L’association « Nouvelle Europe » a été créée en 2004. Composée de personnes de 8 nationalités différentes, elle a pour but d’apporter des informations sur l’Union européenne et surtout sur l’Europe de l’Est, si peu connue dans l’Europe Occidentale. Pour le faire l’association mène 3 types d’actions : 1. Une fois par mois ils publient un dossier consacré à une thématique prédéfinie et qui concerne l’actualité européenne ; 2. Pour en discuter avec les gens, l’association invite un panel de personnalités dans le domaine pour en débattre avec les lecteurs. Et finalement, leur troisième activité, c’est un jeu de rôle qu’ils ont conçu en 2007.
Le Taurillon : Présentez un peu votre jeu…
Philippe Perchoc : Le jeu « S(t)imulation européenne » a été conçu en 2007 et dédié principalement aux lycéens, le but principal du jeu étant de montrer aux élèves comment se prennent les décisions dans l’Union européenne, mais aussi développer leur connaissances et leur culture générale sur l’Europe et ses institutions. « On voulait que cela se passe à travers la participation des élèves, c’est pour cela on a choisi de simuler en classe le fonctionnement des institutions européennes ». Un autre objectif est d’inciter les jeunes d’apprendre davantage sur l’Union européenne, qu’ils ailent chercher eux –mêmes des informations, d’où ce jeu de mots : « s(t)imulation »
Le Taurillon : Comment se déroule votre jeu ?
Philippe Perchoc : Il y a deux phases. D’abord, Nouvelle Europe intervient dans les lycées en expliquant aux jeunes le fonctionnement des institutions de l’Union européenne, et en leur montrant quelles sont ses différentes politiques sur le modèle de l’action des institutions européennes en matière d’énergie. On a choisi cette thématique, car il existe beaucoup d’enjeux derrière : développement durable, environnement, dépendance énergétique et les relations extérieures de l’UE, partage des compétences entre l’UE et les Etats membres. L’année prochaine on va peut-être changer et prendre l’immigration comme thème.
Lors de cette première intervention les jeunes lycéens choisissent les pays et les partis politiques qu’ils voudraient représenter lors du jeu de rôles. On leur propose de choisir surtout des pays de l’Europe de l’Est, car ces pays sont peu connus en France. Après, on distribue aux élèves des pochettes qui contiennent des informations sur les positions des pays et des groupes politiques européens et qui vont les aider pendant le jeu.
Le jeu de rôles en lui-même se déroule lors d’une 2ième intervention. Un membre de Nouvelle Europe se présente en tant que candidat au poste du Commissaire pour l’Energie devant le Parlement européen (les députés étant les élèves). Les élèves lui posent des questions, tout en défendant les positions de leur pays et leurs groupes politiques. A la fin ils se approuvent la candidature du commissaire, ou bien ils la rejettent. Encore 4 adhérents de la Nouvelle Europe encadrent les groupes politiques.
Le Taurillon : Quels retours avez-vous par rapport à cette stimulation ?
Philippe Perchoc : À la fin de la s(t)imulation on distribue des questionnaires qui permettent d’avoir une évaluation de notre action. Les élèves apprennent énormément de nos interventions, surtout ils apprécient d’en être les acteurs principaux. Quant aux intervenants, cette expérience est très positive pour eux. Les interventions sont faites principalement par les étudiants de Sciences–Po, pour qui cela donne la possibilité de sortir des cercles où on connaît très bien l’Europe et aller en parler aux jeunes des lycées des ZEP. C’est un vrai défi et prise de risque. Mais c’est aussi et surtout un grand plaisir de le faire. Cela constitue une vraie démarche citoyenne.
Le Taurillon : Pourquoi faire ce genre d’actions ?
Philippe Perchoc : Ce genre d’actions c’est un bon moyen de permettre aux jeunes citoyens de comprendre comment ça marche, l’Europe. C’est aussi donner aux jeunes les moyens de l’exercice de la démocratie et d’en faire des citoyens.
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