Le 13 novembre 2016 a eu lieu le deuxième tour des élections présidentielles en Moldavie. Pour la première fois depuis 2000 les Moldaves ont élu directement leur président. La bataille entre Maia Sandu, candidate pro-européenne, présidente du Parti Action et Solidarité (PAS), et Igor Dodon, le candidat pro-Russe, Président du Parti Socialiste de Moldavie), s’est terminée par la victoire de ce dernier. Il a gagné le scrutin avec 52,11% des voix face à l’ex conseillère du directeur de la Banque Mondiale.
Toutefois, Maia Sandu et ses supporters ne reconnaissent pas la légitimité de ces élections. De nombreux signes de fraude électorale ont été constatés. Beaucoup de membres de la diaspora moldave n’ont pas pu voter en raison du trop petit nombre de bulletins électoraux mis à disposition. En effet, même si la Commission Électorale Centrale savait qu’il n’y avait pas assez de bulletins, il n’y a pas eu d’initiative pour assurer que le droit constitutionnel de chaque citoyen à voter soit garanti. Ainsi 6 000 bulletins électoraux ont disparu alors qu’ils étaient transportés vers les bureaux de vote installés au Portugal et il n’y a toujours pas eu d’explication officielle par rapport aux conditions dans lesquelles ce transport a eu lieu. Il y a eu des centaines de contestations mais aucune réaction de la part des autorités responsables.
Des transports de votants provenant de régions contrôlées par les séparatistes, en particulier la Transnistrie, ont eu lieu le jour du vote, chose qui n’était jamais arrivée auparavant. Des transports ont également été organisés depuis la Russie, où vit une importante communauté Moldave.
De plus, d’autres violations, comme des doubles votes, votes achetés, et autre corruption soulèvent de nombreuses questions par rapport à la légitimité de ces élections. Le 20 Novembre, des manifestations ont été organisées à Chisinau, capitale moldave, contre les résultats des élections, ainsi que dans plus de 17 autres villes à l’étranger, notamment en Italie, Espagne, Ukraine, Pays Bas, Roumanie et au Danemark où il y a une diaspora Moldave.
Igor Dodon représente un danger pour le futur européen de la Moldavie. Parmi ses plans figurent le rapprochement avec la Russie et l’organisation d’un référendum pour la révocation de l’Accord de stabilisation et d’association, conclu avec l’Union européenne en 2006, véritable préalable à une éventuelle adhésion. Néanmoins, il est encore tôt pour prédire ce qu’Igor Dodon sera en mesure de faire, étant donné que les attributions du Président de la République Moldave sont surtout symboliques.
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