D’où vient le principe des « compensations carbone » ?
Lorsque le Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, a établi la nécessité d’une neutralité carbone d’ici à 2050 afin d’enrayer le réchauffement climatique, une sorte de triptyque s’est mis en place : éviterréduire compenser. D’abord, éviter le plus possible les émissions de carbone ; ensuite, les réduire au maximum ; enfin, compenser celles que l’on ne peut pas éviter, c’est à dire les émissions dites « incompressibles » ou « résiduelles », qui ne concernent en principe qu’une portion infime de notre empreinte carbone.
Malheureusement, on n’a pas quantifié les proportions d’efforts qui doivent aller vers l’évitement, vers la réduction ou vers la compensation. On se retrouve donc dans une situation où les grandes entreprises émettrices qui affichent des objectifs de neutralité carbone misent énormément sur la compensation carbone dans leur stratégie climat, alors que leurs efforts de réduction des émissions sont très insuffisants.
Il y a plusieurs mécanismes de compensation : le marché européen suit par exemple le mécanisme « pollueur payeur » pour l’industrie lourde, la métallurgie, le bâtiment... Il s’agit de sommes à payer, ou plutôt de quotas à acheter par les entreprises en cas de dépassement d’un certain cap d’émission. Mais les compensations les plus répandues sont les compensations « en nature ». La majorité des entreprises qui affichent un objectif de neutralité carbone y ont recours : l’industrie du pétrole bien sûr, mais aussi l’agroalimentaire, comme Nestlé ou Danone, l’aviation, et de plus en plus la tech, avec Amazon, Yahoo, Microsoft, Netflix... Tous les domaines sont concernés.
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