Dénoncer les tendances centralisatrices
Considérer que le fédéralisme prône systématiquement plus d’Europe est une erreur. Le fédéralisme aspire d’abord à établir une gouvernance démocratique qui se substituerait intégralement aux processus diplomatiques. C’est seulement plus de démocratie dans le fonctionnement de l’Europe. Mais on peut aspirer à une démocratie européenne et admettre que l’UE a acquis trop de compétences dans certains domaines même si elle n’est pas suffisamment présente sur d’autres dossiers (diplomatie et défense pour ne prendre que des exemples évidents). Les fédéralistes devraient être beaucoup plus critiques envers Bruxelles. Rappelons que la seconde caractéristique du fédéralisme, c’est son opposition à la centralisation. Il s’agit de cette fameuse subsidiarité [1] consubstantielle à la proportionnalité [2] au service des libertés individuelles. Mais en scandant de manière crédule qu’il faut « plus d’Europe », on fait abstraction des velléités euro-centralisatrices qui empiètent sur les libertés individuelles au profit d’une conception pseudo-jacobine de la construction européenne. Dès lors il ne faut pas s’étonner que l’on attise des nationalismes irrationnels qui répliquent à des propositions qui le sont tout autant du fait de leur caractère fondamentalement liberticide. Mais de quoi parle t-on au juste ?
Harmonisations fiscale et sociale : des fantasmes jacobins et liberticides
Nos politiciens aiment se dédouaner de leur responsabilité. Une attitude très française qui part du principe que le problème vient toujours de l’extérieur. La concurrence fiscale et sociale détruirait les modèles sociaux. La solution résiderait donc dans une harmonisation qui, bien sûr, prendrait notre belle France irréprochable pour modèle universel. Il s’agit là d’un ethnocentrisme qui occulte le fait que des pays comme la Suède ou le Danemark, qui ont des systèmes à la fois plus libéraux et plus socialistes (une société civile plus libre et une redistribution plus généreuse), s’en sortent parfaitement bien en coexistant dans le même espace que des pays qu’on pourrait qualifier de paradis fiscaux. En fait, la concurrence juridique inhérente à la subsidiarité, loin d’être destructrice, ne fait que révéler les modèles non viables. Et c’est ainsi que ces derniers sont obligés de se réformer en s’inspirant des réussites des voisins sous peine de s’écrouler. Les exemples scandinaves montrent que la concurrence juridique ne fait pas obstacle à un meilleur modèle social même si une concurrence bénigne nécessite certains pré-requis (on y reviendra plus tard). On ne voit donc pas au nom de quoi l’Europe viendrait faire de l’ingérence dans ce domaine sauf peut-être à faire respecter des principes universels comme les droits de l’Homme et l’État-de-droit qui ont vocation à guider toutes les politiques.
Une politique budgétaire fédérale ? C’est possible !
En dépit de l’inutilité d’un tel processus, l’éthique libérale ne fait pas obstacle à ce que certains États s’organisent librement pour faire converger leurs politiques fiscales et sociales (quoi que certains pourraient objecter qu’une telle « entente oligopolistique » est comparable aux cartels qui cherchent à dépouiller le consommateur et que le droit de la concurrence doit combattre pour niveler la qualité de l’offre vers le haut au bénéfice de la demande). Mais ces États doivent être pleinement consentants et ce n’est pas à Bruxelles de dicter des comportements qui n’ont aucune portée transnationale. Cela n’empêche pas l’Union européenne de se doter de sa politique budgétaire via des ressources propres. Mais cela n’a rien à voir avec « l’harmonisation » qui consiste à encourager une ingérence bruxelloise contraire à la subsidiarité. Au nom de quoi, par exemple, l’Union européenne se permet-elle d’encadrer les taux de TVA, une taxe qui n’a aucune portée transnationale ? Si des États veulent taxer une catégorie de produits à 90% tandis que d’autres ne veulent pas appliquer une quelconque fiscalité sur ces mêmes produits, alors ce n’est pas le problème de Bruxelles (sauf si la fiscalité est déguisée en protectionnisme ou en privilège, ce qui est contraire au principe de non-discrimination qui fonde l’intégration européenne).
Les individus ne veulent pas se voir imposer une identité supra-nationale
Parmi les fantaisies euro-dogmatiques, il y a la nécessité pour certains de légitimer la construction européenne par l’existence d’une prétendue « histoire commune ». Alors même que nous dénonçons le fondamentalisme national à l’échelle des États, ce même fondamentalisme deviendrait miraculeusement bienveillant à l’échelle européenne. Mais si l’on aspire à faire l’Europe au nom des libertés individuelles et de la fraternité humaine, alors force est de constater que la politisation des questions identitaires est indésirable et malveillante. Cette démarche propre au nationalisme est irrationnelle et liberticide. Ce n’est pas à la société de régenter l’identité d’un individu. C’est valable tant pour la France que pour l’Europe. La tentative de définir une histoire propre à une communauté et pas à une autre est nécessairement arbitraire et c’est pourquoi cette question devrait relever de l’individu au même titre que les choix confessionnels. Ériger le particularisme culturel en lien fédérateur politique principal s’inscrit dans une démarche xénophobe qui implique l’exclusion de celui qui est coupable de ne pas partager le particularisme culturel dominant. N’assujettissons pas les individus à une identité arbitraire. Politiser les questions identitaires serait un suicide collectif compte-tenu de la mosaïque communautaire de notre continent. Des pays comme la France, l’Espagne et la Belgique font déjà les frais d’une telle démarche qui ne fait que fragiliser la cohésion sociale en attisant les tensions inter-culturelles. Ne reproduisons pas les erreurs des États-nations et contentons-nous d’offrir aux individus un espace de liberté plus consistant en dissociant la la participation au gouvernement de la Cité (citoyenneté) de l’identité particulière au nom de l’universalité propre à la liberté.
Les individus ne veulent pas d’un État continental
La dernière fantaisie euro-dogmatique réside dans la question de l’établissement d’un État. Mais depuis quand le monopole de la violence légitime est-il une finalité ? Si l’utilité de la violence légitime peut difficilement être écartée d’un revers de main, celle-ci n’en reste pas moins un mal nécessaire. Cela signifie qu’il faut s’en débarrasser dès qu’il n’est plus indispensable. Or que constate t-on à l’échelle européenne ? Que le droit européen n’est pas moins bien appliqué que le droit interne. Le fédéralisme européen peut donc se passer d’un monopole de la violence légitime. Cela fait deux siècles que le libéralisme admet la nécessité de séparer la puissance normative du législateur de la puissance coercitive de l’administrateur via la séparation horizontale des pouvoirs. Ce raisonnement est également applicable selon une logique verticale. On peut très bien imaginer une Europe fédérale qui édicte des règles dont l’exécution serait dévolue aux entités qui la composent. Si l’on se réfère au principe de proportionnalité, un État européen n’a donc aucune raison d’être sauf à considérer que tous les États membres sont des États voyous incapables de respecter les règles qu’ils ont eux-mêmes adoptées. Cette démarche suppose néanmoins une culture constitutionnelle transnationale (voire post-nationale) bien ancrée dans les mentalités des citoyens et des dirigeants étatiques. Or cela n’est actuellement pas possible compte-tenu de l’hégémonie la gouvernance inter-gouvernementale post-démocratique qu’il convient d’éradiquer.
Pourquoi l’Europe libérale est la meilleure solution
Dans une Europe fondamentalement libérale, chaque individu serait libre de choisir le degré de collectivisme de la société dans laquelle il vivrait. L’inverse n’est pas vrai. Les sociétés membres seraient libres d’élaborer des politiques en adéquation avec les réalités locales. La grande diversité des offres politiques permise par la concurrence juridique permettrait à l’individu d’être certain de trouver une offre qui lui correspond sur le continent. Mais cela ne fonctionnerait qu’à condition que :
- Les quatre libertés fondamentales soient totales (sans préjudice des particularités de chaque État). Or on sait que ces dernières souffrent de limites considérables du fait d’une intégration inachevée. En ce sens, par « plus d’Europe », on peut entendre un espace de libre-circulation plus intégré pour conforter la portée continentale des libertés individuelles.
- Tous les individus doivent être pourvus des capabilités suffisantes pour jouir de la liberté de circulation afin que la concurrence puisse bénéficier à toutes les classes sociales sans distinction. Dans cette perspective, des dispositifs collectifs élémentaires comme l’allocation universelle semblent nécessaires pour qu’aucun individu ne soit exclu de la société.
1. Le 14 août 2014 à 18:32, par Jean-Luc Lefèvre En réponse à : Le fédéralisme ne signifie pas plus d’Europe !
Les considérations de Ferghane Azihari, aussi élaborées soient-elles, dans tous les sens d’ailleurs, ne peuvent laisser indifférent.
Des considérations très élaborées ? L’intégration européenne n’a jamais eu la prétention de s’approprier le monopole de la violence légitime et n’a jamais, même dans les rêves les plus fous des europhiles, imaginé des CRS ! Bruxelles n’a pas à s’occuper de la TVA, sauf si celle-ci est instrumentalisée par l’un ou l’autre...Quelle candeur ! Mais c’est le cas aujourd’hui, Ferghane, de la France qui n’s’accommode difficilement des effluves du houblon belge ! Personne, c’est vrai, ne veut se voir imposer une quelconque identité nationale, mais qui a dit que l’intégration européenne visait à une telle construction ? Pas besoin de cette identité artificielle, Ferghane, tout simplement parce qu’elle existe déjà, bien réelle. Cette identité européenne est celle de nos métissages, tantôt imposés par les états- nations, tantôt spontanés parce que librement acceptés.
J’en arrive à ce qui constitue l’essentiel de l’argumentation : la double condamnation du fédéralisme conçu en termes de « plus d’Europe » et d’un euro-nationalisme assimilé aux nationalismes étatiques.
Si fédéraliser, c’est encourager les décentralisations (et donc aussi les autonomies juridiques, organiques et techniques, à la différence des déconcentrations administratives) au nom de la démocratie, c’est aussi, Ferghane, la lucidité de confier les compétences au niveau les plus adéquat pour les exercer dans les meilleures conditions d’efficacité et d’efficience, au plus grand profit de tous, et sans concurrence. Votre conception de la subsidiarité, Ferghane, me paraît étriquée parce que muette à ce sujet.
Assimiler les nationalismes traditionnels à l’émergence d’une conscience commune pré-existante, je le rappelle, me paraît aussi prendre beaucoup de liberté avec l’Histoire. Tous les nationalismes traditionnels ont été bellicistes, ce que n’est pas ce sentiment de reliance ( je n’emploie pas le mot « identité » pour ne pas vous heurter car vous le détestez). Admettez que votre opinion à ce sujet relève du procès d’intention !
Dans un récent dossier du Monde consacré à « L’histoire de l’Occident », un professeur libanais invitait les Européens à taire leur identité judéo-chrétienne et leurs spécificités pour ne pas heurter l’Orient. Vous êtes sur la même longueur d’onde...
Mais alors expliquez-moi ! Pourquoi devrions-nous être seuls à devoir nous taire, à nous contraindre au silence quand d’autres sont devenus assourdissants ?
2. Le 14 août 2014 à 22:02, par Ferghane Azihari En réponse à : Le fédéralisme ne signifie pas plus d’Europe !
Merci pour votre remarque Monsieur Lefèvre. Je vais vous répondre point par point.
« L’intégration européenne n’a jamais eu la prétention de s’approprier le monopole de la violence légitime » Vous faites très bien de le préciser. Parce que beaucoup de fédéralistes, y compris parmi mes collègues, sont convaincus de l’utilité de l’établissement d’un Etat supranational, ce que je trouve personnellement irrationnel.
Vous avez tort de dire que je méprise le terme « identité ». En tant que libéral, je pense simplement que la question identitaire ne doit pas être politisée. Tout simplement. Mais je ne nie pas l’existence d’un héritage historique européen. Je pense l’avoir répété à plusieurs reprises lors de nos échanges. Si l’Europe veut revendiquer un héritage judéo-chrétien, alors soit, c’est son droit. Mais cette revendication, parce qu’elle est seulement idéologique, n’a pas a s’immiscer dans les fondements du contrat social, qui lui, ne sollicite que la raison humaine. Cela ne fait pas obstacle à une conscience politique européenne si celle-ci est rationnellement fondée.
Enfin je ne pense pas avoir une conception étriquée de la subsidiarité en ce que j’admets dans l’article la nécessité de centraliser les compétences diplomatiques voire militaires. J’ai seulement borné ma réflexion en la matière aux exemples les plus évidents pour essayer d’être le plus consensuel possible.
3. Le 17 août 2014 à 12:30, par Alexandre Marin En réponse à : Le fédéralisme ne signifie pas plus d’Europe !
« Rappelons que la seconde caractéristique du fédéralisme, c’est son opposition à la centralisation. »
A ce titre, le fédéralisme n’empêche nullement l’intergouvernementalisme mais se substitue à lui dans les domaines où c’est nécessaire (ex : diplomatie). Le fédéralisme peut parfaitement souffrir l’intergouvernementalisme pour des projets concrets du type Airbus ou Ariane (pour reprendre les exemples des euro-sceptiques).
L’Union européenne a également besoin d’un certain degré de violence légitime. En effet, sur les questions de criminalité transnationale politique et/ou économique, les Etats-Membres sont impuissants. Face à cette impuissance, une police européenne sur le modèle du FBI américain est indispensable. Le juge antimafia italien Roberto Scarpinato a plaidé en ce sens en 2010, au cours d’une interview accordée au journal munichois Süddeutsche Zeitung. La violence légitime appartient à l’Union là où les Etats-Membres seuls ne peuvent pas l’assumer. C’est le principe du fédéralisme.
Pour ce qui est de l’identité, je rejoins Ferghane. L’Histoire ne peut en aucun cas servir à justifier l’identité européenne ou toute autre propagande politique. L’Histoire sert à comprendre le présent pas à le justifier ou à l’invalider. L’Histoire appartient à l’historien, pas au législateur. Ce qui n’empêche pas que le drapeau européen soit une référence à la vierge Marie, pour des raisons historiques.
En revanche, je suis moins à l’aise avec son idée de « concurrence ». Le terme appartient au registre du secteur privé ; dans les droits des Etats-Membres, la finalité de la Société est d’enrichir ses associés. Pour éviter la loi de la jungle et que les grosses sociétés écrasent les petites de manière déloyale, des règles sont établies pour faire respecter la concurrence.
A l’inverse, le secteur public, fiscal, social, éducatif, sanitaire, etc. a pour objectif la satisfaction de l’intérêt général. Il n’y a aucun sens à ce que se fassent concurrence des organismes dont l’objectif est la satisfaction de l’intérêt général.
4. Le 23 août 2014 à 23:36, par tnemessiacne En réponse à : Le fédéralisme ne signifie pas plus d’Europe !
Le drapeau européen peut aussi symboliser le soleil, chacun ses symboles.
5. Le 24 août 2014 à 00:01, par tnemessiacne En réponse à : Le fédéralisme ne signifie pas plus d’Europe !
@Alexandre Marin
La Commission a proposé récemment de constituer un parquer européen pour juger par exemple les exilés fiscaux d’une façon européenne. Je crois que les discussions sont toujours en cours.
6. Le 4 septembre 2014 à 22:41, par Xavier C. En réponse à : Le fédéralisme ne signifie pas plus d’Europe !
Si seulement cela pouvait être la position des JE ! Il faut absolument arrêter de soutenir certaines absurdités sous prétexte que c’est « pro-européen ».
Ferghane : bravo !
7. Le 5 septembre 2014 à 09:54, par tnemessiacne En réponse à : Le fédéralisme ne signifie pas plus d’Europe !
@ Xavier C.
Quelles absurdités ?
8. Le 6 septembre 2014 à 07:09, par tnemessiacne En réponse à : Le fédéralisme ne signifie pas plus d’Europe !
@Xavier C.
Il est étonnant de remettre en cause des propositions « pro- »européennes« venant des »JE" (= Jeunes Européens).
@Ferghane Azihari
On a parfois l’impression que votre discours est à la fois contre l’Europe et contre la France...
Ce pourrait être une stratégie politique, mais lorsque l’on voit les scores aux élections...
Et vu votre emprise sur ce site ce n’est pas près de s’arrêter...
Enfin pour être constructif, il serait bien de voir un nombre toujours plus important de contributeurs et donner une facilité aux membres de l’association, c’est leur site internet.
Et pour rejoindre, le débat d’idée, il faudrait voir si au niveau européen se fait jour l’idée d’allocattion universelle et sous quelles modalitées.
Dominique de Villepin avait proposé un revenu citoyen il y a quelque temps. Mais en France.
9. Le 6 septembre 2014 à 10:59, par Ferghane Azihari En réponse à : Le fédéralisme ne signifie pas plus d’Europe !
Si vous pensez que mon discours est contre l’Europe, c’est que, à l’instar de nos adversaires, vous ne concevez pas que l’on puisse distinguer l’idée européenne de l’UE telle qu’elle est aujourd’hui. Être fédéraliste ne m’empêche pas d’être euro-critique ;)Autrement, on tomberait dans l’euro-béatitude. Je ne suis pas là pour prêter allégeance à une institution mais à une idée, une idée.
Quant à l’Etat français, je suis également convaincu que son fonctionnement (tout comme son existence) est un frein à l’épanouissement des libertés individuelles. Cela ne m’empêche pas d’avoir une grande considération pour le « pays » dans une perspective géographique ou culturelle.
10. Le 10 septembre 2014 à 12:54, par tnemessiacne En réponse à : Le fédéralisme ne signifie pas plus d’Europe !
Mais il faut dire que vous jouez la facilité en « critiquant » avec des mots très violents la France, son système et l’Ue.
Pourquoi ne pas faire du journalisme, si le taurillon tire sa différence (1) des autres couvertures médiatiques de l’Europe pourquoi ne pas le faire en essayant d’être objectif avec un style fluide, en acceptant les auteurs ayant un style différent de l’intellectualisme ambiant. Un style clair, simple, informatif.
Aussi, les tribunes que vous publiez il serait bien de produire et publier des tribunes en réponses, car vous n’avez pas de répondant à part dans cette partie confidentielle des commentaires.
(1) « un regard sur l’actualité européenne qui se veut innovant et militant. » http://www.jeunes-europeens.org/Le-Taurillon-org-depasse-les-2
On peut être innovant en disant n’importe quoi. Et militant en étant encore plus violent dans ses propos que les partis extrémistes.
Enfin, bon une nouvelle année s’ouvre avec un changement de rédacteur en chef...
Le précédent aura ajouté sa pierre à l’édifice.
11. Le 10 septembre 2014 à 17:21, par Ferghane Azihari En réponse à : Le fédéralisme ne signifie pas plus d’Europe !
« Pourquoi ne pas faire du journalisme ».
Et bien parce que je ne suis pas journaliste. Je suis un citoyen et un militant. Je peux donc, conformément à ma liberté, choisir de privilégier la voie pédagogique ou la voie militante en fonction de mes envies tant qu’elles ne heurtent pas la ligne éditoriale du Taurillon, ce qui n’empêche pas les europhiles de débattre sur des sujets sur lesquels ils ne sont pas d’accord.
« Il serait bien de produire et publier des tribunes en réponse ».
Je n’ai jamais censuré d’article sous prétexte qu’il contredisait une opinion qui m’était propre. Les individus sont libres de me répondre.
D’ailleurs, qu’attendez-vous pour m’envoyer un article en ce sens ? Je serai ravi de publier une tribune qui dénonce l’extrémisme de mes propos et la bêtise de mes interventions, aussi innovantes soient-elles :D
Le rédacteur en chef sortant aura en effet ajouté sa pierre à l’édifice. Et il est vrai que l’équipe va être renouvelée. Ce n’est cependant pas mon statut de membre du comité de rédaction qui a fait que j’ai pu publier autant d’articles cette année, le magazine étant organisé sur un mode participatif. Dans ces conditions, vous aurez encore la possibilité de lire mes articles innovants aux propos « extrémistes » et contenant du « n’importe quoi » et cela même dans l’éventualité d’un renouvellement total du comité :D
Bien à vous et à bientôt !
12. Le 10 septembre 2014 à 18:43, par tnemessiacne En réponse à : Le fédéralisme ne signifie pas plus d’Europe !
« On peut être innovant en disant n’importe quoi. »
C’est une idée générale pas à votre propos.
« Et militant en étant encore plus violent dans ses propos que les partis extrémistes. »
Visant quelques uns de vos articles.
13. Le 16 septembre 2014 à 19:47, par Lame En réponse à : Le fédéralisme ne signifie pas plus d’Europe !
Une vraie fédération européenne ascendante est une structure composée d’un Etat fédéral et d’Etats fédérés. C’est dans une confédération qu’il n’y a pas d’Etat fédéral et dans un Etat unitaire qu’il n’y a pas d’Etat fédéré. Or, seul les Etats membres et quelques régions peuvent assumer le rôle d’Etat fédéré.
Le but d’une vraie fédération ascendante est la compensation des faiblesses des Etats fédérés. « Affaiblir les Etats membres pour créer la fédération européenne » est un slogan de centralistes déguisés en fédéralistes. Les souverainistes contribuent largement à cette imposture en taxant de « superEtat » tout ce qui sort du cadre du confédéralisme intergouvernemental.
Au temps de la CECA et l’Euratom, il n’y avait ni Peuple européen, ni intérêt général européen. Leurs fonctionnaires supranationaux sont rapidement devenus une néonation : un groupe social dont les effectifs ne se renouvellent pas comme ceux d’une nation mais qui se comporte comme tel. Au lieu d’agir en fonctionnaires fédéraux vis à vis de leurs administrés, ils traitent leurs nations comme des rivales. En sus, ils assimilent abusivement le cadre institutionnel européen et les régions à des Etats, prétendumment aptes à assumer les services publics vitaux.
Fatalement, les institutions européennes se sont concentrées sur l’affaiblissement géopolitique des Nations de l’Union au lieu de développer la coopération entre les Etats membres et les moyens d’action communs, tout en versant dans l’atlantisme par facilité. Consécutivement, l’UE, véritable moulin à norme, est impuissante dans toutes les crises et tacitement méprisée.
L’hostilité suscitée par ces dérives chez un nombre croissant de citoyens a ruiné le développement d’un esprit fédéral, préalable indispensable à la création des Etats-Unis d’Europe. Car une fédération ne génère pas un tel esprit, elle n’est que l’outil qui traduit les aspirations communes qu’il génère en actions concrètes.
Pour promotionner le « modèle communautaire », la propagande européenne dépeint volontiers l’UA et l’UNASUR comme des mauvaises copies de l’UE. En vérité, ces deux organisations ont surtout tiré les leçons de nos erreurs. Leurs actes constitutifs sont à la fois concis et clairs. Leur intégration militaire est très en avance par rapport à celle de l’UE. Leurs membres font toujours front commun face à l’extérieur. Symptomatiquement, elles sont courtisées par les USA, la Chine et la Russie.
Conscients que les Etats sont le socle de toute organisation internationale, les Africains et Sud-Américains n’ont pas mis la charrue avant les boeufs. Du coup, privilégiant les coopérations à la centralisation, leurs organisations commencent à susciter cet esprit fédéral qui mène à des fédérations tel que le Canada, les USA, le Brésil, l’Inde, qui permet une intégration plus avancée.
14. Le 17 septembre 2014 à 06:22, par Xavier C. En réponse à : Le fédéralisme ne signifie pas plus d’Europe !
@ tnemessiacne « Quelles absurdités ? » Les euro-bonds par exemple (financer la dette par de la dette ; faire payer le contribuable européen pour une dette engagée localement pour des enjeux locaux). Les JE avaient soutenu Attali qui proposait cela, notamment.
« Il est étonnant de remettre en cause des propositions « pro- »européennes« venant des »JE" (= Jeunes Européens). » C’est toute la question : doit-on tout soutenir, en tant que JE, sous prétexte que c’est "pro-européen" ? Un JE doit-il être eurocrédule ? Je ne le pense pas. Ainsi, les JE devraient arrêter de soutenir les idées pro-européennes qui consistent à faire des promesses intenables (par exemple : le fédéralisme européen qui serait en mesure de résoudre la crise économique en Europe...).
Et question bonus : peut-on être critique envers les politiques pro-UE, tout en défendant une vision fédéraliste de l’Europe ? J’aurai tendance à penser que si on tient à l’Europe, il convient d’être extrêmement critique envers l’UE, parce que c’est très loin d’être prodigieux.
« Enfin pour être constructif, il serait bien de voir un nombre toujours plus important de contributeurs et donner une facilité aux membres de l’association, c’est leur site internet. » Il suffit d’envoyer son article au Taurillon et que cela concerne l’Europe....... peut-on faire plus simple ?
15. Le 18 septembre 2014 à 10:25, par tnemessiacne En réponse à : Le fédéralisme ne signifie pas plus d’Europe !
@Xavier C.
« le fédéralisme européen qui serait en mesure de résoudre la crise économique en Europe »
Malheureusement il peut grandement y contribuer mais je pense que les politiques à son encontre ne sont pas déployées (ce qui est dommage c’est qu’elles peuvent même régresser) car celà touche à l’identité des citoyens/habitant de chaque pays.
C’est la pub, les médias, le marketing politique qui façonnent grandement l’identité, le comportement des individus.
Mais la construction et l’intégration européenne permet la croissance économique car toujours, elle procure des économies d’échelles, baisse des coût sur l’ensemble du continent. Et dans chaque pays il y a une quantité incroyable de marchés à conquérir, les savoir faire d’une entreprise régionale lui permet de gagner des parts de marchés dans un autre pays, puis les entreprises du pays sous pression innovent ou copient l’entreprise. Pour une bonne utilisation des deniers publics il faudrait donc soutenir l’européanisation des entreprises européennes.
Pour ce qui est des JE, il y a je pense une distinction entre soutenir les propositions de construction européennes comme les traductions, l’augmentation des échanges, des transports ect... Et la politique économique. Le mieux serait de faire le pour et le contre concernant les politiques économiques.
Pour ce qui est des eurobonds, si ces derniers ne concernent que des investissements s’étalonnant sur plus de 3 pays européens et liés à des partenariat public-privé qui font que 1 euro dépensé aboutit à un euro gagné et même plus, alors où est le problème ?
16. Le 20 septembre 2014 à 06:04, par Xavier C. En réponse à : Le fédéralisme ne signifie pas plus d’Europe !
@tnemessiacne Les pays dont l’économie est en crise partagent souvent ces caractéristiques :
– droit du travail rigide,
– fiscalité complexe,
– État gourmand,
– État qui s’ingère dans l’économie,
– instabilité juridique et fiscale,
– surendettement. La France cumule tout, avec la centralisation en prime.
Sur chaque point, ce n’est pas l’UE qui peut agir, mais bien l’État membre.
« Pour ce qui est des eurobonds, si ces derniers ne concernent que des investissements s’étalonnant sur plus de 3 pays européens et liés à des partenariat public-privé qui font que 1 euro dépensé aboutit à un euro gagné et même plus, alors où est le problème ? » L’eurobonds cela signifie que l’Europe se finance sur les marchés pour dépenser dans les projets, infrastructures, etc.
1) Quand les États se financent sur les marchés, l’argent va financer les projets publics et il manque de l’argent pour les projets privés. On s’étonne que les entreprises soient sous-capitalisées et éprouvent des difficultés à se financer.... alors que les États empruntent des sommes faramineuses, asséchant les financements pour les entreprises. Demain, si les États arrêtent d’emprunter, l’argent ira dans les entreprises et ce sont elles qui créent richesse et emplois.
2) On accroît encore la capacité de dépense du "secteur public", est-ce bien nécessaire vu le niveau élevé actuel ? Tout cet argent ne fera qu’aiguiser les appétits : collusion, connivence et corruption en bout de ligne.
3) Qui va dépenser cet argent ? Quelqu’un de responsable qui paiera d’une manière ou d’une autre s’il y a erreur, mauvais investissement ? Non, bien sûr que non, personne n’est responsable des erreurs. Les dépenses publiques sont trop souvent des mal-investissements.
4) Soigner la dette par de la dette n’est vraiment pas brillant.
5) « Chers amis, pour relancer l’économie européenne, pour retrouver le chemin de la prospérité, plutôt que de vous encourager à mener des réformes courageuses, mais douloureuses, plutôt que de vous enjoindre à délaisser certains pouvoirs et à réduire votre intervention dans l’économie, nous allons faire de grands discours, dépenser encore plus d’argent pour investir dans de belles choses et, vous verrez, cela résoudra tout ! Cela vous évitera d’avoir à mener des réformes structurelles profondes. »
De mon point de vue, il est irresponsable de faire croire que le salut vient de l’Europe, avec des mesures très simples sur le papier et d’ignorer les véritables enjeux, de refuser de voir leur nature "locale". C’est à cela qu’on reconnaît le politicien, à la question « j’ai un problème, pouvez-vous faire quelque chose ? », il se montre incapable de répondre « désolé, je ne peux rien faire pour vous, la solution est entre vos mains ! »
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