Pourquoi cet engagement européen ?
C’est la première fois que je suis candidat à des élections. C’est aussi la première fois que j’adhère à un parti politique, Nouvelle Donne, qui a été créé il y a 5 mois sur la base du collectif Roosevelt 2012. En font partie notamment Stéphane Hessel, Pierre Larrouturou ou encore Edgar Morin. En lisant les propositions de Nouvelle Donne, j’ai enfin trouvé ce qui me semblait indispensable pour m’engager en politique. J’y pensais depuis quelques années mais je ne trouvais pas suffisamment de propositions claires et nettes pour m’engager dans un parti.
En France, le taux d’abstention est particulièrement élevé, cela peut s’expliquer par une méconnaissance voire un désintérêt des citoyens aux questions européennes. Comment arrivez-vous à parler d’UE au gens ?
Je pense que les citoyens se sont désintéressés de l’Union Européenne car une bonne partie des députés en place ne porte pas suffisamment haut la voix de l’Europe sur les territoires qu’ils représentent. C’est notamment le cas sur le nôtre. Ils ne portent pas suffisamment les projets, très nombreux, que l’UE aide à financer par exemple. En ce sens, la classe politique en place a une part de responsabilité. Mais les médias ont aussi une part de responsabilité. Un certain nombre de débats européens auraient dû être diffusés sur les réseaux les plus écoutés. Je regrette que les médias ne fassent pas suffisamment leur travail. La liberté de la presse existe mais elle ne s’exerce pas correctement. Maintenant, le parlement qui sortira des urnes le 25 mai doit refléter au mieux les citoyens dans l’ensemble de l’UE. En ce sens, il faut nous mobiliser pour dépasser les scores annoncé par les instituts de sondage. Quand je suis sur le terrain, je vois une mobilisation. Je vois aussi une mobilisation dans la création de Nouvelle Donne qui a réussi à faire adhérer 8000 personnes qui sont pour l’essentiel des primo adhérents à des partis politiques. Sur notre liste, nous avons des candidats nommé de manière démocratique et tous primo adhérent à un parti politique et je vois là une vrai mobilisation.
Quelle est la priorité de la prochaine mandature ?
La toute première ce serait le pacte : énergie, climat, pouvoir d’achat que Nouvelle Donne a affiché très clairement dans son programme. Ce pacte doit être doté d’un budget très conséquent. On parle de 1000 milliards d’euros à l’échelle européenne, ça peut paraitre énorme et irréaliste mais cela ne l’est pas. Ce sont des montants qui ont pu être mobilisé pour sauver les banques ; pour sauver des activités financières qui ne bénéficient pas à l’économie réelle. Ce que nous proposons, c’est un pacte qui permette à nos concitoyens de bénéficier d’économie d’énergie et qui permette d’afficher des résultats en matières de lutte contre le réchauffement climatique afin d’aller haut et fort à la conférence de Paris en 2015. Cette conférence devra aboutir à un accord global et contraignant en matière de lutte contre le réchauffement climatique. On veut entrainer, grâce à ce pacte, les USA, la Chine et d’autres pays.
Etes-vous plutôt pour une Europe fédérale ou intergouvernementale ?
Je suis plus pour une voie intermédiaire. Il ne faut pas bruler les étapes. Notre proposition est de repartir sur un certain nombre de sujet avec une équipe resserrée. C’est de créer une zone d’action avec un certain nombre de pays qui s’engageront sur un traité social. Malheureusement, ce traité, essentiel, ne peut pas faire l’objet d’un consensus à 28. Il faut pourtant prendre un certain nombre de mesure pour protéger nos acquis sociaux. Et cela peut se faire sur le cœur de l’Europe historique. Ensuite, dans un second temps, nous pourrons accueillir tous ceux qui verront les bénéfices d’un tel traité social comme quand, par le passé, ils ont rejoint l’UE.
Comment voyez-vous l’UE en 2050 ?
Je pense que la principale priorité et le principal enjeu sera en matière de réchauffement climatique. Il faut diviser par quatre nos émissions de gaz à effet de serre. C’est un enjeu essentiel à avoir en tête durant tous les mandats successifs du Parlement européen. Dans l’idéal, il faudrait même arriver à faire mieux que ça. C’est un des enjeux essentiels. Si on laisse filer le réchauffement climatique tel qu’il est en ce moment, ce ne sera pas plus 2 degrés mais plus 6, ce qui signifie largement plus d’un mètre d’élévation de la mer, vous imaginez les dégâts sur les territoires, ce serait catastrophique. Des centaines de milliers de personnes seraient directement touchées. La lutte contre le réchauffement climatique veut aussi dire, dans le cadre du pacte « énergie, climat, pouvoir d’achat » : création d’emploi pour assurer la transition énergétique et écologique. C’est aussi défendre des intérêts sociaux grâce aux économies d’énergie qui dégage de la marge financière pour les ménages. A plus court terme, nous envisageons aussi la création de l’euro-franc*. L’idée serait de verser mensuellement 150 euro-francs** par citoyen majeur de manière à dégager de la capacité d’achat pour faire fonctionner l’économie locale française sans créer de problèmes majeurs au niveau européen. En effet, avec une monnaie locale sur des montants faibles, on ne risque pas de créer d’inflation. Loin de là, on va lutter contre la déflation.
*ndlr : monnaie territoriale (sur le modèle des monnaies locales) à l’échelle de la France. ** ndlr : distribution sur le principe du revenu de base.
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