Allumette et son mari faisaient partie depuis 1999 du parti de Lebetko , le Parti Civil Uni. Le reproche qu’ils font maintenant à ce parti c’est de ne pas avoir été suffisamment proche du peuple. Raison pour laquelle elle a intégré Dit la Vérité quand la campagne a été lancée en février 2010. Comme son mari n’était plus là, elle y avait vu une raison de changer au vu des déclarations des dirigeants se disant proches du peuple.
« Les Partis ne sont pas solidaires entre eux » regrette amèrement Allumette, en se demandant « Pourquoi » sans pour autant attendre de réponse. Elle cherche toujours la meilleure approche politique pour que tout se passe bien au Bélarus. Et pour ce faire, elle s’informe, disant qu’une certaine revue est plus critique vis-à-vis d’Andreï Dzmitrieu, le chef de campagne de Nyaklyaeu pour les élections présidentielles de décembre 2010. Cela ne l’empêche pas d’avoir toujours du respect pour Nyklyaeu, mais d’après elle, le parti de Sannikau sera plus capable d’agir. Cependant, il semble qu’il n’ira pas aux élections parlementaires d’automne prochain et la proposition de « Rymacheuski de ne pas aller aux élections avant qu’ils ne se soient unifiés », ne verra pas le jour.
Comme son mari, Allumette est partie du Bélarus à cause de la persécution des autorités liée à son militantisme politique en faveur des droits humains. C’est d’ailleurs en rejoignant le projet Dit la Vérité, qu’elle a reçu le surnom d’Allumette. Elle s’est d’avantage impliquée après le départ de son mari en 2008, moment où elle a commencé à attirer l’attention du KGB. Depuis qu’ils ont été arrêtés en 2009, elle a l’impression d’être souvent suivie. Est-ce juste une impression quand aucune référence n’est faite dans cet entretien aux noms et aux lieux ?! Aujourd’hui encore, après avoir obtenu l’asile en France, ce sentiment la poursuit, même quand elle reçoit un simple coup de fil d’un numéro caché. Elle a d’ailleurs reçu un courriel du Ministère de la Justice bélarusse lui demandant des données liées au Comité de Helsinki, alors que personne n’est pas au courant de son appartenance à cette organisation.
Son mari n’a pas reçu de réponse favorable de la part de l’OFPRA, et Allumette affirme pourtant qu’ « ils savent tout ». Il a aussi connu des aventures. Quand il a catégoriquement refusé de coopérer avec le KGB, il a été harcelé jusqu’à ce qu’un jour on organise deux accidents de voiture contre lui. Comme conducteur de taxi, il a du faire ses preuves, en plus de se faire arrêter et constamment contrôler. En 2008, les autorités ont prétendu qu’ils étaient impliqués dans une explosion, ce fut la goutte qui a fait déborder le vase. Il prit le chemin de la Lituanie, ce qui explique que la Belgique lui ait refusé sa demande d’asile, n’étant pas le pays émetteur du visa.
En France, en dépit de la difficulté et de la lourdeur des formalités administratives, ils ont été bien reçus par le CADA , émus de voir qu’il y a beaucoup de Français soucieux de leur sort. De plus, ils ont été surpris du nombre de bénévoles, Allumette est maintenant bénévole au Foyer Fraternel et à la Banque alimentaire de la ville. Son mari a participé au Téléthon de 2010 et de 2011, avec des dessins et des planches à pain décorées. Ensemble ils ont préparé pour l’occasion des pelménis .
Allumette se dit chanceuse car elle a reçu une réponse positive dès sa première demande de la part de l’OFPRA. Aujourd’hui, ils règlent petit à petit leurs papiers à l’aide d’une assistante sociale, et le CADA continue à les soutenir. Ainsi la vie continue pour eux en France…une vie de combat pour la démocratie, une vie active. Ils apprennent le français et cherchent du travail. Bien qu’ils aient rencontré beaucoup de réfugiés économiques, eux se présentent comme réfugiés politiques. Le mari d’Allumette le sera aussi et il n’en doute pas.
La vie continue, ils sont reconnaissants à la France et pensent y avoir un avenir. Ils veulent apporter leur contribution de même que la France les a aidés à se débarrasser du cauchemar vécu au Bélarus. Allumette éclaire avec force et espoir celles et ceux qui sont restés là bas en disant à la fin : Jive Belarus ! Vive le Bélarus !
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