Une réponse possible est que le gens sont très mécontents de ce qu’ils ont entendus dans un enregistrements récemment rendu public, dans lequel le Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsany s’exclame « On a merdé. Pas un peu. Beaucoup... Il était évident que ce que nous disions n’était pas vrai... Vous ne pouvez pas me citer une seule mesure gouvernementale dont nous puissions être fiers... J’ai failli mourir quand j’ai du prétendre que nous étions effectivement aux commandes. Nous avons menti matin, midi et soir. »
Pour d’autres, il est grand temps de réformer l’économie hongroise, qui se déteriore depuis plusieurs années de suite. La cible actuelle de déficit public fixée par le gouvernement est de 6,1% du PIB pour 2005 (contre 4,6% dans le rapport de convergence) en raison de l’inclusion des contrats autoroutiers dans les comptes publics.
Au-delà de la nécessité de contenir les déficits jumeaux, plusieurs réformes structurelles sont en cours. La réforme du système de santé, très débattue, a été retirée de l’ordre du jour par Gyurcsány et a été repoussée à après 2006. Par conséquent, le déficit des comptes sociaux va continuer de croître et le financement du système de santé toujours sans solution.
La Banque mondiale a récemment annoncé dans son rapport trimestriel que le déficit public hongrois pourrait atteindre près de 7% du PIB, à moins que le nouveau gouvernement n’introduise des réformes rapides et profondes. Mais ceux qui protestent sont justement opposées à ces réformes douloureuses.
« Nous avons menti matin, midi et soir. » - Ferenc Gyurcsány, Premier ministre hongrois
Dans deux semaines [2], des élections municipales sont prévues et l’opposition pourrait tirer pleinement avantage de la situation, en prétendant pouvoir faire mieux en apportant les changements que tout le monde attend. Samedi matin, les tentes se dressaient encore à côté du Parlement. Il semble que la « révolution » se calme. Soudain, quelqu’un sort de la foule, monte sur la scène et commence à haranguer l’assistance, l’incitant aux réformes ou à soutenir ceux qui les mettront en oeuvre. Et les citoyens le croient, car il est l’un d’eux.
Personne ne sait qui ment ou se tait sur les questions qu’il vaut mieux garder discrètes. Oui, le Premier ministre a menti, et l’a reconnu très franchement, mais qui peut dire si le type qui est sur l’estrade ne ment pas, lui aussi ?
La Hongrie a besoin de changement, et chacun le reconnaît (y compris le Premier ministre). Pour l’instant, difficile de dire qui la guidera sur ce chemin. Un nouveau Premier ministre ? Et sinon, comment l’actuel pourra-t-il continuer ? Quel genre de réformes les Hongrois attendent-ils ? Autant de questions qui restent pour l’instant sans réponse.
En attendant, les gens continuent de se rassembler chaque soir en demandant un changement dans la politique, dans l’économie. Dans leurs vies.
Cet article a été traduit de l’anglais par Emmanuel Vallens, membre du bureau national des « Jeunes Européens France ».
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