Il revient maintenant au Conseil européen, aux 28 chefs d’Etat et de gouvernement, de proposer un candidat pour la prochaine présidence de la Commission européenne, en prenant en compte le résultat des élections. Cependant, certains gouvernements ont déjà affirmé qu’il n’existait aucune obligation légale de nommer un des candidats tête de liste des partis européens. « Toute nomination « externe » sera une atteinte à la démocratie européenne. Nous avons besoin d’une Commission légitimée par le projet politique choisi par les électeurs, même s’il s’agit d’un accord de coalition, comme dans de nombreuses démocraties européennes » explique Pauline Gessant.
Pour la première fois dans l’histoire de l’Union européenne, les partis politiques européens ont présenté des programmes politiques communs et nommé leurs candidats pour la présidence de la Commission européenne. Ces candidats ont fait campagne dans toute l’Europe et participé à des débats télévisés.
Pendant des années, la JEF a demandé aux partis politiques d’indiquer avant les élections, qui serait leur candidat tête de liste pour la présidence de la Commission, car cela rendrait les élections plus concrètes, renforçant ainsi la démocratie. Maintenant qu’ils ont fait le premier pas, les gouvernements ne peuvent pas laisser tomber les citoyens. “Si les gouvernements décident d’aller à l’encontre de l’esprit du Traité de Lisbonne dans les prochaines semaines, les citoyens européens penseront que leur vote ne compte pas, et nous risquons alors une perte de confiance totale des citoyens. On a dit aux électeurs que « cette fois, c’est différent », et ils ont regardé les débats télévisés des candidats – seulement pour se rendre compte que tout cela n’était qu’une mascarade ? Les gouvernements nationaux ne doivent pas désigner, au cours d’un dîner ou lors de négociations secrètes, le nouveau président de la Commission européenne » souligne Pauline Gessant.
« Les dirigeants européens ont une chance unique de montrer leur respect de la démocratie au niveau européen, il ne faut pas qu’ils s’assoient dessus », déclare Chloé Fabre, présidente des Jeunes Européens – France. « Dans le cas contraire, les associations de bénévoles, comme les Jeunes Européens, qui se démènent sur le terrain pour intéresser les citoyens aux questions européennes, auront encore plus de difficultés à convaincre les citoyens de participer au fonctionnement démocratique de l’Union européenne. Ils continueront de s’abstenir d’aller voter ou de voter pour des partis qui vont à l’encontre de la construction européenne, et on ne pourra pas leur en vouloir ! »
Suivre les commentaires : |