Taurillon : Pouvez-vous présenter les raisons pour lesquelles vous avez décidé de constituer cette association et les objectifs que vous poursuivez ?
ProEuropa 2009 : ProEuropa 2009 a été créée afin d’attirer l’attention de nos responsables politiques et des partis sur l’importance du Parlement européen et la nécessité d’y élire des représentants à la fois compétents et engagés. La France a trop longtemps considéré cette assemblée comme un lieu de « recasage » et non comme un lieu où des décisions fondamentales sont prises pour l’avenir de l’Union européenne. Ces vingt dernières années ont vu le Parlement européen prendre une importance considérable dans le processus de décision communautaire et le traité de Lisbonne, s’il est adopté, renforcera encore ce pouvoir.
Taurillon : Les membres de ProEuropa 2009 exercent tous une activité en rapport avec l’Union européenne, mais dans des secteurs différents. Avez-vous cependant une vision commune du rôle du Parlement européen ?
ProEuropa 2009 : Nos membres viennent effectivement d’horizons divers : entreprises, universités, fonction publique, cabinets de conseil, etc. Mais ils ont tous un point commun : une vraie sensibilité à l’égard des questions européennes au travers de leurs responsabilités professionnelles.
Notre vision du Parlement européen est celle d’une institution fondamentale dans le processus de décision communautaire, au sein de laquelle la France doit exercer – à l’instar de nos amis allemands par exemple – une vraie stratégie d’influence de nature à défendre nos intérêts et faire valoir notre vision de l’Europe de demain.
Taurillon : La France a-t-elle une vision différente du rôle et de l’importance Parlement européen par rapport à ses voisins européens ? La PFUE a-t’elle pu changer cette conception ?
ProEuropa 2009 : Oui, incontestablement la vision que la France a du Parlement européen est en train de changer. Le discours que le Président de la République a prononcé à Strasbourg pendant la Présidence française de l’Union européenne a marqué une nouvelle rupture. Cette assemblée est désormais reconnue par les autorités françaises à sa juste valeur. Il faut donc être cohérent et y faire élire des personnes compétentes et engagées.
"La vision que la France a du Parlement européen est en train de changer
Fort heureusement, la délégation française au Parlement européen a dans ses rangs des eurodéputés très compétents. Il ne s’agit pas ici de décerner des satisfecit, mais il est incontestable que des eurodéputés comme Françoise Grossetête ou Alain Lamassoure sont très bien perçus et reconnus par leurs collègues pour la qualité de leur travail. Ce n’est malheureusement pas le cas de tous et nous pensons qu’il faut – aux côtés des eurodéputés expérimentés – faire entrer une nouvelle génération de jeunes eurodéputés compétents et engagés.
Taurillon : Tous les partis politiques français considèrent-ils le Parlement européen comme « un parachute doré ou un lot de consolation » [1] ? Quels sont les bons et les mauvais élèves en la matière ?
ProEuropa 2009 : Tous les partis politiques sont concernés, mais disons que les grands partis ont plus tendance que les autres à considérer cette assemblée comme un lieu de recasage. S’ajoute à ceci le fait que – jusqu’à récemment – les élections européennes ne motivaient pas vraiment les partis politiques majoritaires. Cette élection a été trop souvent considérée comme un « mauvais moment à passer » par le ou les partis au pouvoir.
Taurillon : Quelles actions envisagez vous jusqu’au 4 juin, date où commenceront les élections européennes ?
ProEuropa 2009 : Nous organisons le lancement officiel de ProEuropa 2009 le 28 janvier à 19h00 au Cercle de la Mer en présence de Jean-Louis Bourlanges qui a accepté de parrainer cette initiative. Nous envisageons en février d’organiser un colloque autour de jeunes eurodéputés étrangers qui nous semblent incarner parfaitement le type d’eurodéputés que nous souhaiterions voir plus souvent au sein de la délégation française.
Taurillon : Votre cadre d’action se limite t’il à la France ? Avez-vous prévu d’établir des connections avec d’autres Etats membres, ou encore d’y mener des actions ?
ProEuropa 2009 : Notre action va déjà au-delà de la France puisque de nombreux membres de ProEuropa 2009 sont étrangers ou sont des expatriés français. Nous avons notamment une forte présence – et c’est logique – à Bruxelles. Nous envisageons d’ailleurs de nous y rendre dans les semaines à venir pour aller à la rencontre de tous ces professionnels qui « vivent l’Europe au quotidien ».
1. Le 23 janvier 2009 à 14:57, par Fabien Cazenave En réponse à : « La France a trop longtemps considéré le Parlement européen comme un lieu de {recasage} »
Comment considèrent-ils le mic-mac autour de Rachida Dati ? Dans le Nouvel Obs d’hier, il était dit qu’elle ne voulait pas se lancer... jusqu’à ce que le Figaro donne l’info contraire.
Bonne chance à ce mouvement de droite (il est marqué sur leur site qu’ils vont faire pression sur « l’UMP et le Nouveau Centre ») en espérant qu’il n’est pas déjà trop tard pour cette fois-ci.
2. Le 23 janvier 2009 à 18:13, par Benoît En réponse à : « La France a trop longtemps considéré le Parlement européen comme un lieu de {recasage} »
Effectivement Fabien, ce mouvement est à droite (Bourlanges, Lamassoure et Grossetête sont les seuls eurodéputés cités). Que penser donc de l’annonce concernant Rachida Dati, qui sera recasée au PE en juin (forcément élue puisque 2è de liste) ?? En tous cas, je suis déçu du parachutage de Barnier en IDF. Il aurait fait un bon candidat en Sud-Est (il est Savoyard et non Parisien). Il laisse donc sans doute la tête de liste à Grossetête (Saint-Etienne)... En deuxième de liste sud-est, vont-ils envoyer Muselier (Marseille) ? A moins qu’il soit offert un lot de consolation à Perben après sa défaite cuisante aux municipales à Lyon...
3. Le 24 janvier 2009 à 02:45, par Guillaume Amigues En réponse à : « La France a trop longtemps considéré le Parlement européen comme un lieu de {recasage} »
Bonjour à vous,
je pense, après m’être entretenu avec plusieurs membres du bureau de cette association, pouvoir vous donner leur opinion sur ces sujets. Je tiens simplement à préciser que je ne parle là pas en leur nom, mais imagine seulement leur réaction. Nous serions heureux d’avoir leur réaction sur ce site.
Ce mouvement a de nombreux adhérents qui ne sont pas « de droite », et je pense sincèrement que le message qu’ils convoient n’est pas franchement partisan. En l’occurrence, le clivage droite/gauche n’est pas vraiment pertinent, il s’agit plus d’un clivage entre différentes perceptions du rôle du PE.
Concernant l’imbroglio Dati, je PENSE (je le répète, je ne parle pas en leur nom) que les membres de ProEuropa 2009 ne doivent pas être satisfaits des conditions de sa nomination. Lisez l’article du monde.fr du 23/01 à ce sujet : on ne cache pas qu’il s’agit d’un parachutage, d’une solution pour l’écarter du ministère sans la froisser… et sans même lui demander d’assumer ses fonctions à Strasbourg.
Il me SEMBLE que ce n’est vraiment pas l’esprit dans lequel ProEuropa 2009 aimerait voir se dérouler les nominations pour les européennes 2009. Tout comme la relégation de Alain Lamassoure en 3e place (au mieux) : ProEuropa entend « rajeunir » le Parlement, mais compte sur une synthèse intelligente entre nouveaux eurodéputés enthousiastes et apport des députés européens plus anciens ayant une vraie expérience de l’UE.
4. Le 24 janvier 2009 à 15:14, par Benoît En réponse à : « La France a trop longtemps considéré le Parlement européen comme un lieu de {recasage} »
Je suis satisfait d’apprendre que la nomination de Dati en 2è de liste IDF ne fait pas que des heureux dans son propre camp ! Et Barnier alors ? Pourquoi un tel parachutage ? Les élections européennes sont vraiment appréhendées par l’UMP comme une voie de garage en attendant la fin de la tempête. ça me désole. Alors que Lamassoure est un si bon candidat, tout de droite soit-il, son inimitié avec le Président de la République va peut-être lui coûter son siège ! Lamassoure est touché par la tempête du sud ouest, quel dommage !
5. Le 26 janvier 2009 à 05:44, par Martina Latina En réponse à : « La France a trop longtemps considéré le Parlement européen comme un lieu de {recasage} »
Il est en effet plus que temps de dépasser les préoccupations hexagonales, ou plutôt de penser avec les autres Européens au bien commun que nous partageons et dont nous sommes ensemble responsables. Quel meilleur cadre pour le faire que le Parlement Européen réunissant nos élus dans la concertation ? Et quel meilleur moment pour y participer que les prochaines élections européennes ?
6. Le 26 janvier 2009 à 08:39, par Laurent Nicolas En réponse à : « La France a trop longtemps considéré le Parlement européen comme un lieu de {recasage} »
et toujours pas d’eurodéputé de droite à Bordeaux ou ses environs pour le Sud-Ouest...preuve de plus que le chef de l’Etat est aux manettes.
7. Le 26 janvier 2009 à 11:44, par Maël Donoso En réponse à : « La France a trop longtemps considéré le Parlement européen comme un lieu de {recasage} »
Ajoutons que ces élections vont nous donner une opportunité unique d’affirmer, de renforcer et de défendre le caractère démocratique de l’Europe, contre tous ceux qui l’ont mis en doute après les « non » français, néerlandais et irlandais. La démocratie à large échelle, et un engagement eurocitoyen pour la promouvoir, voilà les meilleurs arguments que nous pouvons opposer aux souverainistes. Encore faudra-t-il se montrer suffisamment présents, tout au long de cette campagne, pour défendre cette vision eurocitoyenne.
8. Le 4 février 2009 à 14:23, par ProEuropa En réponse à : « La France a trop longtemps considéré le Parlement européen comme un lieu de {recasage} »
Nous serions heureux d’en parler avec vous : info chez proeuropa2009.fr
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