Covid-19 : la Commission lance Hera Incubator

, par Laurine Pleignet

Covid-19 : la Commission lance Hera Incubator
Stella Kyriakides, Ursula von der Leyen, Thierry Breton lors de la présentation de l’incubateur HERA. Photo : Commission européenne

Le 17 février, la Commission européenne a lancé le programme Hera Incubator, un projet de ’’bio-défense’’ qui doit permettre de contrôler la circulation des variants du COVID19 et d’ anticiper les prochaines phases de la pandémie.

Hera Incubator, nouvelle arme contre le Covid-19

Pour faire face à l’émergence des variants dits “anglais”, “brésiliens”, et sud-africains, résistants aux vaccins, il faudrait une ’’production rapide de masse d’une seconde génération de vaccins si ceux-ci s’avèrent nécessaires’’, estimait Ursula von der Leyen. Pour cela, Bruxelles a mis en place en février dernier l’incubateur Hera (Health emergency response authority) qui a pour but d’étudier les mutations du Covid-19 et de ’’réunir les laboratoires, les autorités sanitaires, les scientifiques et la Commission européenne, avec d’important fonds dédiés’’ (Ursula Von Der Leyen).

Lors de débats tels que “confrontations Europe”, Hera Incubator a été comparé à une “BARDA” à l’Européenne (Biomedical Advanced Research and Development Authority, un bureau du département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis chargé de l’acquisition et du développement de contre-mesures médicales).

Hera va tirer parti des actions menées jusqu’à maintenant et offrira une structure permanente pour la modélisation des risques, la surveillance mondiale, les transferts de technologie, la cartographie des risques liés à la chaîne d’ approvisionnement, la mise en place de capacités de fabrication flexibles ainsi que la recherche et le développement en matière de vaccins et de médicaments.

Un réseau d’essais cliniques, Vaccelerate, sera également lancé. Il réunira 16 pays membres ainsi que 5 pays associés, qui mettront leurs données en commun.

Fonds dédiés

Développer ce projet à un coût : 75 millions d’euros sont nécessaires et d’ores et déjà prévus pour développer des tests spécifiques et augmenter les séquençages du génome du virus. L’objectif est de le faire pour 5% des tests positifs (contre 1% actuellement) afin d’identifier le plus vite possible les mutations et 150 millions d’euros supplémentaires sont prévus pour renforcer la recherche et l’échange de données entre groupes de chercheurs sur les nouveaux variants. Pour soutenir ce financement, la Commission débloquera rapidement 30 millions d’euros au titre du programme Horizon 2020 ainsi que 120 millions d’euros au titre d’Horizon Europe.

Le programme-cadre de recherche Horizon 2020 (2014-2020), regroupe pour la première fois dans un seul programme, les programmes de recherche et d’innovation européens. Horizon Europe est le programme-cadre de l’Union européenne pour la recherche et l’innovation pour la période allant de 2021 à 2027 et a pris la suite du programme Horizon 2020, qui se terminait à la fin de l’année 2020.

Les mots de la Commission européenne sur la rapidité du processus

Selon Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne, il faut ’’être prêts à nous adapter à de nouvelles circonstances et être unis dans l’action, en garantissant la solidarité dans l’ensemble de l’UE et dans le monde.’’ La commissaire à la santé et à la sécurité alimentaire, Stella Kyriakides, estime quant à elle que ’’ ’incubateur HERA est un exercice de prospective, d’anticipation et de réaction solidaire’’.

Thierry Breton, commissaire au marché intérieur, a quant à lui déclaré : "Nous surveillons en temps réel l’évolution des capacités de production, et cela se passe plutôt bien." Avant d’ajouter, “aujourd’hui, avec l’incubateur HERA, nous apportons une réponse structurelle forte, qui ne se limite pas à des solutions à court terme : l’initiative contribuera à accroître le niveau d’autonomie de notre continent dans le domaine de la santé dans un avenir proche

Déclarations des membres du conseil Européen pour Hera Incubator (25/02/2021)

Les membres du Conseil européen sont déterminés à travailler ensemble au sein de [Hera Incubator et à coordonner leurs actions pour lutter contre la propagation de la pandémie et ses conséquences. Ils réaffirment la nécessité de maintenir des restrictions importantes et d’intensifier les efforts concernant la fourniture de vaccins. La vaccination a débuté dans tous les États membres et au 5 mars, 5,3 % de la population française a reçu au moins une première injection de vaccin. Au sein de l’UE, le taux de vaccination est de 6% et atteint 5,9 % en Allemagne et en Italie. Il faut également renforcer la capacité de surveillance et la détection pour identifier les variants, le plus tôt possible pour maîtriser la propagation.

Avec l’incubateur Hera, les Etats souhaitent faire face à l’urgence et accélérer l’autorisation de vaccins, leur production et leur distribution.

Nous ne pouvons que nous réjouir face à la rapidité de mise en place d’Hera Incubator. Au début du coronavirus, la population et les Etats avaient peur, il a fallu agir rapidement . Les outils mis en place au fur et à mesure font que nous sommes armés pour faire face aux différents variants. Des questions restent cependant ouvertes : la vaccination tiendra-t-elle toutes ces promesses ? Y aura t’il d’autres avantages /inconvénients à Hera Incubator au fur et à mesure de l’avancement du projet ?

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