Une carrière fructueuse mais qui interroge
Membre de Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie, parti de centre-droit bulgare membre du PPE au Parlement européen, Ekaterina Zaharieva a eu une riche carrière politique en Bulgarie : juriste de formation, ministre de la Justice de 2015 à 2017 puis des Affaires étrangères de 2017 et 2021 (et dans le même temps vice-Première ministre bulgare), elle dispose d’une expérience juridique et diplomatique mais il ne semble pas que ce soit le cas pour le domaine technologique, bien qu’Ursula von der Leyen ait eu le choix entre 2 candidats bulgares (le seul pays à avoir répondu à sa demande qu’on lui présente un binôme paritaire).
Les députés européens n’ont pas manqué cette absence d’expérience dans le domaine technologique, alors même que celui-ci est crucial pour le développement économique, posant des questions difficiles auxquelles la candidate dorénavant commissaire a réussi à répondre pour la plupart mais avec difficulté et en échouant sur quelques unes, notamment sur l’IA.
Des défis cruciaux pour l’Europe
Ekaterina Zaharieva aura 2 grands défis à la Commission : des défis personnels mais surtout européens.
Sur le plan personnel, elle devra répondre aux attentes croissantes des acteurs de l’innovation européens : en effet, en raison de son manque d’expérience dans son propre portefeuille (surtout comparé à sa collègue Henna Virkkunen), sa nomination a été accueillie par des réactions mitigées, qu’elle se devra de convaincre.
Plus important encore, ses défis à la tête du portefeuille des start-up, de la recherche et de l’innovation sont nombreux : développer l’écosystème de start-up européen, positionner l’Europe comme un acteur majeur de l’IA, l’avenir du programme Horizon Europe (doté de près de 100 milliards d’euros), l’innovation médicale, la fuite des cerveaux, la place des femmes au sein des start-ups...
S’inscrivant dans la continuité des commissaires précédents, Ekaterina Zaharieva a l’ambition de développer le financement des start-ups (via l’UE et en incitant les Etats membres à dépenser au moins 3% de leur PIB en recherche et innovation, seuil que seulement 5 pays ont atteint) et de favoriser une simplification des procédures européennes afin que les start-ups puissent réaliser des économies d’échelle. Elle a également annoncé un objectif ambitieux pour son mandat : que 50% des dirigeants de start-ups recevant des financements avec le programme Horizon Europe soient des femmes, contre 1% aujourd’hui…
En tandem avec Henna Virkkunen (commissaire dans le domaine de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie), Ekaterina Zaharieva sera chargée de mettre en place ses objectifs ambitieux, alors même que l’élection américaine risque d’impacter le dynamisme économique européen, y compris dans la tech.
Suivre les commentaires : |