Les futures élections législatives en Moldavie, qui auront lieu le 30 novembre 2014, créent des débats non seulement dans la classe politique, mais aussi parmi les citoyens. Les partis ou les candidats individuels qui vont rassembler le plus de votes, vont occuper les 101 sièges du Parlement moldave pendant les quatre prochaines années. On peut identifier deux tendances : d’un côté les partis de gauche (comme PS, PCRM) qui soutiennent l’idée d’un rapprochement avec la Russie, et de l’autre côté, les partis de droite (comme PLDM, PL, PLRM) qui se déclarent pro-européennes. Les sondages montrent que les partis de gauche et de droite sont sur un pied d’égalité, ce qui renforce d’autant plus l’enjeu de la campagne électorale.
Une campagne corrompue
Pour faire campagne, les différents partis n’hésitent pas à investir de grandes sommes d’argent, de provenance douteuse. En effet, parmi les investisseurs, on retrouve les leaders des partis, des entreprises, mais également des étudiants ou encore des chômeurs.
Ont été signalés des cas, où les partis offraient des cadeaux aux citoyens en échange de leur vote. Il s’agit des produits alimentaires, d’argent, ou des cadeaux plus couteux comme des ordinateurs pour les écoles. La presse et les journaux locaux montrent que les militants des partis sont très insistants. En effet, ils se rendent même dans les campagnes les plus éloignées, en proposant aux citoyens de les aider dans les tâches domestiques en contrepartie de leur vote.
Il y a également des bus spécialement décorés des photos des leaders pour faire campagne. Ces bus circulent dans toute la Moldavie. Pour aller encore plus loin, des employées ont été menacés de la suppression de leurs primes dans le cas où ils ne voteraient pas.
Ces moyens de faire campagne sont utilisés tout aussi bien par les partis pro-européens, que par les partis pro-russes. Dans l’optique d’effacer le communisme et de se rapprocher de l’Union européenne, faut-il cependant recourir à des moyens douteux, voire antidémocratiques, pour faire campagne ?
Une population qui doute
La population moldave se divise elle aussi en pro-européens et pro-russes. Qui les Moldaves éliront-ils ?
D’un côté, 300 000 Moldaves, qui ont perdu leurs emplois en Russie, espèrent que si les partis pro-russes gagnent, ils seront autorisés à y retourner et à y reprendre le travail, comme l’a annoncé Vladimir Poutine. De plus, il y a une forte minorité russophone en Moldavie. Les Ukrainiens du territoire moldave sont pro-russes, eux aussi. De l’autre côté, les Moldaves qui travaillent ou qui font leurs études en Europe, se déclarent pro-européens. L’importante diaspora moldave de l’Union européenne devrait voter massivement pour les pro-européens.
La gouvernance actuelle des partis pro-européens a déçu la population à cause d’une forte corruption, qui a engendré une justice au mieux douteuse. Le choix n’est pas facile quand il faut voter pour des partis que n’inspirent plus la confiance. Ainsi, le 30 novembre 2014, les Moldaves n’auront pas à opérer 25 choix, mais seulement deux. Ils ne choisiront pas ceux qui vont légiférer pendant 4 ans, ils choisiront entre les deux grandes puissances, l’Union européenne ou la Russie, dont ils espèrent une aide pour la Moldavie.
1. Le 28 novembre 2014 à 11:01, par shaft En réponse à : Elections législatives en Moldavie : une lutte entre les pro-européens et les pro-russes
Les pro-européens contre les pro-russes,l’ouest contre l’est.Nous vivons une nouvelle Guerre Froide opposant l’Europe et la Russie.Comment parler de paix dans ce contexte ?
La paix n’est qu’une accalmie entre deux guerres
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