Huit résolutions pour le futur de l’Europe
L’évènement principal du Congrès du PSE a été l’adoption de huit résolutions, à partir desquelles le parti développera son manifeste pour les élections de 2019. Les résolutions ont une portée large et, sans surprise, couvrent des enjeux sociaux-démocrates classiques comme l’Europe sociale, l’égalité des genres, et le passage vers une économie plus progressiste. Les résolutions appuient également sur des politiques d’environnement et d’alimentation sains, la croissance verte et l’industrie moderne, ainsi que la démocratie, une politique migratoire et d’asile juste et progressiste, l’émancipation des jeunes, et, à l’échelle mondiale, « un monde juste, durable, pacifique et prospère ».
Le Commissaire européen Maroš Šefčovič, coordinateur en chef des résolutions du PSE, a déclaré qu’elles « feraient de l’Europe un endroit plus juste, plus libre et plus durable », après une décennie de règles conservatrices sous le Parti populaire européen (PPE), groupe politique majoritaire de centre-droit et de droite au Parlement européen.
Alors que défier la domination du PPE dans les politiques européens apparaît être la priorité principale du PSE, la menace du nationalisme et la montée de forces à l’extrême-droite influencera aussi clairement les priorités des socialistes en 2019. Le Président du PSE, Sergei Stanishev et le candidat tête de liste ou Spitzenkandidat, Frans Timmermans ont tous deux insisté sur l’importance de préserver la démocratie et de protéger l’état de droit en Europe lors de leurs discours au Congrès.
Frans Timmermans officiellement désigné Spitzenkandidat
Un autre temps fort du Congrès a été la nomination officielle de Frans Timmermans en tant que Spitzenkandidat du PSE, c’est-à-dire en tant que candidat tête de liste du parti pour devenir Président de la Commission européenne après les élections. Cette désignation est venue sans surprise, dans la mesure où il était déjà clair le mois dernier qu’aucun(e) autre politicien(ne) socialiste n’avait l’intention de s’opposer au commissaire néerlandais. Réitérant le message de ses précédents discours, Frans Timmermans a déclaré dans son discours au Congrès que les élections à venir constitueraient une bataille pour « l’âme de l’Europe ».
Frans Timmermans, qui en tant que premier Vice-président de la Commission européenne s’est affiché comme le défendeur de l’état de droit contre le gouvernement de droite conservatrice en Pologne, a appelé les socialistes et progressistes européens de « s’adapter à un monde en plein changement », et a souligné l’importance de forger un nouveau contrat social avec les citoyens européens. Il a également déclaré que la lutte pour l’égalité et l’état de droit seraient au cœur de sa campagne.
Les militants : élément-clé de la stratégie du PSE pour remporter des voix
Alors que le soutien pour le centre-gauche est en déclin en Europe depuis quelques années, selon les derniers sondages, il est néanmoins attendu que les socialistes remportent 142 des 705 sièges au Parlement européen en 2019, maintenant ainsi leur position de deuxième groupe politique le plus représenté après le PPE (qui devrait remporter 180 sièges). Le Congrès du PSE a révélé que la campagne du parti s’appuierait fortement sur les militants pour attirer davantage d’électeurs (l’objectif est de former 15 000 militants via l’ « Académie de Campagne » du PSE avant mai 2019).
Les prochaines étapes pour le PSE dans les mois à venir sera de condenser ses huit résolutions dans un manifeste électoral, qui devrait être publié au printemps. Le défi pour le PSE sera de présenter une plateforme de centre-gauche qui le distingue clairement des autres partis politiques européens (comme l’alliance libérale d’Emmanuel Macron) s’efforçant de se présenter comme l’alternative progressiste centriste en Europe, et par la suite de communiquer efficacement leur message dans tous les pays de l’UE.
Suivre les commentaires : |