    Pour plus de précisions, sachez que je n’ai pas voulu dire qu’il fallait supprimer les hymnes nationaux. ;-)) C’est d’ailleurs ce que je dis dans la partie « anti-thèse ».

    Vous citez à juste titre l’exemple de l’Ireland en rugby. Cela pourrait être une solution où on aurait pour les pays de l’UE à la fois les hymnes nationaux + l’hymne européen.

    Les supporters pourraient ainsi reprendre l’hymne européen sans parole (« lalalalalalalala »)...

    Lorsqu’on voit comment les supporters de Derry city et du PSG ont fraternisé la semaine dernière, on se dit que le foot ou tout autre sport peut être un outil pour amener la fraternité entre les peuples... et pas seulement la guerre.

    "Oh Derry ’till I die, Oh PSG ’till I die, ..."

  • Le 30 juin 2007 à 16:30, par krokodilo En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    La récent Festival de la Terre a donné la réponse : son hymne (dispo en ligne) est un chant d’espoir en espéranto, langue internationale dont le vocabulaire a une étymologie européenne :

    http://www.festivaldelaterre.org/ (la chanson démarre avec la page d’accueil).

    Une chorale l’a chanté à l’émission de Pascal Sevran je crois, c’était peut-être même la première fois qu’on entendait de l’espéranto sur une grande chaîne nationale en France !

    La version de l’hymne européen en espéranto existe déjà : quel autre choix possible pour l’UE ?

    http://eo.wikipedia.org/wiki/Eŭropa_himno

  • Le 18 septembre 2007 à 16:07, par Dominique En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    (1) L’hymne joué sur les stades est, avant le jeu, un rappel de l’appartenance des participants ; après l’effort, un seul hymne est joué, celui du vainqueur.

    L’hymne européen ne saurait donc être joué qu’à l’occasion de compétitions où prend part une équipe explicitement européenne, comme dans ce concours de golf. C’est dans ce sens que doivent aller les efforts de ceux qui veulent faire avancer l’idée de l’Europe par des faits et non des gadgets. Quant à le faire jouer « en plus », comme la présence « en plus » du drapeau européen à côté du drapeau national lors des discours des chefs d’Etat, oui, très bonne idée ; il faudrait alors que ce soit une règle au niveau de la fédération sportive internationale concernée, et non laissé au caprice des dirigeants nationaux.

    (2) Assez de l’angélisme pleurnichard sur le caractère guerrier de la Marseillaise. Il est au contraire l’occasion, toujours gaspillée, de rappeler aux enfants que leur pays s’est constitué en République dans la douleur, que les monarchies européennes en coalition n’avaient rien de câlin, cf le Manifeste de Brunswick, et qu’il y a des moments - à définir et à circonscrire avec clarté - où la violence collective est légitime. Gageons qu’ils en tireront plus de « respect » pour leur pays, et non un traumatisme devant tant de haine... Vouloir édulcorer la Marseillaise à l’heure des jeux vidéo « gore » a quelque chose de surréaliste !

  • Le 18 septembre 2007 à 17:12, par Fabien Cazenave En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    1) Vous avez raison, c’est bien au niveau des fédérations sportives que cela peut se décider. Vous en avez l’exemple de l’Irlande pour l’Irlande au Tournoi des VI Nations. Mais là encore, c’est une histoire avant tout de volonté politique...

    2) La polémique à propos de la Marseillaise est ce qu’elle est. Il fallait pourtant la citer dans cet article... Et vous, êtes vous pour un hymne européen sans parole où les gens ne chanteraient que « lalalalala » ?

  • Le 18 septembre 2007 à 19:10, par Ronan En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    (1) Pour l’hymne irlandais, juste rappeler qu’il n’y a guère aujourd’hui - parmi les sports collectifs ’’majeurs’’ - qu’en Rugby que l’île entière est représentée par une équipe unifiée. Avec, chanté en ouverture des matchs (en sus de l’hymne de la République, « Amrahn na bFiann / A Soldier’s song ») quelque chant pour toute la sélection (ici « Ireland’s call »).

    (2) La « Marseillaise » n’est pas le seul hymne guerrier du ’’continent’’ à avoir des paroles belliqueuses et revanchardes, éventuellement sanguinolentes (mais patrimoniales).

    Dans le même esprit, il y a l’hymne portugais (la « Lusitane / Hérois do Mar », anti-anglais), l’hymne polonais (« Dabrowskiego Mazurek / Marche de Dabrowski », anti-russe et anti-prussien), l’hymne écossais (« Flower of Scotland », explicitement anti-anglais), l’hymne slovaque (implicitement anti-hongrois), l’hymne hongrois, l’hymne roumain, l’hymne grec (anti-turc ?!), l’hymne italien (anciennement anti-autrichien), l’hymne allemand (nationaliste et ouvertement irrédentiste en ses couplets aujourd’hui interdits...), etc.

    Et c’est là notre patrimoine commun : nous avons d’ailleurs payé assez cher comme ça pour le savoir...

  • Le 18 septembre 2007 à 21:10, par Fabien Cazenave En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    On peut même ajouter que pour les supporters écossais, il est de bon ton d’ajouter au passage « and stood against him » : « England ! », histoire d’être bien précis.

    Dans un style beaucoup plus fin (ou plus hypocrite ?), les anglais ont ajouté au passage sans parole dans le God Save The Queen « no surrender ». En gros, eux ils ne seront jamais soumis à la différence de leur adversaire.

    Bref, on a l’habitude de chambrer en Europe...

  • Le 19 septembre 2007 à 12:51, par Ronan En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    En termes de ’’patrimoine culturel’’, il y avait quand même une bonne dose d’ironie dans mes propos précédants. Le sport, c’est bien (surtout quand on pratique soi même : ne serait-ce que pour avoir une bonne condition physique...)... mais les imbéciles réflexes grégaires de ceux qui s’extasient en admirant les autres courrir après un ballon à leur place : beaucoup moins (même quand c’est mis en chansons...).

    Que le sport soit une manière de ’’se faire la guerre autrement’’ (sans mort), c’est une réalité sociologique. La grande vertu de cette nouvelle ’’pratique’’, c’est que ce soit effectivement sans mort. Mais le grand travers, c’est que certains - dans les tribunes - font et braillent comme s’il s’agissait encore là d’une forme de guerre... Dimension exutoire (et traditionnelle ; - )) mise à part, ce n’est sans doute pas sur terre ce qu’on fait de plus pondéré et intelligent.

  • Le 19 octobre 2007 à 14:46, par odile En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    L’hymne européen est un hymne à la JOIE.

    Je ne vois pas ce qu’on peut trouver de mieux... et de plus nécessaire.

    « tous les hommes deviennent frères, lorsqu’ils sont touchés par ton aile » : il s’agit de l’aile de la JOIE.

    Cela me paraît tellement profondément vrai, universellement humain : que peut-on trouver de mieux pour l’Europe ?

    J’apprends que le nouveau traité veut abandonner cet hymne.

    Pourquoi ? Pourquoi toucher à quelque chose de parfait ? Changer pour changer ? Simple phénomène de mode ?

    Justement, dans cet hymne, Schiller dénonce la MODE de l’esprit chagrin qui, qui dit-il, est facteur de désunion. Nos maniaques du changement ne pourraient-ils,modestement, relire quelques textes de grands esprits comme Schiller ?

  • Le 19 octobre 2007 à 15:56, par Ronan En réponse à : « Que faire de l’Hymne européen... »

    Sauf erreur de ma part, il ne s’agit pas d’abandonner cet hymne (conservé par l’UE, en tout état de cause...), il s’agit juste d’ ’’ommettre’’ de dire à nouveau, très officiellement et dans un texte de nature ’’spéciale’’, qu’il est déjà hymne officiel (nuance...). Et ce depuis au moins 1985-1986 (mais la musique, pas les paroles...).

    Dans le TCE, il s’agissait là de donner une consécration ’’constitutionnelle’’ de haute portée symbolique à ce... symbole. D’ailleurs c’était exactement la même chose pour le drapeau ’’bleu étoilé’’ ou la devise (pourtant tout autant officielles, mais bon...).

    Mais, visiblement, cette consécration constitutionnelle (symbolique) il faudra donc s’en passer (pour l’immédiat). L’absence de cette consécration constitutionnelle n’empêchera pourtant pas l’UE de se prévaloir de ce drapeau et de cet hymne bien connus. Donc - contrairement aux apparences - en fait rien ne change concrètement (de la situation actuelle...), sous le soleil de l’UE.

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