Attentats de Bruxelles : le chagrin des Européens

, par Hervé Moritz

Attentats de Bruxelles : le chagrin des Européens
Symbole de Bruxelles et de la Belgique, le Manneken Pis faisait partie des totems érigés hier par les Bruxellois en hommage aux victimes. - © Miguel Discart (CC/Flickr).

Hier, la Belgique et l’Europe ont été touchées en leur cœur, Bruxelles. Trois explosions, deux à l’aéroport Zaventem de Bruxelles et une dans la station de métro Maelbeek, ont engendré la mort de plusieurs dizaines de personnes et des centaines de blessés. L’Europe est en deuil.

C’est une immense peine, un immense chagrin, qui a gagné les Européens hier. Après les attentats du 13 novembre à Paris, le pire a refait surface. Hier, à l’aéroport Zaventem de Bruxelles et à la station de métro Maelbeek, au cœur du quartier européen, un groupe de kamikazes a attaqué Bruxelles au nom de l’Etat islamique. Le bilan fait état de 31 morts et de nombreux blessés.

La Belgique meurtrie

Hier, on aurait aimé croire à une affreuse blague belge, une blague qui aurait été de mauvais goût, mais de celle que l’on aime sans le dire. Cependant, ce qui s’est passé hier n’en était pas une. Une nouvelle fois, les télévisions du monde entier ont donné la « priorité au direct », rivalisant de « flash spécial » et mobilisant leur correspondant sur place. Aussitôt des images de panique, des proches inquiets pour leur famille ou leurs amis à Bruxelles, des correspondants et des commentateurs, anticipant les informations arrivées au compte-goutte, ont défilé dans les postes de télévision. C’est à la suite de la tracte d’un des assassins de Paris, Salah Abdeslam, que les attentats ont eu lieu. Les chaînes dévoilent déjà les liens entre les suspects des attentats de Bruxelles et l’homme arrêté quelques jours plus tôt.

Et puis, finalement, ce qu’il reste comme image, c’est une ville vide, la Bruxelles, qu’on chantait les plus grands artistes belges et français, n’était plus que l’ombre d’elle-même. Une nouvelle fois, au cœur de la capitale belge, des inconnus ont été les victimes d’une idéologie de mort et de souffrances, qui en veut au modèle occidental, au modèle européen de vie, de paix et de fraternité. Que d’heures passer à taquiner nos amis belges, à moquer leurs traits, leur accent, leurs manières. Aujourd’hui, nous sommes frères de deuil.

L’Europe ne doit pas chanceler

Si le drapeau belge est en berne, le drapeau européen l’est aussi. L’explosion dans le métro à la station Maelbeek, au cœur du quartier des institutions européennes, a amplifié le symbole. Ce n’est pas simplement la capitale belge qui a été attaquée, c’est la capitale européenne. Parmi les victimes, les nationalités sont multiples. Nul doute que l’Europe, son modèle, son art de vivre, son idéal et son projet d’espoir et de paix ont été visés.

Hier, les hommages ont afflué de toutes parts. Personnalités européennes, dirigeants du monde, ont réagi à la tragédie. Resterons peut-être parmi ces hommages, les larmes de la Haute Représentante de l’Union européenne, Federica Mogherini, depuis la Jordanie.

https://www.youtube.com/watch?v=gX6urMTG0Zw

Ce qui est sûr, c’est que l’Europe touchée en plein cœur ne doit pas chanceler. Et c’est à ce moment-là, que les citoyens doivent demeurer vigilants. La course aux mesures sécuritaires et liberticides a déjà repris. Toujours plus loin pour satisfaire l’opinion, c’est le programme des gouvernements des Etats membres, qu’importent les principes, qu’importe les valeurs que nous portons, qui fondent nos démocraties et notre identité. Face au risque de la sur-réaction, soyons vigilants.

L’indécence a déjà commencé par certains propos tenus. Les responsables politiques français notamment pointent du doigt le Parlement européen, qui n’a pas adopté le PNR européen, mesure peu efficace contre le terrorisme actuel, dont le texte proposé par les Etats est liberticide et ne garantit pas la protection des citoyens. Ils ont aussi dénoncé les manœuvres du Sénat français, qui a vidé le texte de la réforme constitutionnelle en France, mettant fin au débat sur la déchéance de la nationalité et à d’autres mesures inquiétantes. Si le gouvernement français a un problème avec la démocratie et les contrepouvoirs, qu’il démissionne.

Et c’est ce même gouvernement, qui ferait bien de se mettre au travail. L’Europe est en panne, en faillite après l’accord indigne et inhumain passé avec la Turquie d’Erdogan, et la France a une large part de responsabilité dans cette faillite. Il s’agit à présent de relancer l’Europe. Construisons l’Europe de la défense, celle de la sécurité intérieure et du renseignement, ravivons l’Europe de l’Etat de droits, de la démocratie et de la liberté, faisons l’Europe sociale, ouverte et solidaire, celle qui accueille les réfugiés et qui lutte contre les discriminations de tout genre et de toute nature.

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