La leçon de l’Ecosse, relance du fédéralisme aux niveaux européen et national

, par Union of European Federalists, traduit par Jean-Luc Prevel

La leçon de l'Ecosse, relance du fédéralisme aux niveaux européen et national
Le 18 septembre, les Ecossais ont réfusé l’indépendance, préservant ainsi le Royaume-Uni d’une scission historique - Marc Charbonné

La victoire du « non » au référendum sur l’indépendance de l’Écosse sauve le Royaume Uni et évite le risque de déclencher un processus de sécessions ultérieures dans d’autres pays européens qui constituerait un élément perturbateur non seulement pour les pays concernés mais aussi pour la stabilité et l’intégration de l’Europe.

Le résultat du référendum ne peut pas mettre fin aux aspirations légitimes de l’Ecosse et d’autres régions européennes à l’auto-gouvernement et à leurs revendications de décisions politiques proches des citoyens et respectueuses de la diversité des régions européennes.

« Les États-nations européens sont en crise d’une manière croissante. Ils sont trop petits, trop faibles et encore trop peu intégrés pour jouer un rôle effectif dans un monde globalisé, pour apporter des solutions à la crise économique et contribuer à résoudre les défis sécuritaires aux frontières de l’Europe. Dans le même temps, certains d’entre eux sont trop centralisés et dysfonctionnels pour gérer la diversité économique, politique et culturelle de leurs régions et satisfaire leurs revendications d’une responsabilité plus proche des décisions politiques », déclare Paolo Vacca, Secrétaire général de l’Union des fédéralistes européens, en réponse aux résultats du référendum.

« Créer plus de ’micro-États’, avec une indépendance et une souveraineté illusoire, n’est pas la solution : cela ne ferait qu’apporter de l’instabilité au niveau national et européen. Les deux tendances doivent marcher ensemble. Sans progrès du fédéralisme au niveau national, les États membres continueront à nourrir la frustration et le séparatisme dans les régions d’Europe. Sans progrès vers une Europe fédérale, en particulier dans l’Eurozone, les États membres de l’UE manqueraient de la stabilité économique et politique nécessaire pour affronter la discussion sur leur ré-organisation constitutionnelle et en fin de compte, ils seraient en échec face aux défis économiques et politiques les plus importants, auxquels ils sont confrontés ».

L’Europe a besoin d’unité dans la diversité, d’un gouvernement central fort avec des gouvernements locaux forts, aux niveaux national et européen. C’est exactement ce que le fédéralisme peut offrir à l’Europe aujourd’hui.

Un communiqué de presse de l’UEF Europe, paru le 19 septembre 2014, sur le site de l’UEF France, traduit par Jean-Luc Prevel.

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  • Le 7 octobre 2014 à 18:42, par Lame En réponse à : La leçon de l’Ecosse, relance du fédéralisme aux niveaux européen et national

    Le NON écossais n’a aucunement mis un terme aux tensions séparatistes. Qui ne souhaite pas une Europe fragmentées en un millier de principautés devrait réfléchir à la façon dont on peut contrer les courants séparatistes. A ce sujet, on notera que les Etats les plus touchés - l’Italie, l’Espagne et la Belgique - sont loin d’être les plus centralistes. Au R-U, le séparatisme s’est développé dans les régions celtiques : des quasi-Etats sous-financés à la différence des comtés anglais.

    En dépit d’une diversité communautaire supérieure à celle des Etats précités, la France n’a jusqu’à présent perdu que d’anciennes colonies et les séparatistes métropolitains sont en déclin. L’Etat est censé traiter les difficultés de tout citoyen comme ceux de la Nation. Les collectivités territoriales sont censées perfectionner son action, pas le suppléer. Là où le principe de fraternité est appliqué, les citoyens se sentent Français avant tout. Ailleurs, les séparatistes finissent par l’emporter. Ce n’est pas une spécificité française. Les Belges se détournent progressivement de leur Autorité fédérale, de plus en plus minimaliste. La Tchécoslovaquie n’existe plus.

    La légitimité d’un échelon politique dépend de sa capacité à résoudre les problèmes de ses citoyens ou à renforcer un tel échelon. Accroître l’autonomie de l’échelon politique favori des séparatistes mine l’unité, sans plus. On ne peut battre pacifiquement le séparatisme que par un bon équilibre entre centralisme et régionalisme, celui qui met en évidence l’utilité de chaque échelon. Or, l’intégration européenne est pensée pour affaiblir les autorités nationales des Etats membres afin de construire une lobbycratie unitaire centralisée. La zone euro, avec sa tutelle budgétaire et son déficit démocratique, en est le prototype.

    Le séparatisme est catalysé par des fonctionnaires européens qui traitent les Nations de l’UE comme des peuples rivaux, non des communautés d’administrés. Le séparatisme est nourri par le lobbying de certains pseudofédéralistes qui rêvent d’Etats transformés en confédérations de régions dans une UE centralisée à l’extrême. Si l’on continue ainsi, l’UE éclatera ou deviendra une sorte de République italienne géante moins la démocratie.

    Oui, il nous faut une vraie fédération européenne : la combinaison d’un vrai Etat fédéral démocratique ET de vraies entités fédérées qui ne peuvent être que les Etats, pas leurs régions. On ne peut faire une vraie fédération sans l’un ou l’autre.

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