Le double-défi de Roxana Mînzatu

Qui sont les candidats à la Commission ? 3/27

, par Mathis Puyo

Le double-défi de Roxana Mînzatu
Portrait de Roxana Mînzatu ©European Union 2024 - Source : European Commission

Inconnue au bataillon et sans véritable expérience européenne, la roumaine Roxana Mînzatu a été nommée vice-présidente exécutive aux populations et aux compétences. Un portefeuille ambitieux mais limité dans son action.

Une novice en politique

Roxana Mînzatu apparaît comme une novice au sein de la Commission européenne. Elue pour la première fois député européenne en juin 2024 et issue du Partidu Social Democrat roumain, membre des sociaux-démocrates au sein du Parlement européen, Roxane Mînzatu devait siéger au sein de la commission du développement régional mais aussi au sein de la commission de l’emploi et des affaires sociales en tant que suppléante. Si la future commissaire a été conseillère en intégration européenne de 2004 à 2006 Roumanie, député de 2016 à 2020 et secrétaire d’Etat puis ministre des Fonds européen, son expérience européenne est maigre.

De plus, la future commissaire roumaine doit sa nomination à la parité homme-femme voulue par Ursula von der Leyen. En effet, la Roumanie avait présenté Victor Negrescu. Il fut député européen de 2014 à 2017 avant de revenir au sein de l’hémicycle strasbourgeois en 2020. En juin 2024, il est réélu et a été choisi par ses pairs pour être vice-président du Parlement européen. De plus, il a occupé le poste de ministre délégué aux Affaires européennes en Roumanie en 2017 et 2018.

Le curriculum vitae peu fourni de Roxana Mînzatu interroge sur l’importance accordée à la deuxième commission von der Leyen aux affaires sociales et à l’emploi. La nomination de Roxane Mînzatu représente-t-elle une volonté de renouvellement et d’innovation ou tout simplement le passage au second plan des affaires sociales ?

Le texte décrit en détail les responsabilités du Vice-Président exécutif pour les «  Personnes, Compétences et Préparation  » en Europe, un rôle qui vise à renforcer le capital humain européen en mettant l’accent sur l’éducation, les compétences et la préparation aux défis sociaux et économiques actuels et futurs. Ce poste, essentiel pour l’évolution de l’Europe sociale, comprend trois axes majeurs : le soutien aux droits sociaux, l’amélioration des compétences et de la formation professionnelle, et le renforcement de la résilience de la société.

Des missions variées

D’après la lettre de mission de Ursula von der Leyen à destination de Roxana Mînzatu, la mission principale de la future commissaire sera de renforcer le capital humain de l’UE, d’améliorer ses compétences et de le préparer aux défis sociaux et économiques actuels et futurs.

L’objectif est de promouvoir les droits et l’égalité à travers le développement du Pilier européen des droits sociaux. Ce dernier garantit des protections pour tous les citoyens en matière de travail, de protection sociale et d’égalité. La lutte contre la pauvreté et les inégalités font aussi partie du portefeuille tandis que Roxane Mînzatu aura égalementla lourde tâche de créer un Pacte européen pour le dialogue social rassemblant syndicats et employeurs.

L’amélioration des compétences et le développement d’une « Union des compétences » sera aussi à l’ordre du jour. L’apprentissage, la promotion de standards de qualité éducatifs et le renforcement du programme Erasmus+ seront les fers de lance de la nouvelle stratégie de l’UE. A travers son action, Roxana Mînzatu doit faciliter la reconnaissance des compétences entre les pays membres de l’UE. Un plan spécifique sera mis en place : la stratégie pour l’éducation en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM). L’objectif est de combler les lacunes de l’UE et de rattraper le retard accumulé.

Enfin, la résilience sera au cœur des choix de la future commissaire avec l’élaboration d’une politique de prévoyance face aux changements futurs.

Roxana Mînzatu fait face à un double défi. D’abord celui de se faire connaître puis montrer que son poste revêt toujours une importance d’autant plus que le Fonds social européen doté de 90 milliards € est mis en œuvre au niveau des Etats membres et des régions.

Cet article a été écrit dans le cadre d’une série de portraits sur les candidats aux postes de commissaires européens. Certains articles ont été rédigés avant les auditions.

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