L’urgence de la situation
Meliana Gabriela Ciot (Secrétaire d’État aux Affaires européennes et au ministère des Affaires étrangères de Roumanie, Conseil de l’Union européenne) et Miguel Arias Cañete (Commissaire européen pour l’action climatique et l’énergie) sont en accord. « Il reste peu de temps » à l’UE pour satisfaire les objectifs de l’Accord de Paris, et c’est un enjeu « urgent », « important » et « global ». La ministre rappelle que l’UE a élaboré plusieurs paquets d’objectifs pour les horizons 2020 et 2030. Néanmoins, elle ajoute que des politiques sectorielles doivent être développées conjointement, pour promouvoir les énergies renouvelables. De plus, elle précise que « nous devons introduire des changements au niveau de la société, pour modifier la consommation ». Cependant, jusqu’à présent, l’action de l’UE a été insuffisante. C’est ce que pensent Udo Bullmann (S&D), Bas Eickhout (Verts/AELE), Lynn Boylan (GUE/NGL) ainsi que le Commissaire. Ce dernier souhaite « que les paroles soient converties en actions concrètes ». « L’UE doit être le leader de la réponse mondiale au changement climatique », et « elle doit agir maintenant ».
Neutralité, justice, modernité et prospérité
Pour les deux intervenants du jour, l’UE doit avoir des ambitions au-delà de l’horizon 2030. L’objectif fondamental est la neutralité climatique, pour zéro émission de gaz à effet de serre d’ici 2050, afin de « garantir un futur durable et une meilleure qualité de vie aux citoyens » (M. A. Cañete). La justice est également un axe important, voire crucial. Les travailleurs souffrent des conséquences du changement climatique. Ainsi, le modèle économique de l’UE doit devenir un modèle juste pour les industries, les entreprises, et leur main d’œuvre. La transition écologique, basée sur des innovations technologiques et des rénovations de bâtiments, peut permettre d’atteindre la neutralité climatique tout comme elle peut créer des emplois. Dans les termes du Commissaire européen, « l’économie doit être compétitive, moderne et prospère » : c’est à dire moins dépendre d’énergies importées et approfondir son degré de développement technologique.
Voies divergentes dans l’hémicycle
Pour Peter Liese (PPE), les jeunes « doivent continuer de manifester pour faire pression ». Le mouvement initié par Greta Thunberg est devenu une « révolution sociale », et ce sont les jeunes qui devraient se tenir dans l’hémicycle plutôt que des députés (Udo Bullmann, S&D). Quant à Bas Eickhout, il mentionne la Californie, où les industries et investissements évoluent pour devenir plus écologiques. Globalement, les groupes politiques demandent que les travailleurs ne soient pas les seuls à payer le coût de la transition écologique. Dans cette mesure, Jadwiga Wisniewska (ECR) souhaite que la « transformation n’exclue personne ». Finalement, pour Jynn Boylan (GUE/NGL), cette résolution conjointe du Conseil et de la Commission ne permet pas de prendre les mesures nécessaires.
Vers l’horizon 2050… ?
Le Commissaire européen conclue en abordant les élections européennes en approche, lesquelles joueront un grand rôle car « la volonté politique est cruciale ». De manière exceptionnelle, et du fait d’une invitation des Groupes GUE/NGL, Verts-AELE et S&D, une soixantaine de jeunes a pu accéder à la tribune pour assister au débat. À la fin de ce dernier, ils se lèvent et crient pour manifester leur souhait de préserver l’environnement. Les actions mises en avant par cette résolution conjointe nous permettront-elles de « vivre en paix avec nos ressources naturelles » (Udo Bullmann, S&D) ?
1. Le 4 avril 2019 à 19:00, par jipebe29
En réponse à : Changement climatique : « il nous reste peu de temps » prévient la Commission européenne
Il serait temps que la Commission se rende compte des réalités. Le terrrrrrible réchauffement global dont on nous rebat les oreilles n’a été que de +0,7°C en 130 ans, et il a quasiment cessé depuis le début des années 2000, malgré une importante inflation des émissions mondiales de CO2. La tendance est de +0,1°C/décennie (mesures UAH et Hadcrut ce qui n’a rien d’alarmant. Usque tandem, delirium carbonum, abutere patientia nostra ?
2. Le 4 avril 2019 à 23:30, par jipebe29
En réponse à : Changement climatique : « il nous reste peu de temps » prévient la Commission européenne
En fait, l’objectif est de réduire les émissions de CO2 (c’est idiot, mais c’est comme ça, idéologie du réchauffement climatique anthropique oblige). Or, d’une part les moyens privilégiés vont à l’encontre des objectifs : les EnR intermittentes ont besoin en soutien permanent de centrales thermiques pour équilibrer le réseau en temps réel, lesquelles dégagent du CO2, et d’autre part on veut réduire la part des moyens au bilan carbone vertueux, c.à.d le nucléaire. C’est complètement incohérent... sans compter les coûts faramineux pour des productions intermittentes, aux faibles facteurs de charge, au bilan carbone non vertueux, qui fournissent un courant de mauvaise qualité (variations de fréquence), destructrices de paysages, massacreuses de biodiversité ailée et avec un impact négatif sur la santé des riverains (éolien). La Commission européenne n’a rien compris à la production d’électricité. On souhaite que l’UE et les gouvernements fassent preuve de raison, de bon sens, d’efficacité, et sachent faire les bons choix, pas ces choix désastreux pour l’environnement, le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité de nos entreprises.
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