Pour les 28e Entretiens de Strasbourg et de Fribourg, la place de la jeunesse en Europe faisait figure de proue tout au long du séminaire. Autour de groupes de travail et d’ateliers de réflexions, les Jeunes Européens Fédéralistes (JEF) ont participé à des échanges européens et franco-allemands.
Avec ses 28 ans, il s’agit du plus vieux jumelage au sein de la JEF-Europe. A l’origine, se voulant comme des rencontres franco-allemandes de jeunes se réunissant pour apporter des idées nouvelles à l’Europe, ces Entretiens sont devenus au fil du temps un événement incontournable de la vie de la JEF à l’échelle européenne. La plupart des participants de ces 28e Entretiens de Fribourg n’étaient donc pas encore nés lors de leur création, en 1988.
La 28ème édition a amené son lot de belles surprises.
Avec une équipe soudée et accueillante, les 3 jours de séminaire ont débuté par une conférence sur l’engagement de la jeunesse et sa place dans l’Europe d’aujourd’hui. Les Jeunes de l’Europe étaient au rendez-vous avec pas moins de 8 nationalités européennes représentées : Autriche, Allemagne, Espagne, Finlande, France, Grèce, Suisse et Ukraine. Une grande richesse qui permet toujours de découvrir la grande famille de la JEF-Europe et ses 20 000 adhérents présents dans 35 pays. Outre ces rencontres, des ateliers étaient concoctés afin d’amener des pistes de réflexions sur les travailleurs transfrontaliers, la mobilité européenne et la place de la jeunesse dans l’Europe. Comme la coutume des Entretiens de Strasbourg et Fribourg le veut, les langues de travail étaient principalement l’allemand et le français avec un appui en anglais.
Ambiance de marché de Noël
Le charme pittoresque de la ville de Fribourg a également enchanté les participants qui y mettaient les pieds pour la première fois et ravis les habitués de cette ville allemande. Avec son marché de Noël et son ambiance festive, les Jeunes Européens ont pris plaisir à se retrouver pour des débats passionnants autour de vin chaud à la fin des ateliers. L’équipe d’organisation avait pris soin d’organiser une visite guidée du centre-ville, dans laquelle anecdotes historiques et légendes typiques ont enjoués les auditeurs avides de savoir et de découvertes.
L’événement phare et inédit de ces Entretiens de Fribourg : une manifestation pro-européenne dans les rues de la ville
En plein samedi après-midi, alors que de nombreux touristes et fribourgeois se promènent dans la vieille ville de Fribourg, les Jeunes Européens ont défilé ensemble pour manifester leur attachement à l’Union Européenne. Une Union Européenne meilleure, pas comme elle existe actuellement, non ! Ils ont manifesté pour une Union Européenne plus juste, plus démocratique, proche de ses citoyens et de leurs intérêts : pour une Europe qui protège, une Europe fédérale.
L’ambiance est bonne enfant, les manifestants motivés. Les slogans fusent dans plusieurs langues, principalement en allemand, français et anglais. « Qui sommes-nous ? Nous sommes Européens ! » ou « Que voulons-nous ? L’Europe ! » ou encore « Une seule solution, la Fédération ».
De nombreuses affiches et dessins ont également été préparés et dessinés sur des pancartes. On peut notamment y lire que « Sans l’Europe, tout est nul » (« Ohne Europa ist alles doof »), même voyager, étudier, la paix ou bien rencontrer de nouveaux horizons. Outre la devise de l’Union Européenne, « Unis dans la diversité » traduite dans plusieurs langues, des déclarations pour la paix, la démocratie, les droits de l’Homme, l’action et la réconciliation étaient scandés. Une affiche relate les problèmes de couples entre l’UE et ses citoyens et propose la mise en place d’une médiation conjugale pour aller de l’avant. Ce qui ressort surtout, c’est l’attachement des manifestants pour l’Europe « I love EU ». Il est vrai qu’avec la montée des populismes et la croissance de la désinformation sur les réseaux sociaux, la polycrise européenne, l’incertitude du Brexit et les problèmes du quotidien des citoyens de l’Union restés sans réponse, l’Europe est mal en point. Alors, il faut redonner envie d’Europe, en partant de la base du projet fondateur de l’Union Européenne : une Europe démocratique, au service des citoyens et de la paix. Avec plus d’une soixantaine de manifestants et une escorte de police autour de centaines de passants, la circulation des transports en commun a été fortement ralentie sur la longueur du parcours qui s’étendait de la Place de la gare jusqu’à la Place des Augustins (Augustinerplatz) dans la vieille ville.
Pour la ville de Fribourg en Brisgau, il s’agissait d’un événement totalement inédit qui en appelle un autre : le 25 mars 2017, les Jeunes Européens, l’Union des Fédéralistes Européens ainsi que de très nombreuses autres associations européennes se retrouveront à Rome pour une grande manifestation citoyenne célébrant les Traités de Rome de 1957. Actes fondateurs de la Communauté Economique Européenne (CEE) et d’Euratom, devenus par la suite les Communautés européennes (CE), la célébration du Traité de Rome marquera un pas décisif dans la volonté de montrer l’Europe que nous voulons.
Cette première étape franco-allemande et européenne de Fribourg se lance dans un projet qui sollicite tous les Européens : l’Europe n’est pas morte et c’est à nous de la sauver. Sauf que pour la sauver, il faudra la changer en profondeur, dans ses institutions et son fonctionnement, et avoir foi en le fédéralisme européen et en la démocratie. Osons défendre nos valeurs, osons perfectionner notre modèle de défense des droits de l’Homme, osons, oui osons l’Europe. Parce que dans un monde globalisé, la seule solution pour peser est de s’unir, parce que dans un monde débordant d’insécurité, nos libertés doivent être garanties et la paix préservée, parce que les valeurs des démocraties européennes sont les plus humanistes, unissons nos forces. Ensemble, avec tous les pays démocratiques européens, allons plus loin et voyons plus grand. Dessinons un modèle européen qui sait agir avec efficacité dans le respect du droit, un modèle vertueux de démocratie dans lequel les peuples européens se reconnaissent et sont pleinement représentés, un modèle lisible et clair qui ne laisse pas de place à l’inter-gouvernementalisme qui bloque les mesures phares et a montré ses limites. Un modèle spontané, un modèle de débats, un modèle qui protège : osons l’Europe fédérale.
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