11 pays au lancement en 1987, 33 aujourd’hui. Erasmus, c’est l’échange, le partage. Et alors qu’il représentait le futur au XXe siècle, on s’interroge maintenant de plus en plus sur les années à venir. Entre angoisse politico-économique et espoir social, le projet est en balance.
Un programme en retard
La volonté de faire d’Erasmus un service toujours plus solide est claire. Les moyens alloués le sont moins. La fin justifie les moyens mais ces derniers manquent cruellement. Les fonds accordés à Erasmus représentent 1,5% du budget total de l’Union Européenne. Les ambitions, elles, sont plus grandes : « Par rapport à ce qui se fait ailleurs, ce n’est pas suffisant. Et je ne suis pas sûr que le pouvoir en place puisse faire grand chose. C’est d’ailleurs l’administration française en général qui est en retard : on voit un manque cruel d’information et de relais dans les établissements universitaires et même professionnels », avoue Théo Verdier, vice-président des Jeunes Européens.
Erasmus en chiffres
Selon un étude Studyrama, 60% des étudiants Erasmus sont des femmes. 2/3 de ces élèves du supérieur sont en Bachelor et l’âge moyen est de 23 ans. En moyenne, 274€ sont accordés à chacun d’entre eux pour leur année.
Car c’est l’une des caractéristiques amenées récemment (trop tardivement visiblement) : l’ouverture au secteur professionnel. Ambitieuse, cette ouverture reste pourtant difficile à mettre en place. Il faut savoir capter l’attention autour de la mobilité collective et pour cela, la formation est primordiale : « Les jeunes ont droit à la mobilité. Je pense notamment aux JAMO (Jeunes Ayant Moins d’Opportunités). Il faudrait aussi évoluer sur la question de la mobilité des encadrants et enseignants : avoir comme professeurs des véritables natifs de la langue », explique Julien Pea, ambassadeur du nouveau programme Erasmus+ en France.
Stabilité et sécurité avant la mobilité...
Echanger autour de cultures et d’influences différentes, c’est l’ambition de bon nombre d’étudiants aujourd’hui. Erasmus leur en donne la possibilité. 600.000, c’est le nombre de Français du supérieur qui ont pu bénéficier du programme depuis sa création. Les pays souhaités : Espagne, Allemagne, Grande-Bretagne. Des Etats qui résument à eux trois les problèmes majeurs de la société actuelle : crise financière, sécurité mise à mal et instabilité politique.
Lucas, étudiant niçois, passé par Ciudad Real en 2016 confie : « Rencontrer des gens et s’imprégner de leur culture, c’est fabuleux. Mais c’est vrai qu’en confrontant les avis de tous, on comprend mieux le bazar qu’est l’Europe. Pour avoir discuter avec des amis britanniques, cela a été un véritable choc quand ils ont vu le Brexit. » A court terme, il peut y avoir des interrogations sur le maintien des accords. Mais dans l’intérêt du Royaume-Uni, rester dans le programme serait la meilleure des solutions. Toucher à ce milieu scientifique et universitaire ne serait que mauvais. Surtout quand on sait l’importance des échanges internationaux dans la politique des universités britanniques. Dans l’intérêt, non plus seulement des peuples d’outre-Manche mais bien de tous, il faudrait aussi s’attacher aux question sécuritaires. « On veut continuer à accueillir des étudiants turcs mais envoyer nos Français à Ankara ou Istanbul, au vu du climat et des tensions actuels, ça reste incertain et compliqué. Pareil pour les échanges ukrainiens. » Comme l’entend Julien Pea, maintenir un régime de sécurité fort et effectif reste la priorité. Les accords et nouveaux échanges sont bénéfiques à l’enrichissement personnel et collectif. Mais les bonnes conditions d’accueil et de formation restent au coeur du partage, principe de base d’Erasmus.
L’année Erasmus de Lucas
-Meilleur souvenir ? Les parties de basket, tous les jours.
-Pire souvenir ? Être sur la place de la mairie le jour des attentats de Paris, en novembre.
-Si c’était à refaire... Moins timide, je croirais plus en moi et dirais oui plus souvent.
-Un manque ? Ma vie là-bas. Tout.
-Un mot ? Sublime.
1. Le 24 janvier 2017 à 12:11, par Bernard Giroud En réponse à : Erasmus grandit, l’Europe s’engourdit
Le système Erasmus est une merveilleuse opportunité, un merveilleux outil pour ouvrir l’esprit de nos jeunes sur le monde qui les entoure.
Sortir du giron familial ou local pour aller, un peu à l’aventure, dans des régions ou des pays à la langue différente de la nôtre, exerce notre réflexion, souvent aussi notre imagination. , Il faut développer ce système d’échanges, pour notre intérêt à tous, et de façon plus large ; Jeunesse devient très vite adulte.
En cette période de rétrécissement du monde, ou un certain nombre d’apôtres racornis le rétrécisse à la dimension de leurs nombrils apeurés ou paresseux, cette plus saine jeunesse issue de ces apprentissages, de ce brassage sera celle qui sera le plus apte à ouvrir les chemins des routes de la vie à venir.
Vous aurez, devenue adulte, l’avantage bien concret, de la pratique, de l’adaptation à la situation actuelle, avec le panel de la diversité des idées dans la tête, donc une partie de la compréhension des cultures des lieux de vos séjours ;
Parmi eux, n’en doutons pas, il y aura l’imagination et les moyens suffisants pour entrainer vos concitoyens à une vie plus développée, mieux vécue, dans la voie d’un meilleur commun.
La construction européenne, le développement mondial, donc la paix passe par vous.
Soyons en persuadés, la foi renverse les montagnes.
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