Comment décririez-vous la pertinence et le rôle des activités gouvernementales concernant le sport ?
RB : Le rôle de l’Etat est d’agir en coopération avec les organisations sportives autonomes, afin de s’assurer qu’elles offrent des avantages pour la société. On attend beaucoup du sport pour la santé publique, la cohésion sociale, l’intégration etc. Dans le même temps, j’ai également pleinement conscience de la contribution du sport à l’éducation, de sa pertinence économique et de ses autres avantages.
Nous partageons votre enthousiasme pour le sport, mais pensez-vous vraiment qu’il tienne toutes ses promesses ? Le sport est parfois l’expression de violences, de racisme...
RB : J’ai souligné que le rôle potentiel du sport est d’offrir ces avantages. Certes, il peut aussi avoir des effets secondaires négatifs : dopage, violence, discrimination... Le sport reflète les sociétés dans lesquelles il s’exprime, il peut donc produire des externalités bonnes comme mauvaises.
Néanmoins, je pense sincèrement que le sport peut influer et influe déjà sur les sociétés de manière positive. Nous devons investir dans les valeurs positives du sport, coopérer avec les organisations sportives et avoir des idoles pour susciter l’intérêt pour le sport chez les jeunes générations. Investir dans les infrastructures sportives est également essentiel.
Je peux dire qu’en Lettonie nous travaillons énormément pour atteindre ces objectifs. Les médailles remportées aux derniers JO en sont un très bon exemple : la Lettonie est leader aux nombres de médailles gagnées par habitant. Le mouvement sportif ainsi que les autorités publiques se doivent de préserver les valeurs investies dans le sport. Nous avons la responsabilité et les moyens d’assurer qu’il soit fondé sur de solides valeurs éthiques.
Quel rôle doit-on attribuer à la coopération internationale dans ce domaine ?
RB : Un rôle très important. Le Conseil de l’Europe joue par exemple un rôle majeur et est reconnu comme tel. Ainsi, avec la Charte européenne du sport, qui comprend des lignes directrices sur le développement des politiques sportives, un Code d’éthique sportive a été adopté. Aujourd’hui, l’APES poursuit le travail initié par le Comité pour le développement du sport (CDDS).
La première Conférence ministérielle organisée par l’APES (2008) portait ainsi sur l’éthique sportive et la plupart des activités de l’APES sont liées à l’éthique dans le sport.
L’UE, dont la compétence dans le sport est très récente, se concentrait principalement sur les questions liées à la mise en œuvre de la concurrence et de la liberté de mouvement, mais est maintenant de plus en plus axée sur les valeurs du sport, tel que décrites dans sa récente Communication.
Les actions du Conseil de l’Europe et de l’UE dans le domaine du sport ont démontré leur valeur ajoutée et l’intérêt de l’échange de bonnes pratiques entre les pays. Il y a beaucoup de choses que nous ne pouvons pas faire tout seul. Coopération et solidarité sont les mots-clés pour une solution gagnant-gagnant dans le sport, tant au niveau de l’élaboration des politiques que dans la pratique.
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