Edito 2021 : Europe esseulée, Europe renouvelée ?

La rédaction du Taurillon vous souhaite une excellente année 2021, pleines de promesses et d’espoir !

, par Jérôme Flury, Théo Boucart

Edito 2021 : Europe esseulée, Europe renouvelée ?
Crédit : Le Taurillon / Les Jeunes Européens - France

2020 achevée, bonjour 2021 ! La rédaction du Taurillon vous souhaite une excellente nouvelle année. Puisse celle-ci être porteuse d’espoir pour une Europe ébranlée par la pandémie en cours de coronavirus, le Brexit et le marasme de l’intergouvernementalisme. 2021 sera-t-elle l’année où le renouveau de l’Union européenne se fera clairement ressentir ?

« L’année 2019 a refermé une décennie aussi riche que tumultueuse pour l’Europe. 2020 et les années qui suivront s’annoncent tout aussi palpitantes ». Les premières lignes de notre éditorial publié le 31 décembre 2019, il y a très exactement un an et un jour, ne pouvait sonner de manière plus prémonitoire. L’année 2020 semble avoir tenu toutes ses promesses en termes d’actualité européenne, entre la mise en place du Pacte Vert pour l’Europe (Green Deal), les négociation autour du budget européen, et surtout l’évolution de la pandémie de la maladie à coronavirus Sars-Cov-2, développée initialement en Chine, mais dont l’Europe et l’Amérique du Nord sont rapidement devenues les épicentres.

Tous ces événements ont eu des conséquences pour l’Union européenne, obligée de se réinventer pour s’adapter à une début de décennie très chaotique, obligée de trouver sa place dans un monde en pleine crise (au sens étymologique du terme, c’est à dire en plein changement de paradigmes), obligée de réaffirmer volens nolens ses valeurs hors de ses frontières, mais aussi sur son propre sol. Tirer les enseignements de 2020 permettront de mieux appréhender cette année 2021 aussi incertaine que prometteuse.

Le grand paradoxe de la relance européenne en 2020

L’année qui vient de s’écouler a été éprouvante comme jamais pour l’Union européenne déjà affaiblie par une décennie de crises, financière, économique, sociale et politique. L’arrivée du coronavirus dès le mois de janvier en France et en Italie, puis les mesures très désordonnées prises par les Etats membres dans les mois suivants, ont complètement chamboulé les priorités stratégiques de la Commission von der Leyen. L’UE a toujours été critiquée, voire vilipendée, pour son manque d’anticipation et sa lenteur d’action. La pandémie mondiale allait offrir un test à la nouvelle équipe exécutive.

Avec quelques mois de recul, comment interpréter l’action européenne pour lutter contre les conséquences multiples du coronavirus ? De nombreuses analyses ont été faites sur, pêle-mêle, les Conseils européens tumultueux, le plan de sauvetage de l’Eurogroupe, le plan de relance Next Generation EU, les négociations autour du budget européen. Toutefois, une chose semble particulièrement intéressante à pointer, surtout dans une perspective fédéraliste : la contradiction entre les outils d’intégration européenne (endettement commun et redistribution sous forme de subventions) et la méthode utilisée, intergouvernementale et assujettie à la volonté du Conseil européen.

Si ce mariage fédéralisation / intergouvernementalisme a pu marcher dans le contexte des premiers mois d’une pandémie qui a l’air de s’inscrire sur la durée, rien ne dit que ce paradoxe ne soit la solution ad vitam aeternam, et surtout pas dans une perspective de réforme de l’Union européenne dans le cadre de la conférence sur l’avenir de l’Europe, cette chimère institutionnelle sans cesse repoussée depuis mai dernier.

2021, nouveau cycle pour l’Union européenne

2020 a été l’année de l’esquisse de la relance européenne. 2021 sera celle de sa mise en place effective. C’est d’autant plus le cas qu’aujourd’hui débute le nouveau cadre financier pluriannuel, approuvé définitivement par le Parlement et le Conseil le 17 décembre dernier. D’une valeur de 1074,3 milliards d’euros (valeur de 2018), conjugué aux 750 milliards d’euros de Next Generation EU, ce qui est présenté comme un « programme de financements sans précédent » ne représente toutefois qu’un très faible pourcentage du revenu national brut de l’UE, même sans le Royaume-Uni. Ce programme est pourtant indispensable pour la reprise de l’économie européenne, tout autant que la décision relative aux ressources propres de l’Union. Une fois n’est pas coutume, puisque l’UE a mis en place sa stratégie de relance plus rapidement que les États-Unis, où un Donald Trump de plus en plus aigri refusait voilà encore quelques jours de ratifier le plan de relance fédéral.

2021 a donc l’occasion d’être l’année de la relance durable pour l’Europe, portée par des objectifs climat-énergie ambitieux, dans le Pacte Vert pour dans Next Generation EU. La transition numérique devra également occuper une place centrale, même si d’aucuns pointent l’incompatibilité entre les relances verte et numérique. À charge pour l’UE de faire les bons choix pour s’assurer une position de choix dans la géopolitique mondiale.

Que 2021 soit aussi palpitante que 2020 !

L’année 2020 a d’ailleurs été le théâtre d’un second paradoxe, très inquiétant pour la dimension citoyenne de l’UE : alors que l’actualité européenne s’est emballée comme rarement ces derniers mois, les médias nationaux, en particulier hexagonaux, ont fait preuve, comme très souvent, d’un désintérêt pour ces thématiques. Une situation qui exaspère une partie de la profession, puisque l’Association des journalistes européens, présidée par Véronique Auger, a publié début novembre une tribune / lettre ouverte avec des propositions pour une meilleure couverture médiatique de l’Europe, notamment en vue de la présidence française du Conseil en 2022.

À sa très modeste échelle, Le Taurillon a fait de son mieux pour suivre toute l’actualité européenne, avec enthousiasme et sens critique. En cette année de quinzième anniversaire, notre journal a d’ailleurs vu son abnégation récompensée par de très bonnes statistiques : près de 570 articles publiés sur un an, plus de 2,56 millions de lectures uniques (un record), le cap des 20 millions de lectures depuis la création du site ayant été franchi en mai dernier.

Une réussite quantitative, mais aussi qualitative : de nombreuses séries d’articles ont été publiées, sur des thèmes variés (la liberté de la presse, les figures historiques féminines en Europe, la coopération transfrontalière, la littérature européenne…) ; notre réseau partenarial s’est affermi grâce au Grand Format Européen ; notre identité fédéraliste a été réaffirmée grâce à notre collaboration avec l’Union des Fédéralistes Européens (UEF) ; et la publication de perspectives européennes multilingues soulignent l’importance du travail réalisé avec nos différentes éditions linguistiques en anglais, allemand, italien, espagnol, polonais et roumain.

À la lumière de tout cela, et motivée pour débuter cette nouvelle année sur des bases similaires, la rédaction du Taurillon souhaite à ses rédacteurs et lecteurs, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui nous suivent, une excellente année 2021, pleines de promesses et d’espoir.

Envie de participer à l’aventure Taurillon en 2021 ? N’hésite pas à nous contacter à notre adresse générique : taurillon(at)jeunes-europeens.org !

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