Biathlon : Une coupe du monde... européenne

, par Jérôme Flury

Biathlon : Une coupe du monde... européenne
La coupe du monde 2020 de biathlon se déroule exclusivement sur les terres européennes. Source : Wikimédia Commons

Depuis le 30 novembre 2019, la coupe du monde de biathlon bat son plein ! Cependant, cette 43e édition se déroule jusqu’au 22 mars 2020 uniquement sur le continent européen. Et les sportifs qui s’y illustrent le mieux sont également issus du vieux continent.

Martin Fourcade a fort à faire face à Johannes Boe. Le Français et le Norvégien se livrent un beau duel depuis plusieurs saisons en biathlon et cette édition 2019-2020 de la coupe du monde n’y fait pas exception. Rapides sur les skis, précis au tir, les deux hommes sont des maîtres dans leur discipline, un sport d’hiver populaire auprès d’un public qui se masse nombreux sur les bords des pistes.

Le biathlon est la combinaison de deux disciplines pourtant antagonistes en apparence : du ski de fond, nécessitant endurance, force et la production d’un effort intense, et du tir à la carabine, qui demande à l’inverse du calme, de la précision et de la vitesse. D’origine militaire, le biathlon est né dans le nord de l’Europe, des skieurs-archers figurant notamment dans la mythologie scandinave. Il est devenu un sport olympique en 1960.

Soixante ans plus tard, les épreuves de la coupe du monde prennent place en Norvège, en Suède, en Finlande, en Allemagne, en République Tchèque, en Autriche, en Slovénie en Italie et en France. Les biathlètes ne prendront ainsi pas l’avion pour traverser les océans cette année, alors que deux étapes de l’édition précédente s’étaient déroulées aux États-Unis et au Canada, et deux autres en Asie en 2017-2018. La coupe du monde est donc géographiquement placée sur le vieux continent, qui rassemble toujours la majorité des compétitions en la matière.

Un match Norvège-France historique

Par ailleurs, sur leurs terres, les Européens règnent ! Les top 10 après les sept premières épreuves sont éloquents. Hommes et femmes confondus, parmi les mieux classés se côtoient six Norvégiens, six Français, deux Suédoises, deux Russes, une Suisse, une Tchèque, une Italienne et un Allemand. Soit une écrasante majorité d’athlètes issus du vieux continent. Ces dernières années, entre les Français et les Norvégiens, seul le Russe Anton Shipulin a pu inscrire son nom parmi les vainqueurs des compétitions. Et même avant le duel entre Johannes Boe et Martin Fourcade, un Français et un Norvégien s’affrontaient déjà au début des années 2000 avec l’opposition entre Raphaël Poirée et Ole Einar Björndalen, légende de la discipline.

Le mercredi 19 février 2020, Martin Fourcade a égalé le record de titres mondiaux individuels obtenus par Björndalen, en remportant l’individuel à Antholz, en Italie. Cette médaille d’or, le Français l’a décrochée devant son rival, le Norvégien Johannes Boe, l’Autrichien Dominik Landertinger et le Slovène Jakov Fak. Les Européens sont bien présents et le tableau des médailles des championnats du monde, qui se terminent le 23 mars, affiche un podium France-Norvège-Italie.

Un sport très populaire sur le vieux continent

Les pistes enneigées sont présentes à divers endroits de la planète et dans la coupe du monde de ski alpin par exemple, il est fréquent de voir des Américaines sur les sommets. Lindsey Vonn et Mikaela Shiffrin ont remporté à elles deux sept des douze dernières éditions. Cependant, l’Europe est bien le continent spécialiste du biathlon, ce qui s’explique notamment grâce à un travail approfondi sur la préparation ou le staff. Et si ce sport comprend de nombreuses disciplines et donc de nombreuses occasions de briller, les podiums continuent d’être trustés par les athlètes du vieux continent. Comme le 4 décembre 2019 où sur la neige d’Östersund, en Suède, trois Français ont terminé sur le podium de l’individuel, résultat sans précédent.

A l’image de l’Allemagne, qui a rapidement diffusé les épreuves à la télévision et s’est pris de passion pour ce sport, les pays européens consacrent des moyens humains et matériels pour développer cette discipline spectaculaire qui gagne en popularité. « C’est un sport qui est devenu régulier dans nos fortes audiences », se réjouissait ainsi Maël Seror, rédacteur en chef des sports olympiques sur la chaîne L’Équipe, dans les colonnes d’Ouest-France en novembre 2019.

En France, Martin Fourcade notamment a permis de donner plus de visibilité à ce sport. Mais l’éclosion de multiples champions ces dernières années (parmi lesquels Emilien Jacquelin, Anaïs Bescond, Quentin Fillon Maillet, Justine Braisaz,...) assure un avenir brillant à cette discipline auprès du public et peut inspirer de futurs champions. Le biathlon reste toutefois un sport assez confidentiel, nécessitant des investissements conséquents sur le plan matériel, et la France ne compte que quelques centaines de licenciés.

Un champion du monde européen

Traditionnellement, la compétition mondiale se déroule en Europe. Certaines étapes, comme Östersund, Hochfilzen en Autriche ou Antholz-Anterselva en Italie sont des incontournables, tandis que les sites allemands de Ruhpolding et Oberhof sont parfois désignés comme les « Mecque du biathlon ». Ce n’est que plus rarement que des étapes de la coupe du monde prennent place sur d’autres continents, comme en Corée du Sud en 2008, au Japon en 1997 ou au Canada en 1999.

Certes, des compétitions continentales existent également en Amérique du Nord, en Amérique du Sud ou encore en Asie. Par ailleurs, des pays, comme la Chine, font preuve d’un réel intérêt à développer ce sport. Mais pour le moment, mis à part l’Américaine Susan Dunklee, médaillée d’argent sur le sprint féminin des championnats du monde, les biathlètes européens restent largement intouchables.

Les dernières courses de l’édition 2020 de la coupe du monde de biathlon approchent. Les Français Martin Fourcade et Quentin Fillon Maillet tenteront désormais, dans le classement général masculin, de résister à la pression du Norvégien Johannes Boe, tandis que chez les femmes, l’Italienne Dorothea Wierer a creusé l’écart avec la Norvégienne Tiril Eckhoff, et la Suédoise Hanna Öberg. Ce qui est certain, c’est que cette année encore, la course au globe de cristal - remis au leader du classement général à l’issue de la saison - bat son plein… entre Européens !

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