L’origine de la fête de la bière
Tout commence par de grandes festivités en Bavière en 1810. Le Saint Empire Romain Germanique est dissous depuis 1806. En effet, la Confédération du Rhin s’est constituée, à l’instigation de Napoléon Ier qui en dirige la politique extérieure ainsi que les forces armées, et veut en être le protecteur. Cette Confédération du Rhin consiste en une union politique qui durera jusqu’en 1813 et qui comptera, à la fin de l’année 1808, jusqu’à trente-neuf États (ce qui correspond à l’ensemble de l’Allemagne, à l’exception de la Prusse).
Parmi ces Etats confédérés se trouve la Bavière de Maximilian Ier Joseph, royaume qui s’est créé peu de temps auparavant et agrandi (traité de Brünn en 1805). Le prince héritier, futur Louis Ier de Bavière, épouse en octobre 1810 la princesse Thérèse de Saxe-Hildburghausen. De grandes festivités sont organisées à l’occasion de ce mariage, auxquelles le peuple est convié : courses de chevaux, distribution de bière et de vin sont au programme. Cette grande fête constitue un événement idéal, pour le roi, afin de fédérer son peuple dans une Bavière élargie depuis peu.
L’événement est un tel succès que les Bavarois décident de renouveler ces festivités chaque année en octobre (exception sera faite en périodes de guerre et de crise), d’où son nom en allemand, « Oktoberfest » (comprendre : fête d’octobre). Le programme est peu à peu diversifié, avec des courses, de l’escalade, des feux d’artifice, de la danse.
Finies, les traditions « d’un autre âge » ?
Aujourd’hui, si l’image de la fête de la bière reste indissociable du costume folklorique bavarois (culotte en cuir Lederhose et robe Dirndl), il n’en reste pas moins qu’elle s’adapte aux évolutions de la société, « pour entrer dans la modernité », analyse le magazine Vocable (n°882, p. 8). D’après ce média, les traditions « d’un autre âge » (telles que « les chansons sexistes » ou « les plats exclusivement carnés ») seraient terminées.
Le journal Süddeutsche Zeitung rapportait en 2022 les faits suivants, notamment : les musiques et les décorations choisies doivent être moins offensantes, l’offre des plats proposés, plus diversifiée et orientée vers la cuisine vegan, et on laisse de la place aux rassemblements de la communauté LGBTQIA+. Ce journal bavarois remarquait par ailleurs l’intérêt économique que représente cette nouvelle tendance, qui attire les visiteurs.
Ainsi, souffle un vent de modernité sur la très célèbre et traditionnelle fête de la bière. Puisque les organisateurs s’adaptent aux évolutions de la société, la fête mondialement connue rencontre toujours un vif succès de nos jours. Succès d’une stratégie marketing ou bien ouverture vers la modernité, assumée, dans une Bavière conservatrice ?
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