Les différents modèles du financement du sport en Europe

, par Sport et Citoyenneté

Les différents modèles du financement du sport en Europe
Les modèles de financement du sport varient à travers l’Europe, cherchant toujours à trouver un équilibre entre le financement du sport amateur et du milieu professionnel.

D’après les résultats d’une étude conduite entre 2009 et 2011 [1], plusieurs modèles de financement du sport dans l’Union européenne se distinguent. Quatre sources de revenus ont permis de dégager des grandes tendances et de regrouper les pays : le niveau de participation (mesurée par les taux d’adhésion à des clubs), le niveau de financement public par habitant, l’importance des contributions directes des ménages et enfin la contribution du bénévolat. Selon cette étude, trois groupes et trois cas plus particuliers, dont la France, se distinguent.

Modèle nord-européen (Scandinavie, Allemagne, Benelux)

Le modèle nord et ouest européen se caractérise par des niveaux importants de participation à des clubs sportifs (évaluée dans l’étude à plus de 25%). Les niveaux de financement publics et privés y sont importants. Le financement public est estimé à environ 70€/hab., contre environ 200€/hab. pour les ménages, un montant relativement moyen en comparaison du niveau de vie. La part du financement public dans le sport de masse est très importante, en particulier à travers le financement d’infrastructures sportives. Le rôle des loteries est non-négligeable dans le financement du sport en Scandinavie, où il représente environ 15€/hab. Ce rôle est moins important aux Pays-Bas et au Luxembourg. Enfin, la contribution des bénévoles est extrêmement élevée et permet de réduire encore le coût pour fournir des services de qualité. Leur nombre est évalué à plus de 6 pour 100 habitants, ce qui équivaut à plus de 100€/ hab., une ressource très importante pour le sport de masse.

Modèle sud-européen (Espagne, Portugal, Italie)

Le modèle sud-européen ou méditerranéen se caractérise par un niveau de financement public moins élevé (40€/hab.) que dans le modèle nord-européen. Les niveaux de participation sont aussi beaucoup moins élevés : 10% seulement de la population est membre d’un club sportif. Le poids des bénévoles est assez limité : ils représentent moins de 2% de la population. Ces pays ont par contre une culture importante du sport de haut niveau, avec une part importante de financement de l’État en Espagne et au Portugal. La part des dépenses des ménages consacrée au sport est aussi beaucoup plus importante que dans les pays du modèle nord-européen, relativement au niveau de vie. Avec les politiques d’austérité actuelles, le développement de sources de financement privées devient une question majeure.

Modèle est-européen (PECO)

Le financement public reste très faible dans ces pays, où moins de 3% de la population pratique une activité dans un club. Evalué à environ 20€/hab., ce financement public est en grande majorité à destination des fédérations et du sport de haut niveau et reste malgré ses limites la première source de financement. La demande est très limitée et les niveaux de salaires sont relativement bas, ce qui ne pousse pas les ménages à des dépenses importantes (10€/hab.). Moins d’1% de la population est impliqué dans des activités de bénévolat sportif. La Pologne et la Bulgarie sont un peu à part, dans la mesure où le financement public et les dépenses des ménages sont plus faibles, mais où les loteries jouent un plus grand rôle.

Cas particulier : le Royaume-Uni

Le Royaume-Uni est un cas particulier dans la mesure où le rôle du financement privé est très élevé, alors que celui de l’État est très limité. Le seul financement venant des entreprises est plus élevé que la totalité des financements publics. Ce faible niveau de financement public est compensé par une très bonne redistribution des revenus entre le sport de haut niveau et le sport de masse. Par ailleurs, le rôle de la loterie nationale et des paris sportifs est très important pour le financement de projets : 500 millions d’euros par an sont dédiés au sport, dont 76% au sport de masse. Le pays compte 16% de licenciés et une organisation spéciale entièrement dédiée au sport de loisir. Les ménages dépensent en moyenne 400€/hab. pour le sport et sont disposés à payer pour pouvoir pratiquer une activité sportive. Les niveaux de bénévolat sont similaires aux pays nord-européens.

Cas particulier : la République tchèque

En République tchèque, comme dans les pays d’Europe centrale et orientale, le financement public est assez faible : 20€/hab. Pourtant, elle se distingue sur plusieurs éléments. Tout d’abord, là où les autres pays ont moins de 3% de licenciés, 24% des tchèques pratiquent le sport dans un club. Avec 4,4 bénévoles impliqués dans des activités sportives pour 100 habitants, elle se distingue aussi par la vigueur de son bénévolat. Enfin, les ménages dépensent plus pour le sport que dans le reste des pays d’Europe centrale et orientale : environ 30€/hab., même si cela reste relativement peu. La loterie a, comme en Bulgarie et en Pologne, un rôle plus important que dans le reste des pays d’Europe centrale et orientale.

Retrouvez l’étude complète sur le financement du sport pour tous en Europe sur le site de la Commission européenne.

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Notes

[1Étude sur le financement du sport pour tous en Europe (2011). Étude conduite par un consortium composé d’Eurostratégies, du Centre de Droit et d’Economie du Sport (CDES), du Cabinet Amnyos et du l’institut allemand du sport de Cologne.

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